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Missions et entraînements conjoints Combattre avec ses alliés

Mise à jour  : 03/12/2020 - Direction : SIRPA Marine

La France mène régulièrement des exercices avec des marines alliées. Manœuvres aéromaritimes communes, entraînements tactiques, intégration de bâtiments étrangers au groupe aéronaval, échanges entre officiers de liaison... Autant de leviers pour renforcer la coopération et l’interopérabilité entre la France et ses partenaires, au premier rang desquels se trouvent les États-Unis, sur toutes les mers du globe.

Du 17 au 25 mai 2019, dans le cadre de la mission Clemenceau, le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte ont ainsi mené dans le golfe du Bengale une série d’exercices baptisée La Pérouse avec les marines australiennes, américaines et japonaises. Quelques mois plus tard, lors de l’entraînement majeur PEAN 19, organisé fin novembre/début décembre en Méditerranée, le porte-avions et les 11 bâtiments français constituant le groupe aéronaval ont été rejoints par des unités alliées américaines, italiennes et espagnoles. Une manœuvre qui a contribué au renforcement de la défense européenne et au maintien du haut niveau d’interopérabilité avec l’US Navy. Les 2 et 3 mars 2020, toujours en Méditerranée, l’exercice Dual Carrier OPS a réuni le groupe aéronaval américain constitué autour de l’USS Dwight Eisenhower et la Task Force 473, dans le cadre cette fois de la mission Foch. Cet entraînement a permis de réaliser des exercices conjoints de haut niveau couvrant tout le spectre des capacités des groupes aéronavals (lutte anti-sous-marine, antinavire ou anti-aérienne). Les deux porte-avions avaient d’ailleurs déjà opéré ensemble, en 2016 en Méditerranée, pour conduire des opérations conjointes dans le cadre de la coalition internationale de lutte contre Daech, Inherent Resolve. Fin mars 2020, c’était au tour des F-16 et F-35 néerlandais de participer, cinq jours durant, à l’exercice bilatéral Frisian Resilience aux côtés des Rafale Marine. 

 À retenir

• Le porte-avions agrège régulièrement dans son escorte des moyens alliés, réalise des manœuvres et mène des actions avec des partenaires tout autour du globe.

• Les marines française et américaine ont en outre développé une capacité à constituer des briques interchangeables et connectées au profit de leur groupe aéronaval respectif, selon une logique de « plug and fight ».

Témoignages

 

Lieutenant de vaisseau Emmanuel, pilote, sous-chef de patrouille sur Rafale Marine

Lors du DCO, je devais apponter sur le porte-avions américain USS Dwight Eisenhower. J’ai réalisé deux touch and go et un appontage suivi d’un catapultage. J’avais déjà apponté sur un porte-avions américain en 2014, lors de ma formation, mais avec un avion américain, le T45 Goshawk. Cela a donc été un moment rare car si nous nous entraînons régulièrement avec les Américains, comme lors de la mission Chesapeake en 2018, peu de pilotes ont la chance d’aller jusqu’à réaliser un appontage. Le « IKE »* est plus imposant que le Charles de Gaulle par ses dimensions. Il y avait beaucoup d’avions sur le pont et c’était valorisant de faire apponter un Rafale Marine parmi les F18-Super Hornet. L’appontage demande une plus grande précision sur notre porte-avions, du fait de sa taille, mais les procédures utilisées sur porte-avions américain sont très proches de celles du Charles de Gaulle et renforcent l’interopérabilité entre nos deux marines. Malgré un environnement un peu différent et le stress dû à l’importance de la mission, je suis heureux et fier d’avoir pu y participer.

* Surnom donné au général Eisenhower et au porte-avions portant son nom.

 

 

Lieutenant de vaisseau Omar, conseiller technique en catapultes et presses de frein, officier d’échange américain embarqué à bord du porte-avions Charles de Gaulle

Les systèmes de catapultages et de presses de frein du porte-avions Charles de Gaulle sont américains. À bord, je suis le conseiller technique et je participe à la formation des marins français. Lors du « crossdeck » avec l’USS Dwight Eisenhower, je devais m’assurer que la catapulte et les presses de freins étaient prêtes et adaptées à recevoir les F18 Super Hornet de l’US Navy. C’était une journée exceptionnelle car je « tire » des F18 depuis l’âge de 18 ans, mais c’était la première fois que je les voyais apponter et être catapultés d’un porte-avions qui n’est pas américain. Revoir un porte-avions et des marins américains m’a fait particulièrement plaisir, car cela faisait deux ans que je n’avais pas assisté à une interaction de haut niveau comme celle-ci. J’ai apprécié de voir les jeunes Français, que j’ai participé à former, se rendre sur l’USS Dwight Eisenhower accomplir leur mission.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées