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Souveraineté - Surveiller et protéger les approches et les ZEE

Mise à jour  : 19/11/2020 - Direction : SIRPA Marine

Dans le Pacifique, les forces armées en Polynésie française (FAPF) et en Nouvelle-Calédonie (FANC) garantissent la protection du territoire national et des installations stratégiques. Elles contribuent à la préservation des intérêts de la France et la sécurité dans les espaces sous souveraineté française.

Veiller sur la ZEE polynésienne...

L’une des principales missions des FAPF est de garantir la souveraineté française sur les quelques 5 millions de km2 d’espaces maritimes autour de la Polynésie française et de l’atoll de Clipperton. Pour les protéger, la France s’appuie sur les moyens aéromaritimes et les capacités de surveillance et d’intervention hauturières des FAPF. « Assurer sa souveraineté, c’est d’abord surveiller ! », rappelle le commissaire principal Yvan, conseiller pour l’action de l’État en mer (AEM) du commandant des zones maritimes Polynésie française et océan Pacifique. Cette surveillance s’exerce depuis le centre opérationnel interarmées de Tahiti, colocalisé avec le centre maritime commun (CMC), qui intègre le centre de recherche et de sauvetage aéromaritime de Tahiti (JRCC), où sont suivis les navires de commerce, de pêche, de plaisance... Les données issues du système de surveillance satellitaire Marine « Trimaran » complètent le dispositif de détection des comportements suspects.

« Assurer sa souveraineté, c’est aussi montrer le pavillon en mer, aux Polynésiens mais surtout aux navires de pêche étrangers, pour faire savoir que la France protège ses ressources et l’environnement », complète-t-il. « Depuis 2018, la France est à la première place des États menant des inspections en haute mer au titre de la commission des pêches pour le Pacifique ouest et central(1), devant les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ».
En 2019, le patrouilleur Arago, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Bougainville et la frégate de surveillance Prairial ont réalisé 66 inspections à ce titre, à chaque fois à 1 000 ou 2 000 km de Tahiti. Les avions Gardian de la Flottille 25F, qui survolent régulièrement la ZEE et ses abords, sont eux aussi des acteurs majeurs de cette surveillance. 

1) Western & Central Pacific Fisheries Commission. Cette organisation régionale des pêches rassemble 35 états et territoires, dont la Chine, les États-Unis, la Corée du Sud, l’Australie, les pays insulaires d’Océanie et la France. Elle a pour objectif de réguler la pêche au thon dans l’Ouest du Pacifique.

… et celle de Nouvelle-Calédonie

Dans les ZEE de Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna, des opérations sont régulièrement menées pour dissuader les blue boats vietnamiens de pêcher illégalement dans les eaux françaises. « Les forces françaises veillent également au respect de la réglementation en matière de pêche dans les eaux internationales relevant de la zone de responsabilité permanente du commandant supérieur des FANC », complète le commissaire principal Jean-Baptiste, chef du bureau AEM.

 

Lutter contre les trafics

Les marins du Pacifique participent également à la lutte contre les activités illicites, en coopération avec les acteurs français et étrangers de la lutte contre le narcotrafic. La Polynésie française, notamment, est située sur une route secondaire très fréquentée par les trafiquants de cocaïne, tournés vers les marchés australien et néo-zélandais.

Protéger les espaces marins

Récupération de polluants en mer comme sur le littoral, déploiement de barrage flottant pour protéger une zone naturelle sensible, assistance à un navire en difficulté transportant des produits polluants et dangereux pour l’environnement… La lutte contre les pollutions est l’une des attributions de la Marine nationale dans ces territoires ultramarins.

 Focus

Le MRCC Nouméa
Le Maritime Rescue Coordination Center (MRCC) de Nouméa est le centre de coordination de sauvetage maritime de Nouvelle-Calédonie. Cet outil opérationnel coordonne les opérations de sauvetage dans une zone incluant les îles calédoniennes et le Vanuatu voisin. Sa zone de responsabilité (Search and Rescue Region ou SRR) en la matière s’étend sur environ 2 millions de km². Il assure également des missions de surveillance de la navigation et de lutte contre les pollutions maritimes.

Exercice antipollution à Wallis

Dans le cadre de la lutte contre la pollution maritime, le BSAOM D’Entrecasteaux était en escale à Wallis en mars 2019 afin de participer à un exercice. Le bâtiment des FANC devait, pour l’occasion, jouer le rôle d’un cargo qui heurtait un récif à l’approche du quai, cette erreur de navigation créant une brèche dans une des soutes à gazole. Deux barrages étaient rapidement mis en place par les autorités wallisiennes pour contenir la nappe de pollution (simulée par des fruits locaux) : un premier barrage, flottant, autour du BSAOM et un second, semi-dynamique, pour contenir la nappe maritime. En plus d’embarcations locales réquisitionnées pour l’occasion, cet exercice a réuni de nombreux services et administrations de Wallis, où les autorités sont très sensibles à la préservation de l’environnement. Il a également été suivi par le MRCC de Nouméa.

Témoignages

Maître principal David, cellule antipollution de Papeete

Dans la cellule « Antipol » située à la base navale de Papeete , nous sommes 12 personnes titulaires du stage de base antipollution. Tous les mois, nous nous entraînons à mettre en œuvre le matériel, soit de manière autonome, soit avec le soutien du BSAOM Bougainville ou de l’un des deux remorqueurs portuaires côtiers (RPC) Maroa et Manini. Cela nous permet d’acquérir des automatismes et de tester le matériel.

Maître Sébastien, chef de quart au centre de messagerie opérationnelle, Dirisi(1) Papeete

Ma mission principale consiste à m’assurer du bon fonctionnement des liaisons opérationnelles entre la métropole et les différentes unités qui constituent les FAPF. Nous sommes chargés de la bonne transmission des messages vers les différentes entités (à terre, en mer ou dans les airs) afin qu’elles puissent réaliser, dans les meilleurs délais et sans interruption, les missions que l’amiral leur confie. Ce sont essentiellement des missions de police des pêches et de sauvetage en mer mais nous devons également préparer et assurer le soutien opérationnel des aéronefs et des bâtiments des FAPF ou de métropole déployés en opérations dans la zone Asie-Pacifique.
(1) Direction interarmées des réseaux d’infrastructures et des systèmes d’information.

La Glorieuse, acteur de la coopération régionale avec les Fidji

En février 2019, La Glorieuse, patrouilleur de type P400, a participé à une mission de coopération avec les Fidji. Ce bâtiment des FANC a patrouillé dans la ZEE de Nouvelle-Calédonie et aux Fidji pendant trois semaines. Au cours de cette mission, La Glorieuse a notamment repéré des pistes de pêche illégale avant de les communiquer au Fiji Maritime Surveillance Rescue Coordination Centre. Une rencontre avec l’état-major du patrouilleur fidjien Kikau a permis d’échanger sur les techniques de conduite d’enquête de pavillon sur les navires de pêche.

Extrait du Cols Bleus N°3089 - Août / Septembre 2020 - La France - Nation du Pacique


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées