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Maxime Aubry - un Polynésien dans les FNFL

Mise à jour  : 19/11/2020 - Direction : SIRPA Marine

François Maximin dit « Maxime » Aubry est né le 29 mai 1917 à Faa’a, sur l’île de Tahiti. À 14 ans, il quitte l’école pour rejoindre la vie active comme apprenti à la forge des travaux publics, avant de devenir ouvrier.

En 1937, il est appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire au détachement de Papeete de la compagnie mixte d’infanterie coloniale de la Nouvelle-Calédonie. Renvoyé dans ses foyers le 15 avril 1939 avec la distinction de 1ère classe, il reprend sa place à la forge des travaux publics en tant que chef.

Ralliement à la France Libre

Lors de la déclaration de guerre, Maxime Aubry est rappelé à l’activité le 2 septembre 1939 avant d’être démobilisé le 11 août 1940 et rayé des contrôles le même jour. Il regagne Faa’a où il reprend son poste.
Le 2 septembre 1940, les Établissements français de l’Océanie (EFO) se rallient au général de Gaulle. Le 11 octobre 1941, Maxime Aubry s’engage comme volontaire dans les FNFL pour la durée de la guerre. Il embarquera six mois plus tard sur l’aviso Chevreuil. Son unique souhait, comme celui des autres engagés polynésiens, est alors de partir au plus vite en Europe pour y chasser l’ennemi.

Premières missions dans le Pacifique

Entre octobre 1942 et mars 1943, le Chevreuil effectue des missions de présence et de surveillance du territoire dans les EFO. Le bâtiment est envoyé en Nouvelle-Calédonie. En avril et mai 1943, l’aviso Chevreuil réalise des missions d’escorte entre Sydney et Nouméa. En août de la même année, il se prépare à rejoindre l’océan Atlantique pour participer à la guerre sous-marine.

La guerre dans l’Atlantique

Le 25 janvier 1944, l’aviso Chevreuil passe le canal de Panama et fait route sur Norfolk pour y être réarmé. Durant le voyage, il assure l’escorte de deux cargos britanniques. Un mois plus tard, le Chevreuil quitte Norfolk pour Dakar et la côte africaine. Le bateau fait partie d’un convoi de 70 bâtiments protégés par 22 escorteurs. À partir de mars 1944, Maxime Aubry effectue de nombreuses missions d’escorte, sous le tropique du Cancer. Il se distingue à deux reprises pour des actes de courage à bord de son bâtiment. La Seconde guerre mondiale prend fin pour lui le 12 mai 1945 avec l’arrivée du Chevreuil à Toulon. Maxime Aubry est rapatrié le 5 mai 1946 avec le grade de quartier-maître de 2e classe fusilier.

 

Retour à la vie civile

Après son retour à la vie civile en mai 1946, Maxime Aubry exerce les métiers de forgeron, contre-maître, soudeur, plombier et surveillant dans l’administration pénitentiaire.
Âgé aujourd’hui de 103 ans, il est l’un des derniers Polynésiens à avoir choisi de rejoindre la France Libre en septembre 1940 encore en vie.
Maxime Aubry est Chevalier de la Légion d’honneur, médaillé militaire, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec citation à l’ordre du régiment, de la Croix du combattant volontaire 1939-1945, de la Croix du combattant volontaire de la Résistance, de la Croix du combattant. Il est aussi titulaire du Titre de reconnaissance de la Nation, médaillé des services volontaires dans la France Libre et titulaire de la médaille commémorative française de la guerre 1939-1945.

Témoignage recueilli par Philippe Leydet, directeur de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre.

Extrait du Cols Bleus N°3089 - Août / Septembre 2020 - La France - Nation du Pacifique


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées