Les années 1990 ont marqué un tournant dans le domaine de la radionavigation par satellites. L’utilisation de ces systèmes, stratégique tant pour le monde civil que pour le monde militaire, nécessite efficacité et précision.
Aujourd’hui, la majorité des systèmes d’armes utilise la radionavigation par satellites pour la localisation, la navigation et le guidage, en vue d’optimiser l’efficacité des actions et de limiter les tirs fratricides. La référence de temps de cette radionavigation, extrêmement précise, est également employée pour synchroniser de nombreux systèmes d’information et de communications.
Les systèmes spatiaux de positionnement et de datation fournissent des informations dont la cohérence et la précision ne peuvent pas à ce stade être concurrencées. Il n’est donc pas envisageable pour les forces armées de les ignorer. Néanmoins, compte tenu de leur vulnérabilité au brouillage, il serait également déraisonnable d'en faire dépendre entièrement les moyens militaires.
Avant l’ouverture du service GPS de l’US Air Force, la radionavigation reposait exclusivement sur des réseaux de balises terrestres. Même s’il ne fut déclaré opérationnel qu’en 1994, ce service GPS montra dès la première guerre du Golfe qu’il répondait aux besoins militaires en offrant une couverture mondiale et une grande précision, tout en utilisant des récepteurs de petite taille.
L’ex-URSS a créé son propre système, GLONASS, dont la constellation a été un temps fortement réduite faute de priorité financière. Ce système retrouve actuellement sa pleine capacité.
Compte tenu de l’importance stratégique de l’information de localisation et de datation, l’Europe a décidé de mettre en place son propre système de radionavigation par satellites : Galileo. Ce système civil doit être opérationnel vers 2020. Il proposera aussi un service sécurisé réservé aux usages gouvernementaux. Des applications à des fins de défense et de sécurité sont également envisagées.
La Chine, quant à elle, n’est pas en reste avec le système BEIDOU, également prévu pour 2020.
Au plan militaire, les forces armées de l’Otan utilisent le signal GPS crypté dans le cadre d’un accord multilatéral. La France, a en outre, la capacité de fabriquer sur son territoire des récepteurs GPS militaires à partir de puces cryptologiques américaines. La défense française entend maintenir cette compétence et ses liens de coopération étroits avec les États-Unis. Dans ce cadre, l’arrivée du système Galileo constitue pour les utilisateurs des forces armées une double opportunité. Tout d’abord, l’utilisation de deux constellations indépendantes et complémentaires permet de renforcer la disponibilité, la précision et la résistance au brouillage et aux interférences. Ensuite, cet outil fédérateur et porteur d’autonomie pour l’Europe ouvre la voie à un partenariat équilibré et constructif avec les États-Unis.
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Sources : Ministère des Armées