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Expertise métier - Maître principal Simon Référent du système déployable d’hydrographie militaire (SDHM)

Mise à jour  : 19/11/2020 - Direction : SIRPA Marine

COLS BLEUS : Pouvez-vous nous expliquer votre mission ?

MAÎTRE PRINCIPAL SIMON : À la différence des hydrographes du Shom, affectés au groupe hydrographique et océanographique de l’Atlantique (GHOA) sur des bateaux de la Marine nationale ou de la flotte océanographique française (Ifremer), je suis le référent du SDHM qui répond aux besoins réactifs de la Marine en petites équipes de quatre hydrographes. Activé plusieurs fois dans l’année pour des missions allant jusqu’à un mois, le SDHM est un service du Shom qui travaille au profit des forces et dans laquelle du personnel volontaire est capable d’embarquer rapidement pour des missions opérationnelles. En tant que référent et chef de détachement, je peux être activé sur ordre de l’EMO-M ou du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), sur n’importe quel type de bâtiment de la Marine ou unités françaises à l’étranger. Notre travail consiste à effectuer des mesures bathymétriques (recherche d’obstructions et d’épaves) par sondeur et sonar ainsi que de la topographie.

 

C. B. : À quoi servent ces mesures ?

MP S. : En 2017, après l’ouragan Irma aux Antilles, l’objectif des hydrographes était de préparer la venue à terre, en toute sécurité, d’une composante amphibie pour qu’elle puisse débarquer du personnel, du matériel ou des véhicules. Pour cela nous avons fait des mesures sur l’ensemble des sites de plageages et d’accès aux ports. Récemment, au Liban, dans le cadre de l’opération Amitié, notre activité avait pour but d’amener le Tonnerre à quai en toute sécurité. Nous avons mis en œuvre notre sonar et il nous a donné des images du fond qui nous ont permis de nous assurer de l’absence d’obstruction, comme des épaves de voitures ou des blocs de béton. Par la suite, nous avons cartographié le port pour lui permettre de retrouver sa pleine activité, en indiquant aux navires des voies navigables. Les données recueillies et analysées étaient remises le soir même au commandant du Tonnerre.

 

C. B. : Qu’est-ce qui vous plaît dans le métier d’hydrographe ?

MP S. : La diversité des missions. Il y a la découverte des fonds marins, la réalisation de sondages en mer et des travaux à terre, jusqu’à la réalisation d’une carte marine. Le métier est très diversifié selon les missions qui nous sont confiées. Être hydrographe, c’est aussi satisfaire son goût du voyage. À titre personnel, j’ai eu la chance d’effectuer de belles missions en océan Indien, en Méditerranée et en Atlantique sur les bâtiments hydrographiques. J’ai notamment débarqué sur une plage, à Mahajanga (Madagascar), vierge de toute activité humaine an d’y réaliser des mesures. Je n’étais pas très serein car en lisant les annales hydrographiques avant le déploiement, il était précisé que les anciens hydrographes n’avaient pas pu y accéder... en raison d’une forte présence de crocodiles.

Hydrographe : une formation exigeante

La formation au métier d’hydrographe au sein de la Marine est dispensée par l’école du Shom, en lien avec l’université de Brest, qui dispense un enseignement sur douze mois. Basée sur le site du Bergot à Brest, l’école du Shom est accessible en interne aux marins de toutes spécialités, titulaires d’un baccalauréat à dominante scientifique. Le recrutement s’effectue par changement de spécialité ; un message d’appel à candidatures, s’adressant aux marins titulaires du brevet d’aptitude technique (BAT), est diffusé au titre d’une année scolaire. Pendant toute la durée de la formation et jusqu’à l’obtention du brevet supérieur (BS) et d’une licence universitaire mention hydrographie, les marins suivent également des cours de manoeuvre et de conduite nautique. Les élèves sont immergés dans leurs futures missions avec un stage de mise en pratique dans le cadre du projet de fin d’étude avant de rejoindre le groupe hydro-océanographique pour exercer leur métier à bord des bâtiments hydrographiques de la Marine.

INFO+

Le Sirep

Disponible sous forme de kit valise et utilisable par des non spécialistes, le système de reconnaissance pour petits fonds (Sirep) permet notamment de déterminer les gradients de plage.

Extrait du Cols Bleus N3091 Novembre 2020 - Hydrographie - 300 ans d'opérations


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées