Accueil | Marine | Magazine | Passion marine | Aéronautique navale - Les marins du ciel | La Patmar en lutte anti-sous-marine - Au coeur de la mission Marine ... Aéronautique navale - Les marins du ciel | La Patmar en lutte anti-sous-marine - Au coeur de la mission

La Patmar en lutte anti-sous-marine - Au coeur de la mission

Mise à jour  : 12/11/2021 - Direction : SIRPA Marine

Utilisé dans le cadre de missions aéroterrestres, anti navires ou encore de surveillance des approches maritimes, le polyvalent Atlantique 2 (ATL2) est avant tout un formidable chasseur de sous-marins.

Cette mission reste d’ailleurs le cœur du métier des Flottilles 21F et 23F, qui mettent en œuvre l’avion de patrouille maritime (Patmar). « Cet aéronef a vraiment été créé pour cette mission de sûreté des approches maritimes nationales et le soutien direct aux opérations des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) et des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), explique le capitaine de corvette Benoît, commandant en second de la 23F. Même si nous avons mené beaucoup de missions sur des théâtres aéroterrestres ces dernières années, la base de notre entraînement reste la lutte anti-sous-marine. »

Bien avant que l’ATL2 ne décolle de la base d’aéronautique navale (BAN) de Lann-Bihoué, la mission commence au sol pour les 14 marins du ciel qui vont armer l’aéronef.

La connaissance de l’environnement est fondamentale pour adopter la bonne stratégie. Les conditions météorologiques permettent de définir les performances de l’avion et donc son chargement ainsi que la répartition entre carburant emporté et bouées acoustiques, afin de rester un maximum de temps sur zone et d’être le plus efficace possible. Par ailleurs, les conditions de propagation des ondes sonores sous l’eau doivent être parfaitement maîtrisées par l’équipage pour espérer trouver où le sous-marin est susceptible de se cacher.

 

Le chat et la souris

Dans la lutte contre un sous-marin ennemi, un ATL2 s’inscrit généralement dans un dispositif, avec une frégate, un Caïman Marine et régulièrement un SNA.

La coordination, la communication et la sécurité entre ces différents acteurs se doivent d’être parfaites pour bien se partager la zone. Le jeu du chat et de la souris peut alors commencer. Une lutte qui se résume en trois mots-clés : détecter, identifier, détruire.Dans sa recherche du sous-marin, l’ATL2 dispose de bouées actives qu’il va larguer, à des positions stratégiques, pour détecter sa position grâce à l’onde sonore émise par la bouée. « Dès que nous avons le contact, nous entrons alors dans une deuxième phase : la tenue du contact. Il faut être combatif parce que le sous-marin ne se laisse évidemment pas faire, d’autant plus qu’il évolue dans son élément », explique le capitaine de corvette Benoît. Il faut alors optimiser le largage des bouées suivantes pour tenir ce contact. Les opérateurs peuvent aussi utiliser le MAD (détecteur d’anomalies magnétiques), qui va détecter la masse métallique du submersible en passant au-dessus de lui. Une fois l’identification du sous-marin obtenue via le largage de bouées passives sur sa route, l’avion est en mesure de délivrer des torpilles si la mission l’exige.

 

La communication, un pilier de l’équipage

La lutte anti-sous-marine est une guerre de patience. Pour tenir le contact le plus longtemps possible et pister le sous-marin durant plusieurs heures, voire plusieurs jours, deux ATL2 peuvent se passer le relais au cours d’une procédure entre les coordinateurs tactiques (TACCO) de chaque aéronef.

Ces derniers sont les chefs d’orchestre de la mission et font la synthèse de toutes les informations remontées par les opérateurs.

D’une manière générale, la communication est essentielle au sein d’un équipage de Patmar. Ce dernier est d’ailleurs constitué des années auparavant et n’est, en principe, pas amené à changer afin que ses différents membres se connaissent sur le bout des doigts.

Dans l’ATL2, les 14 marins se partagent un seul téléphone de bord et apprennent, au fil du temps, à s’écouter et à hiérarchiser les nombreuses informations qui passent sur le réseau. Après la mission, tous les vols impliquant plusieurs moyens sont débriefés par le centre d’expertise de patrouille, de surveillance et d’intervention maritime (CENTEX Patsimar). Les informations obtenues servent ensuite à créer du retour d’expérience et sont partagées avec les forces sous-marines pour contribuer à la sûreté de l’espace maritime français et des SNLE.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées