Accueil | Portail | Dossiers | Archives des dossiers | Bourget 2017 | [Bourget 2017] Les drones du futur présentés au Bourget Portail ... Bourget 2017 | [Bourget 2017] Les drones du futur présentés au Bourget

[Bourget 2017] Les drones du futur présentés au Bourget

Mise à jour  : 22/06/2017 - Auteur : Aude Borel - Direction : DICoD

A l'occasion de la 52e édition du Salon du Bourget, l'armée de Terre expose sur le stand du ministère des Armées deux drones en cours de développement. Le Système de drone tactique (SDT) ou Patroller et le Système de mini-drones de renseignement (SMDR), plus connu sous l'appellation Spy'Ranger.

Efficaces de jour comme de nuit, les systèmes de drones qui équiperont les forces dans un avenir proche présentent un autre avantage : la discrétion sonore et visuelle. Une donnée essentielle comme le résume l'officier de programme drones, le lieutenant-colonel Michaël : « Voir sans être vu ». « Le but, c'est de détecter toute présence potentielle ennemie. Sur le terrain, le drone va permettre de donner un maximum de renseignements en temps réel pour appuyer l'unité qui manœuvre : position, nature, volume ou attitude ». Équipée du Patroller et du Spy'Ranger, l'armée de Terre gagnera en autonomie dans ses capacités de renseignement.

Système de drone tactique

Développé par Safran, le Système de drone tactique remplacera l'actuel Sperwer ou Système de drone tactique intérimaire (SDTI) à l'horizon 2019. Ses missions ? La surveillance locale, la reconnaissance de zone, la détection, l'acquisition, l'identification et la désignation de cibles mais aussi l'appui à la manœuvre en temps réel. Ses atouts ? Une portée de 150 km et une autonomie de 14 heures, véritables plus-values pour les forces terrestres.

Côté performances techniques, le SDT repose sur le concept d'observation bi-charges. « Grâce à son radar SAR / GMTI (synthèse d'ouverture / indication de cibles terrestres mobiles), il permet la détection de cibles mobiles dans un rayon de 20 km. La boule optronique va faire de l'identification jusqu'à 5 km », renseigne le lieutenant-colonel Michaël. Avec ses 18 mètres d'envergure, ce système tactique pèse une tonne. Pour Magali Bourgeois-Gaffie, directrice de programme SDT à la Direction générale de l'armement (DGA), le SDT présente également d’autres avantages : « Transportable par voie terrestre, maritime et aérienne, ce drone peut aussi décoller d'une piste dite sommaire, et sans infrastructures particulières. »

Pour le lieutenant-colonel Michaël, ce drone présente des évolutions majeures : « En comparaison au modèle SDTI, la portée du SDT est multipliée par 2, l'autonomie par 4 et la capacité de détection dans la chaîne de renseignement par 3. » Autre atout considérable de cet engin téléguidé : une trentaine d'hommes suffira pour assurer son détachement sur un théâtre d'opération, quand 50 à 60 personnes sont mobilisées pour le Sperwer.

Système de mini-drones de renseignement

C'est sous la houlette de Thalès qui a remporté l'appel d'offres européen, que sera fabriqué le SMDR. Le Spy'Ranger prendra ainsi la suite du Drone de reconnaissance au contact (DRAC) pour effectuer de la collecte de renseignement au profit des unités déployées au sol. Il assurera une observation en temps réel à courte portée. 4 mètres d'envergure et 15 kilos pour les dimensions et surtout « un déploiement facile et rapide, en seulement 12 minutes », souligne le lieutenant-colonel Michaël.

En comparaison avec son prédécesseur, la qualité des images est multipliée par 2. Idem pour la portée et l'autonomie : 30 km et 2 à 3 heures d'endurance. Composé de 3 drones et d'une station sol, ce système garantit une permanence dans l'observation d'un point en cas de nécessité opérationnelle et un retour images en temps réel sur la station sol pour l'exploitation des images. Pour sa mise en œuvre, il faudra 2 personnels. « Un autre point fort du système, c'est sa liaison de données, efficace et sécurisée », ajoute-t-il.

Caractéristiques communes

Grâce à la boule optronique, les militaires disposeront d'outils d'assistance pour un suivi optimal de la cible, via des fonctionnalités telles que le tracking, le géotracking ou le suivi automatique de cible mobile. Enfin, qu'il s'agisse du design du drone, de la conception de la charge utile ou du traitement d'images, la fabrication de ces systèmes s'appuie sur un tissu de petites et moyennes entreprises innovantes françaises.

Le ministère des Armées a commandé 3 systèmes SDT, comprenant 14 vecteurs aériens et 35 systèmes SMDR à 3 drones. Avant leur mise en capacité opérationnelle, la DGA conduira à partir de mi 2018, un processus de qualification, en accord avec le cahier des charges et l'expression des besoins exprimés par l'état-major des armées. « Il s'agit d'une évaluation dont le but est de vérifier que ce que sait faire le drone s'applique dans un cadre opérationnelle. On le pousse aux limites de ses performances et on s'assure aussi que son utilisation garantit la sécurité des personnes », précise Magali Bourgeois-Gaffie.


Sources : Ministère des Armées