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Déconstruction du Lucifer à Cherbourg

Mise à jour  : 02/08/2011 - Direction : SIRPA Marine

L’histoire

Construit en 1942 dans un chantier naval écossais puis confié aux Forces Navales Françaises Libres (FNFL), La Découverte (le futur Lucifer) était une frégate de 93,50 mètres qui a escorté de nombreux convois en Atlantique pendant la seconde Guerre Mondiale. Elle a été désarmée en 1959 et a rejoint le mouillage d’attente de Landévennec.

Alors que dans le milieu des années 1960, l’école de sécurité recherchait un nouveau bâtiment d’instruction pour la préparation et l’entraînement de ses équipages à la lutte contre les sinistres en mer, La Découverte, rebaptisée Lucifer, a rallié la plage de Querqueville (Manche) où elle a été échouée après avoir subi quelques transformations.

Durant 35 ans, jusqu’à la fermeture de l’école de sécurité en 2002, la frégate a vu passer à son bord des dizaines de milliers de stagiaires de la Marine nationale, de marines étrangères et de la marine marchande.

La déconstruction

Après la fermeture de l’école, le ministère de la Défense a décidé de déconstruire le Lucifer, devenu inutile, afin de rendre au site son éclat d’origine.

La mise en œuvre de la déconstruction présentait cependant de nombreuses contraintes : présence de matières polluantes sur le bateau ; impossibilité de le déplacer à cause d’une rupture de la coque après une tempête en 1994, ayant conduit à l’ajout de lest en béton pour le maintenir en place ; effet des marées, entraînant régulièrement l’immersion du bateau…

Il a été décidé de mener un chantier atypique, réalisé de 2008 à 2010, en plusieurs phases sous la conduite d’opération et la maîtrise d’œuvre de l’antenne du Service d’Infrastructure de la Défense de Cherbourg :

  •  diagnostic précis des produits dangereux du navire et de ses abords ;
  •  construction d’une digue périphérique provisoire en remblais de 8,50 mètres, permettant de réaliser un chantier à sec, et donc une meilleure application des normes sanitaires et environnementales ;
  •  élimination des produits potentiellement dangereux (produits amiantés, hydrocarbures, des peintures au plomb) ;
  •  démolition de la coque par découpe, qui a nécessité de très nombreuses rotations de camions ;
  •  remise en état du site par déconstruction de la digue provisoire et dépollution (essentiellement des hydrocarbures).

Le volet réglementaire

La prise en compte de la réglementation aussi bien sanitaire qu’environnementale a été présente à toutes les phases du chantier.

Le choix de l’industriel a été conditionné par la nécessité de garantir au mieux la qualité et l’aboutissement du processus avec un niveau d’exigences élevé pour ce qui concerne la santé des personnes, la limitation des nuisances et la préservation de l’environnement.

Le choix de réaliser un chantier à sec a été dicté par l’application d’une meilleure application des normes sanitaires et environnementales, évitant tout risques de pollution des eaux environnantes. L’inventaire préalable des produits potentiellement dangereux a optimisé leur élimination dans les mêmes conditions de sécurité.

Ces actions, qui ont nécessité des analyses de risques, une étude d’impact sur l’environnement et l’avis du comité départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDeRST), ont abouti à la création d’un IOTA (installation, ouvrage, travaux et activités) provisoire prévu par la loi sur l’eau.

CC Pascal DUFOUR – COMAR Manche


Sources : © Marine nationale
Droits : Ministère des armées