Le CF Nicolas Couder suit le programme NH90 depuis de longues années. Il est notamment pilote d’essais et pilote de programme de l’hélicoptère. Des postes successifs qui lui ont permis de bien connaître l’hélicoptère de combat embarqué, les difficultés du programme et le cheminement de celui-ci. Hier chef du détachement NH90 à Lanvéoc pour le Centre d’expérimentation pratique et de réception de l’aéronavale (CEPA), il est reconnu aujourd’hui comme commandant de la 33F. Il nous présente les défis qu’aura à relever sa nouvelle flottille.
Les défis humains
- La présence du coordinateur tactique ‘en anglais TACtical COordinator – TACCO° :
«La présence du TACCO à bord d’un hélicoptère est une nouveauté liée à la multitude des senseurs. Avec le Caïman, on est plus proche de l’Atlantique 2 que de l’Alouette III. Nous avons ainsi au sein de la flottille de nombreux anciens de la patrouille maritime qui apportent cette compétence nouvelle au service des hélicoptères. Intégrer harmonieusement cette spécialité dans les équipages hélico demande de réfléchir à un cursus motivant, qui permette aux intéressés d’apporter dans le monde des voilures tournantes une belle diversité et une culture tactique nouvelle».
- Faire revivre l’esprit de la 33F :
«L’ancienne flottille 33F était connue pour une forme certaine d’indépendance d’esprit chez ses membres. Au sein de la nouvelle 33F, je souhaite que nous sachions garder de nos prédécesseurs leur esprit d’équipage, leur dynamisme et leur instinct guerrier. Le terme « flottille d’assaut » m’est cher, notamment dans la mission de contre-terrorisme maritime pour laquelle le Caïman va apporter un nouveau souffle».
- Former les nouveaux arrivants :
«Les équipes actuelles disposent d’une compétence récente, sur un porteur qui intègre différentes cultures : la lutte anti-sous-marine du Lynx, le secours en mer du Super Frelon, la lutte contre la surface du Panther. Chacun rejoint la flottille fort des spécificités liées à son affectation d’origine. C’est ce mélange des cultures qui constituera la force des flottilles de Caïman. La colocalisation actuelle avec la 32F est à ce titre très appréciable. Elle souligne à ce titre l’excellence des relations entre les flottilles et nous assure d’un transfert de compétences optimal, mené dans une ambiance remarquable».
Le défi opérationnel :
- Découvrir le potentiel de l’hélicoptère, s’approprier ses différents systèmes et en tirer le meilleur parti :
«Aujourd’hui, nous procédons à la mise en service opérationnelle (MSO) du Caïman dans les domaines du secours maritime (SECMAR) et du contre terrorisme maritime (CTM). Le Centre d’expérimentation pratique et de réception de l’aéronavale (CEPA à Hyères) poursuit actuellement l’expérimentation des domaines de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine, avant de procéder au transfert de compétences vers les flottilles».
Après cette phase d’expérimentation, notre mission consistera tout simplement à mettre en œuvre le Caïman dans ces quatre domaines. La capacité guerre électronique (GE) est également prévue, mais elle viendra plus tard.
Tout le système de préparation et de restitution de mission est assez nouveau dans la culture hélico. Il faudra donc être capable de générer toutes les bases de données liées à ce nouveau système.
Propos recueillis par LV Colomban Errard
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées