Implanté au cœur du Salon du Bourget, le Hall Concorde accueille la première édition du Paris Air Lab, un espace de 3000 mètres carrés dédié à la recherche, l'innovation et la prospective. Parmi les exposants, une centaine de start-up venues présenter leurs innovations et nouer de nouveaux contacts dans le secteur de l'aéronautique. C'est sous un décor constitué d'un Concorde que nous avons rencontré l’un des fondateurs de Flight watching.
Sur le stand « Usine.4 et maintenance », Jean-Philippe Beaujard, ingénieur et ancien d’Airbus, présente sa société fondée en 2013, Flight watching. « Notre idée, c’est de récupérer et valoriser les données ACARS (aircraft communication addressing and reporting system) transmises par les avions », explique le co-fondateur, avant de préciser : « Il s’agit de données techniques envoyées par un avion. Grâce à des capteurs, on peut connaître par exemple la température, les paramètres moteurs ou le niveau des réservoirs hydrauliques. »
Issues d’un protocole ancien datant des années 80-90, seules 10% de ces données seraient exploitées à l’heure actuelle. En cause ? Le manque d'outils adaptés à leur exploitation. Afin de tirer bénéfice des 90% restants, Jean-Philippe Beaujard et son associé Olivier Dao Hô Dac ont développé une plateforme offrant la possibilité de restituer ces données en temps réel et de faciliter leur lecture. « Nous faisons le lien entre ceux qui collectent les données, les opérateurs, et ceux qui souhaite développer un service mais qui n’y ont pas accès », décrypte-t-il.
Depuis son écran de contrôle, Jean-Philippe Beaujard constate en direct la valeur de la pression anormale d’un A300-600. « Nos principaux clients sont les équipementiers, les professionnels de la maintenance aéronautique et les constructeurs », poursuit-il. Dans le domaine militaire, une telle solution peut être utilisée pour effectuer la surveillance de l’état d’une base Rafale ou déterminer l’état général d’un aéronef et le temps d’utilisation d’un équipement en fonction du type de mission. Les six employés de cette start-up seraient en capacité de superviser un total de 10.000 avions.
Sources : Ministère des Armées