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Rénovation de la FLF Courbet - Un chantier hors normes

Mise à jour  : 17/05/2021 - Direction : SIRPA Marine

Le 5 octobre 2020, la frégate de type La Fayette (FLF) Courbet se pose sur sa ligne de tins du bassin Castigneau, dans la base navale de Toulon. Cette manœuvre délicate marque le lancement du programme de rénovation/mise à niveau dont bénéficieront trois des cinq FLF : le Courbet, le La Fayette et l’Aconit.

Ce programme prévoit notamment le traitement des obsolescences du système de combat de la frégate, le remplacement du système de défense aérienne Crotale par deux lanceurs Sadral équipés de missiles Mistral de dernière génération, la refonte complète du central opérations ou encore l’ajout d’une capacité de lutte sous la mer par l’adjonction d’un sonar de coque KingKlip Mk2. En complément, l’amélioration de la résistance structurelle et de la stabilité permet de repousser la date de retrait du service actif du Courbet de cinq ans, à 2032.
La maîtrise d’ouvrage de la rénovation est assurée par la Direction générale de l’armement (DGA). Naval Group, de son côté, en assure la maîtrise d’œuvre industrielle. En parallèle, les Chantiers de l’Atlantique conduisent des travaux de maintien en condition opérationnelle, sous la responsabilité du service de soutien de la flotte (SSF), qui gère la maîtrise d’ouvrage d’ensemble. Enfin, si le Courbet est à la disposition de Naval Group, le commandant et son équipage restent responsables du navire.
Une véritable opération... au bassin
Par sa durée (10 mois) et son ampleur (plus de 500 000 heures de travail à bord), ce chantier se démarque nettement des arrêts techniques qu’un bâtiment réalise tout au long de sa vie. « La rénovation/mise à niveau est considérée comme une véritable opération », estime d’ailleurs le capitaine de frégate Florian El-Ahdab, commandant du Courbet.
L’intégralité du matériel, des rechanges et des différents stocks de fluides et denrées a été débarquée. Le PC sécurité a été déporté et a pris place sur le quai. Jusqu’à 250 bons de travaux à risque (BTR) dont 50 permis de feu, pour les soudures, par exemple, sont délivrés par jour.
250 intervenants industriels peuvent se relayer à bord sur une journée, faisant de la gestion de la coactivité un défi de chaque instant. Organisé en deux plages de 8 heures par jour, voire trois plages de 8 heures en cas de besoin, le chantier est une véritable ruche où les temps morts sont rares. Les nombreux travaux en heures non ouvrables impliquent une vigilance accrue pour la faction de service renforcée. Avec, parmi les opérations les plus visibles, la pose d’un nouveau toit, d’une surface de 93 m² pour plus de 7 tonnes, sur la plage avant.

L’équipage pleinement intégré au chantier
Armant le bureau prévention, assurant la sécurité et la protection du bâtiment, les 150 marins de la frégate ont un rôle déterminant dans la bonne conduite des travaux et l’installation des nouveaux équipements. Pour le capitaine de frégate Florian El-Ahdab, « l’implication du bord est totale, car nos marins ont la connaissance du navire et de ses installations ». Ils interagissent constamment avec les différents intervenants du chantier (quelque 80 entreprises participent à la rénovation). Tous ont à l’esprit l’objectif final réaffirmé par le commandant : « retrouver notre pleine capacité opérationnelle en septembre 2021, forts de nos équipements modernisés ».
CR2 Boris
Focus
Une rénovation pour répondre aux engagements opérationnels futurs
L’intégration des deux systèmes Sadral indépendants dotés de Mistral M3, en lieu et place de la rampe Crotale CN2, permettra au Courbet d’être mieux armé face aux menaces asymétriques auxquelles il peut être confronté. Plusieurs cibles pourront être traitées simultanément contre une seule avec le Crotale.
Le nouveau sonar de coque basse fréquence KingKlip Mk2 dote le bâtiment de capacités en lutte anti-sous-marine inédites pour une FLF, ce qui accroît son domaine d’emploi opérationnel. La refonte du système de combat, le renouvellement des automates de conduite de la propulsion et la modernisation des capteurs optroniques permettront au Courbet de se maintenir au niveau des défis rencontrés en première ligne sur des théâtres de plus en plus agités.

Témoignage
Maître principal Rudy, chargé de prévention des risques professionnels
Le suivi du chantier demande une attention particulière pour la gestion des risques, du fait du nombre d’interventions simultanées et d’intervenants œuvrant sur le bâtiment. Ouvert en continu, le bureau prévention est composé de 10 marins de toutes spécialités (MEARM, ELEC, MARPO, SELOG, DETEC) qui se relaient tout au long de la journée pour réceptionner les demandes de travaux, en analyser les risques potentiels et délivrer les BTR qui précisent les précautions à prendre. Il fonctionne en étroite collaboration avec les équipes prévention de Naval Group et de Fiducial (prestataire chargé de fournir les surveillants des bons de feu). Tout ce personnel veille également sur le terrain à la bonne application des mesures de prévention prescrites. Leur vigilance quotidienne permet que le chantier se déroule dans les meilleures conditions pour préserver les hommes et le matériel.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées