Rien ne destinait Christelle Haar à choisir une carrière dans la Marine nationale. Fille de commerçants Lorrains, elle nait et fait ses études secondaires à Sarrebourg en Moselle avant de rejoindre l’université de Nancy 2 pour y suivre la filière information-communication en 1989, son objectif : devenir journaliste. Une licence de lettres et un DESS Infocom option communication des organisations et des entreprises plus tard, elle entre dans la vie active et occupe plusieurs postes dans le domaine des RH. « À 27 ans, j’ai eu envie d’explorer d’autres horizons. J’ai poussé un peu par hasard la porte du bureau d’information sur les carrières de la marine (BICM), rue Sainte Catherine à Nancy et 15 ans après, je suis toujours dans l’institution!» À l’époque, un concours d’officier sous contrat de spécialité « relations publiques » est proposé. Le concours réussi, Christelle Haar suit une formation militaire de 7 mois à l’École Navale avant de rejoindre sa première affectation : le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc. «Cette première affectation prestigieuse m’a réjouie. La perspective de faire le tour du monde, de naviguer tout en continuant d’apprendre et de comprendre tous les rouages de l’institution était pour moi une chance inouïe». De Brest à Ushuaia, Christelle Haar a sillonné l’Amérique du Sud puis traversé l’Atlantique pour découvrir l’Afrique du Sud, Madagascar puis les Emirats Arabes, chaque jour qui passe la conforte dans ce choix de vie. «Au fil des mois en mer et des découvertes, j’étais confortée dans l’idée d’avoir trouvé ma voie, de pouvoir exercer mon métier dans un environnement exceptionnel tout en servant mon pays, ce qui correspond totalement à mes convictions personnelles».
Après cette affectation embarquée, l’enseigne de vaisseau Haar est mutée à la préfecture maritime de la Manche et mer du Nord à Cherbourg comme adjointe à l’officier communication. «C’est là que j’ai réellement mis en œuvre ma formation universitaire. Les activités de la préfecture maritime sont denses et très concrètes. J’ai rapidement pris la mesure des responsabilités qui m’étaient confiées». C’est également à Cherbourg que Christelle Haar s’épanouie familialement en rencontrant un jeune pilote de l’aéronautique navale affecté au détachement de l’hélicoptère de sauvetage en mer. Mariée, elle est affectée deux ans plus tard à la préfecture maritime de la Méditerranée pour y parfaire ses connaissances des missions de la Marine nationale au profit de l’action de l’État en mer.
En 2004, elle rejoint la force d'action navale pour s'occuper de la communication de l'ensemble des bâtiments de surface de la Marine nationale. C'est aussi l'occasion de pouvoir réembarquer pour des missions ponctuelles: l'accompagnement de journalistes lors d'opérations «à bord du porte-avions Charles de Gaulle en océan Indien pour la mission Agapanthe, notamment, a été un grand moment pour moi».
Les années passent et la Marine nationale lui propose un second contrat de 8 ans que Christelle Haar signe aussitôt «Je ne me suis pas posé de questions. J'avais vécu des choses extraordinaires durant ces 8 ans. La diversité des situations rencontrées, la mobilité géographique tous les 2 ou 3 ans, tous les aspects du métier me correspondent parfaitement. Je souhaitais continuer». Par la suite, elle fait une période en École qui lui permet de se familiariser avec la formation et d'approfondir ses connaissances en termes de gestion des ressources humaines «la Marine c'est aussi et surtout une grande histoire d'hommes et de femmes. Les relations sont intenses à bord d'un bateau. La notion d'équipage a tout son sens, c'est une belle aventure humaine». En 2009, elle retrouve Cherbourg en famille où elle est nommée responsable de la communication à la préfecture maritime de la Manche et mer du Nord «10 ans plus tard, avec mon mari, nous sommes revenus diriger les postes où nous nous étions connus tous les deux adjoints. C'est symbolique, mais aussi la preuve de ce que permet la marine en terme de progression de carrière».
Une grande partie de la famille de Christelle réside toujours en Lorraine, elle y retourne de temps en temps, lors d'événements familiaux. «J'aime revenir dans ma région. Nous avons tous nos «madeleines de Proust», ce qui me manque c'est l'odeur des forêts et surtout (parce que je suis gourmande) les tartes et autres confitures à la mirabelle. J'aime aussi me promener à Nancy, j'y ai tous les bons souvenirs d'étudiante: les révisions au parc de la pépinière, les cafés place Stan ou les soirées dans la vieille ville...»
Sources : © Marine nationale
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