D’ici 2017, la base navale de Toulon accueillera les premières frégates multi-missions (FREMM). L’accueil de ces vaisseaux de nouvelle génération nécessite la construction de nouveaux quais. L’emplacement sera l’îlot Castigneau sur le quai Noël.
Avant de lancer les travaux, une première étape préalable est nécessaire : le dragage. Le dragage dans les fonds d’un ancien arsenal est complexe. Il faut prendre en compte la nature des fonds, les vestiges du sabordage de la flotte, la pollution historique, la profondeur ou encore la filière de retraitement des sédiments. Au total, 60.000 m3 seront dragués.
Une procédure longue
A Toulon, l’établissement du service des infrastructures de la défense (ESID) a pris cette étude en main à partir de 2009. La première démarche a constitué en un état des lieux des fonds marins. Il a permis de mettre en évidence des morceaux de ferraille, des pieux en bois, des pneus, des chaînes...qui doivent être éliminés. Cet état des lieux a également révélé la présence de munitions qui nécessite un chantier pyrotechnique particulier. L’ESID a ensuite passé un marché unique pour l’ensemble de l’opération de dragage: dépollution pyrotechnique, dragage, retraitement.
Un chantier environnemental
La Marine et l’ESID ont souhaité que l’impact environnemental du dragage soit quasiment nul pour la rade de Toulon. Au moment du dragage, un tissu géotextile très fin sera érigé en barrière autour du chantier. Cette barrière dépassera largement de la surface de l’eau et sera pour partie étalée sur le fond. Elle aura pour but de filtrer finement l’eau et de retenir l’ensemble des poussières remuées par l’opération de dragage. C’est la première fois qu’une telle protection sera mise en place pour un chantier de dragage. Des mesures de la qualité des eaux seront également réalisées dans la rade de Toulon deux fois par semaine pendant toute la durée du chantier.
Une fois les chantiers de nettoyage et de dépollution pyrotechnique des fonds marins réalisés, un premier dragage aura lieu à l’aide d’une drague aspiratrice. Ce gros aspirateur, utilisé notamment dans les fouilles sous-marines, permettra d’enlever la première couche de vase et de mettre à nu de nouveaux déchets ou de nouvelles munitions.
Après ce dragage superficiel, soit une nouvelle opération de nettoyage sera mise en place, soit les opérations lourdes pourront commencer. Environ 2 à 3 mètres de sédiments seront enlevés à l’aide d’une pelle mécanique posée sur un ponton.
La volonté de développement durable a été totalement intégrée à ce chantier, y compris dans le retraitement des sédiments de dragage. Il est envisagé d’avoir recours à la plateforme Sedimed, installée sur le site de Brégaillon pour revaloriser les sédiments produits. Cette opération devrait prendre fin en 2012. A l’issue, la construction de nouveaux quais pourra commencer avec, là aussi, la prise en compte de l’impact environnemental.
Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées