Premier maître Laurent, mécanicien de bord (MECBO) à la 23F
Le mécanicien de bord est le conseiller technique du commandant de l’aéronef, au sol comme en vol. Nous sommes les référents sur l’appareil en lui-même, sur les différentes possibilités pour faire face à une avarie, par exemple. Avant chaque vol, nous effectuons une visite sur l’aéronef. Ensuite, durant le vol, il y a deux opérateurs à bord de l’ATL2. En tranche avant, le premier est impliqué dans la conduite de l’aéronef aux côtés des deux pilotes, en participant à l’application de toutes les check-lists, ainsi qu’en régulant la puissance moteur, la gestion du carburant et en réalisant une veille optique et sécurité. Le deuxième mécanicien de bord se trouve, lui, au sabord gauche.
Il effectue également une veille optique depuis son hublot, mais il peut surtout préparer les bouées acoustiques que nous avons en réserve à bord de l’ATL2. Avant le décollage, des bouées sont préprogrammées et installées sous l’avion mais, en fonction de la mission, il se peut qu’elles ne soient pas réglées à la bonne immersion, par exemple. C’est là qu’intervient le mécanicien de bord, sur ordre du coordinateur tactique (TACCO), pour permettre à l’équipage de poursuivre la mission avec la cinquantaine de bouées en réserve.
Premier maître Yves, détecteur-acousticien (DASBO) à la 23F
Dans notre spécialité, la mission commence au sol par la lecture des informations concernant la cible et son environnement. À terre, la cellule de détection sous-marine (DSM) va nous permettre de connaître l’environnement et les prévisions attendues sur la zone (bathythermie, météo, bruit ambiant), ainsi que de nous renseigner sur la dernière signature de la cible.
Durant le vol, on commence par la mise en condition pour vérifier que nos relevés correspondent bien avec ce qui était prévu. Ensuite, nous allons chercher à détecter le sous-marin avec des bouées actives. C’est un « mini sonar », qui va émettre une onde sonore basse fréquence. S’il y a effectivement un sous-marin sur le trajet de cette dernière, on récupère un écho qui nous permettra de déduire la position du submersible. Pour identifier ce dernier, nous allons utiliser les bouées passives. Là, c’est un micro qui va être immergé sur sa route afin de recueillir sa signature acoustique lorsqu’il passera à proximité.
Nous pouvons être vus comme les oreilles d’or des ATL2, mais dans une moindre mesure car nous n’avons ni leur matériel, ni leur expertise. La principale différence, c’est que nous faisons rarement notre analyse à l’audio mais davantage à la vue. Le signal sonore issu des bouées est traduit sur un analyseur spectral et, de manière visuelle, nous analysons la trace des sons et déterminons les fréquences présentes dans la signature du sous-marin pour savoir à qui nous avons affaire.
Premier maître Sylvain, détecteur-navigateur (DENAE) à la 23F
Notre métier comporte deux parties : la navigation et le radar. Au niveau de la navigation, nous assurons la maîtrise de l’environnement aérien (zone de contrôle, d’exercice, de danger) à la surface (îles, éoliennes, phares) et sous-marin (câbles, épaves). Nous travaillons avec règle et compas sur la table à cartes, ce qui nous permet d’avoir un temps de recul et donc d’analyse par rapport aux décisions du TACCO. La partie radar, c’est la détection des échos en surface : bateaux, sous-marins, débris, trait de côte... Lorsqu’un sous-marin est détecté, nous avons aussi la charge de la gestion de l’armement. Nous vérifions le stock des bouées pour que le TACCO puisse en jeter à l’eau et déterminer combien de temps nous pouvons encore travailler sur la zone. Nous pouvons également lui donner une vision de la situation tactique, telle que la position probable d’un sous-marin. Enfin, nous avons aussi un rôle au niveau de la sécurité aérienne avec l’interrogateur IFF (identification, friend or foe) qui nous permet de savoir où sont les avions autour de nous et à quelle altitude.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées