Le Contrôle général des armées puise ses valeurs dans sa longue histoire et dans sa capacité permanente à s’adapter aux exigences nouvelles du monde d’aujourd’hui.
"Alors que je n’avais pas de proximité particulière avec la chose militaire, différents travaux d’inspection dans des bases et des régiments m’ont permis de rencontrer des interlocuteurs de grande qualité, dont j’ai apprécié la manière de penser la gestion des systèmes et des personnes, tout particulièrement dans la conduite des lourdes réformes qu’a connues la Défense.
L’inspection générale des finances et le contrôle général des armées partagent la même culture de l’audit, c'est-à-dire l’examen de situations réelles devant déboucher sur des propositions concrètes d’évolution. Ils ont une approche complémentaire, le souci de l’optimisation des finances publiques pour la première, le souci des conséquences opérationnelles sur le personnel pour le second. Au cours de ces années de travaux communs, j’ai pu constater que s’est naturellement et, finalement, rapidement installée une confiance mutuelle et profitable d’une mission à l’autre.
Enfin le passé et l’expérience des contrôleurs généraux des armées, leur connaissance intime des fonctions militaires, de ce qui est visible et de ce qui ne l’est pas, et leur fréquente expérience du commandement en situation leur donne un regard singulier lorsqu’ils contrôlent les forces et les services. C’est un apport précieux pour des membres de l’inspection générale des finances, généralement plus jeunes."
Claude Sardais, Inspecteur général des finances ancien référent Défense
Les valeurs du Contrôle général des armées s’enrichissent des évolutions rendues nécessaires par l’environnement mouvant au sein duquel il exerce son art et se nourrissent des traditions héritées de ses anciens qui ont su, à chaque étape essentielle de l’histoire du ministère et de celle des armées apporter leur concours décisif à l’œuvre commune de la Défense. Entre tradition et modernité, spécificités militaires et environnement civil, exigences opérationnelles et règles de bonne gestion, ces valeurs se cristallisent dans un équilibre indéfinissable qui caractérise aujourd’hui le contrôleur.
Léguées par nos anciens, ces valeurs sont d’abord celles qui résultent de l’exercice même du métier de contrôleur. Ce sont des valeurs d’humilité et de respect. Humilité de celui qui ne sait pas a priori mais qui cherche d’abord à comprendre avant de se faire une idée d’un problème ou d’une situation ; cette humilité s’accompagne de prudence car il ne faut jamais affirmer sans preuve ni se référer à un texte sans l’avoir lu. Respect vis-à-vis des contrôlés, acteurs de la vie du ministère, confrontés chaque jour aux réalités d’un terrain avec lequel il n’est pas possible de tricher.
Le fait que le Contrôle général des armées soit par nature un corps de 2ème carrière, après un premier parcours professionnel réussi, conduit à développer spontanément une forme d’empathie de celui qui sait pour avoir été un jour à la place de celui qui est contrôlé sans pour autant se départir d’une volonté farouche d’objectivité. Cette empathie respectueuse se conjugue avec un souci évident d’honnêteté et la nécessité pour le contrôleur tout à la fois de tenir compte des arguments et explications du contrôlé et d’être capable de dégager une vue d’ensemble d’un problème. Ces valeurs sont celles de nos prédécesseurs qui, au début des années 1960 auprès du ministre Pierre Messmer et du premier Secrétaire général pour l’administration Bernard Tricot, ont jeté les bases d’un ministère plus moderne, plus homogène et mieux rassemblé autour de l’autorité politique ministérielle ; ce sont celles évidemment plus lointaines de nos camarades qui ont servi auparavant dans le Contrôle de chacune des armées et de l’armement avant la création d’un Contrôle unique et la fusion des corps.
Ces valeurs sont donc le fruit d’une synthèse harmonieuse des cultures des différentes composantes de la défense, sur la base d’une connaissance approfondie et concrète du ministère. Le contrôleur doit donc faire preuve d’esprit de synthèse et témoigner de pragmatisme et de méthode. Rigueur dans le travail, obstination dans la démarche, objectivité dans les constats et réalisme dans les recommandations sont incontestablement les ressorts profonds du métier du contrôleur.
Dans un monde de plus en plus complexe et de plus en plus ouvert et interdépendant, dans un environnement industriel fragilisé par une concurrence internationale intense et des commandes publiques en baisse, avec des armées qui ne cessent de se réorganiser depuis leur professionnalisation, les lois de programmation militaire successives et les multiples réformes de la RGPP, le Contrôle général des armées de par son positionnement direct auprès du ministre, ses modes d’action et sa mémoire est un facteur de cohérence de l’action politique. Ce sont donc des valeurs de justice et d’équité qui irrigue le travail du contrôleur qui doit savoir apprécier une situation à sa juste mesure.
Le souci de clairvoyance qui en découle est donc au cœur de son intervention : éclairer correctement ce qui l’est trop ou pas assez et donc mal. Il ne s’agit pas seulement de dire ce qui est c’est-à-dire de transmettre une information fiable ; il s’agit surtout d’être capable d’identifier le véritable problème à traiter, de poser la bonne question, celle souvent d’une redoutable simplicité autour de laquelle les termes d’un débat doivent être posés. Cette clairvoyance comme exigence professionnelle est consubstantielle au métier de contrôleur ; elle est associée à un esprit de synthèse qui va lui permettre d’identifier ce qui change dans ce qui ne change pas et ce qui ne change pas dans ce qui change. Rester lucide pour bien distinguer ce qui est important de ce qui ne l’est pas. Car bien poser un problème c’est déjà commencer à y répondre correctement.
Le CGA est un corps militaire et à ce titre porteur des valeurs militaires qu’il a adaptées à son cadre professionnel de corps d’inspection générale du ministère de la défense. Elles résultent de sa pleine appartenance à la communauté de défense qu’il connaît dans ses moindres détails, des exigences professionnelles que lui impose un métier lourd de responsabilités où il lui faut appliquer les canons fondamentaux du contrôle, de l’audit et de l’évaluation tout en tenant compte des contraintes liées aux nécessités militaires opérationnelles et aux exigences du terrain. De toutes les valeurs militaires, c’est bien celle du courage qui caractérise le contrôleur. Le courage d’avoir la patience de fouiller une affaire jusque dans les plus minutieux de ses aspects, de distinguer ce qui doit être porté à la connaissance du ministre de ce qu’il convient de retenir et surtout de dire et écrire ce qui est, ce que d’autres parfois n’osent pas, quitte à déplaire. Mais aussi le courage d’apprécier les responsabilités, celui de dénoncer les abus et les irrégularités et celui enfin de remonter jusqu’aux grands principes pour ne pas se contenter du lampiste facile.
Dès lors, la discrétion reste aussi une valeur essentielle du CGA. Loin des travaux médiatisés ou des rapports instrumentalisés, le Contrôle général des armées œuvre avec un souci de vérité, gage d’un travail de qualité déconnecté de l’urgence, détaché des émotions et affranchi des enjeux et des querelles de pouvoir. Remplir la mission confiée, faire son travail et bien le faire.
Un article aussi court sur une question aussi essentielle que celle des valeurs ne peut avoir qu’un caractère allusif. Il faut donc s’en imprégner pour ressentir derrière le mot non seulement l’idée mais aussi le vécu professionnel et humain sans lequel rien n’est possible. La diversité des origines et des métiers des contrôleurs enrichissent à chaque instant ces valeurs pour saisir le point sensible de chaque chose et entretenir l’esprit fondateur d’un grand corps de l’État.
Philippe Leyssène
Contrôleur général des armées
Les valeurs du Contrôle général des armées s’enrichissent des évolutions rendues nécessaires par l’environnement mouvant au sein duquel il exerce son art et se nourrissent des traditions héritées de ses anciens qui ont su, à chaque étape essentielle de l’histoire du ministère et de celle des armées apporter leur concours décisif à l’œuvre commune de la Défense. Entre tradition et modernité, spécificités militaires et environnement civil, exigences opérationnelles et règles de bonne gestion, ces valeurs se cristallisent dans un équilibre indéfinissable qui caractérise aujourd’hui le contrôleur.
Léguées par nos anciens, ces valeurs sont d’abord celles qui résultent de l’exercice même du métier de contrôleur. Ce sont des valeurs d’humilité et de respect. Humilité de celui qui ne sait pas a priori mais qui cherche d’abord à comprendre avant de se faire une idée d’un problème ou d’une situation ; cette humilité s’accompagne de prudence car il ne faut jamais affirmer sans preuve ni se référer à un texte sans l’avoir lu. Respect vis-à-vis des contrôlés, acteurs de la vie du ministère, confrontés chaque jour aux réalités d’un terrain avec lequel il n’est pas possible de tricher.
Le fait que le Contrôle général des armées soit par nature un corps de 2ème carrière, après un premier parcours professionnel réussi, conduit à développer spontanément une forme d’empathie de celui qui sait pour avoir été un jour à la place de celui qui est contrôlé sans pour autant se départir d’une volonté farouche d’objectivité. Cette empathie respectueuse se conjugue avec un souci évident d’honnêteté et la nécessité pour le contrôleur tout à la fois de tenir compte des arguments et explications du contrôlé et d’être capable de dégager une vue d’ensemble d’un problème. Ces valeurs sont celles de nos prédécesseurs qui, au début des années 1960 auprès du ministre Pierre Messmer et du premier Secrétaire général pour l’administration Bernard Tricot, ont jeté les bases d’un ministère plus moderne, plus homogène et mieux rassemblé autour de l’autorité politique ministérielle ; ce sont celles évidemment plus lointaines de nos camarades qui ont servi auparavant dans le Contrôle de chacune des armées et de l’armement avant la création d’un Contrôle unique et la fusion des corps.
Ces valeurs sont donc le fruit d’une synthèse harmonieuse des cultures des différentes composantes de la défense, sur la base d’une connaissance approfondie et concrète du ministère. Le contrôleur doit donc faire preuve d’esprit de synthèse et témoigner de pragmatisme et de méthode. Rigueur dans le travail, obstination dans la démarche, objectivité dans les constats et réalisme dans les recommandations sont incontestablement les ressorts profonds du métier du contrôleur.
Dans un monde de plus en plus complexe et de plus en plus ouvert et interdépendant, dans un environnement industriel fragilisé par une concurrence internationale intense et des commandes publiques en baisse, avec des armées qui ne cessent de se réorganiser depuis leur professionnalisation, les lois de programmation militaire successives et les multiples réformes de la RGPP, le Contrôle général des armées de par son positionnement direct auprès du ministre, ses modes d’action et sa mémoire est un facteur de cohérence de l’action politique. Ce sont donc des valeurs de justice et d’équité qui irrigue le travail du contrôleur qui doit savoir apprécier une situation à sa juste mesure.
Le souci de clairvoyance qui en découle est donc au cœur de son intervention : éclairer correctement ce qui l’est trop ou pas assez et donc mal. Il ne s’agit pas seulement de dire ce qui est c’est-à-dire de transmettre une information fiable ; il s’agit surtout d’être capable d’identifier le véritable problème à traiter, de poser la bonne question, celle souvent d’une redoutable simplicité autour de laquelle les termes d’un débat doivent être posés. Cette clairvoyance comme exigence professionnelle est consubstantielle au métier de contrôleur ; elle est associée à un esprit de synthèse qui va lui permettre d’identifier ce qui change dans ce qui ne change pas et ce qui ne change pas dans ce qui change. Rester lucide pour bien distinguer ce qui est important de ce qui ne l’est pas. Car bien poser un problème c’est déjà commencer à y répondre correctement.
Le CGA est un corps militaire et à ce titre porteur des valeurs militaires qu’il a adaptées à son cadre professionnel de corps d’inspection générale du ministère de la défense. Elles résultent de sa pleine appartenance à la communauté de défense qu’il connaît dans ses moindres détails, des exigences professionnelles que lui impose un métier lourd de responsabilités où il lui faut appliquer les canons fondamentaux du contrôle, de l’audit et de l’évaluation tout en tenant compte des contraintes liées aux nécessités militaires opérationnelles et aux exigences du terrain. De toutes les valeurs militaires, c’est bien celle du courage qui caractérise le contrôleur. Le courage d’avoir la patience de fouiller une affaire jusque dans les plus minutieux de ses aspects, de distinguer ce qui doit être porté à la connaissance du ministre de ce qu’il convient de retenir et surtout de dire et écrire ce qui est, ce que d’autres parfois n’osent pas, quitte à déplaire. Mais aussi le courage d’apprécier les responsabilités, celui de dénoncer les abus et les irrégularités et celui enfin de remonter jusqu’aux grands principes pour ne pas se contenter du lampiste facile.
Dès lors, la discrétion reste aussi une valeur essentielle du CGA. Loin des travaux médiatisés ou des rapports instrumentalisés, le Contrôle général des armées œuvre avec un souci de vérité, gage d’un travail de qualité déconnecté de l’urgence, détaché des émotions et affranchi des enjeux et des querelles de pouvoir. Remplir la mission confiée, faire son travail et bien le faire.
Un article aussi court sur une question aussi essentielle que celle des valeurs ne peut avoir qu’un caractère allusif. Il faut donc s’en imprégner pour ressentir derrière le mot non seulement l’idée mais aussi le vécu professionnel et humain sans lequel rien n’est possible. La diversité des origines et des métiers des contrôleurs enrichissent à chaque instant ces valeurs pour saisir le point sensible de chaque chose et entretenir l’esprit fondateur d’un grand corps de l’État.
Philippe Leyssène
Contrôleur général des armées