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14 Juillet : la solidarité européenne mise à l’honneur

Mise à jour  : 13/07/2020 - Auteur : Jeanne Sénéchal et Lieutenant-Colonel Barbeau - Direction : DICoD

Pour le 14 juillet 2020, quatre pays européens sont invités afin de les remercier solennellement d’avoir pris en charge 161 patients français durant la crise de la Covid-19 : l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg et la Suisse. À cette occasion, le colonel Christian, expert dans les relations bilatérales en Europe à la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS), revient sur l’importance de la coopération entre la France et ces quatre Etat

Mon colonel, comment s’est traduite la coopération avec ces quatre pays pendant la crise sanitaire ?

La crise sanitaire l’a montré une fois encore: l’union fait la force. Lorsque les régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes ont été très fortement touchées, la France a pu compter sur les liens transfrontaliers qu’elle avait avec ces quatre pays. Des hôpitaux allemands, suisses, luxembourgeois et autrichiens ont pris en charge très rapidement des patients français atteints de la Covid-19. L’Allemagne nous a par ailleurs aidé à transporter des ressortissants français en mettant à disposition des aéronefs militaires. L’aide de ces partenaires a été déterminante pour soulager nos structures hospitalières et sauver des vies.

Ce soutien n’est pas nouveau. À la suite des attentats de novembre 2015 et l’invocation par la France de l’article 42.7 du Traité de l’Union européenne, nos partenaires de l’UE nous avaient déjà apporté leur aide. Ils avaient notamment déployé des moyens militaires ou sécuritaires et pris des mesures politiques ou financières.

A voir aussi : [Album] Opération silience -  Solidarité européenne face à la pandémie

De manière générale et au quotidien, quel est le degré de coopération entre ces pays et la France ? 

Nos relations avec l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg et la Suisse sont excellentes ! Depuis plus de 70 ans, les liens se sont renforcés, aussi bien à travers la construction européenne que dans le cadre de l’OTAN.

Dans le domaine des opérations, les forces armées de ces pays coopèrent quotidiennement avec nos soldats déployés au Sahel. L’Allemagne et l’Autriche sont particulièrement investies au sein de l’EUTM Mali.

Avec nos voisins suisses, même si leur neutralité limite de facto nos possibilités de coopération opérationnelle, les relations bilatérales entre nos deux ministères n’en sont pas moins riches et diversifiées. Les échanges entre nos armées de l’Air sont anciens et nous œuvrons de concert à la surveillance de nos espaces aériens. Nos troupes de montagnes collaborent également depuis de nombreuses années au travers d’exercices conjoints.

Enfin, les positions diplomatiques et militaires du Luxembourg sont souvent similaires à celles de la France. Nous nous retrouvons particulièrement quant à l’analyse des menaces auxquelles notre continent est confronté. Le Luxembourg possède des niches technologiques qui nous sont très précieuses et utiles en opérations.

Et quelles sont les perspectives ?

Depuis 2017, les progrès réalisés grâce à l’Union européenne sont considérables et doivent aboutir à de nouvelles avancées concrètes. Nos relations bilatérales vont également se renforcer dans le domaine de la défense.

La relation de défense franco-allemande est particulièrement dense et couvre tous les domaines. Une concertation étroite et régulière, à tous les niveaux, nous permet généralement d’harmoniser nos positions et de porter des messages communs. Ensemble, nous allons par ailleurs développer les systèmes de combat terrestre et aérien du futur. Ces programmes ambitieux et innovants permettront de consolider la Base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE). Notre coopération opérationnelle va également se renforcer avec la mise en place, sur la base aérienne d’Evreux, d’une unité binationale.

En ce qui concerne plus particulièrement la Suisse, un nouvel accord intergouvernemental a été signé par la ministre des Armées et le conseiller fédéral Guy Parmelin en novembre 2018. Il est maintenant sur le point d’être étudié au Parlement français. Dès sa ratification, il permettra de faciliter les modalités pratiques de coopération entre nos forces armées ainsi que d’en élargir le spectre à de nouveaux domaines clés (risques NRBC1 et cyber).

L’Autriche est également un partenaire très précieux avec lequel la France coopère activement au sein de l’UE. Sa volonté de s’impliquer davantage au Sahel offre de nouvelles perspectives de coopération opérationnelle.

Enfin, le Luxembourg est lui aussi très investi sur tous les plans au Sahel (militaire, diplomatique, économique et humanitaire). Luxembourg et Paris partagent une vision très proche de l’Europe de la défense ; c’est donc un partenaire sur lequel nous pourrons compter pour toutes les initiatives qui seront prises dans ce domaine.

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Sources : Ministère des Armées