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Belle plume pour beaux portraits au féminin

Mise à jour  : 16/03/2012 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

À l’occasion du Salon du livre, qui se déroule du 16 au 19 mars au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, Air Actualités braque ses projecteurs sur les aviateurs-écrivains. Le capitaine François Maurice, à la direction des formations de l’école des sous-officiers de l’armée de l’air à Rochefort, est l’un d’entre eux. Sa plume humaine et romantique rend hommage aux femmes aviatrices de Mont-de-Marsan. Il combine l’élégance à la détermination pour dessiner des destins particuliers, souvent exceptionnels. Interview de l’auteur du livre «Le ciel est à elles».

Pourquoi avoir fait le choix d’écrire sur les femmes aviatrices ?

En tant que conservateur du musée de la base aérienne de Mont-de-Marsan, je m’étais rendu compte que ce « petit village » des Landes était le gardien d’un véritable patrimoine historique et, plus encore, se révélait être le berceau d’un passé aéronautique conjugué au féminin. En effet, toutes les femmes évoquées dans le livre sont des grandes figures d’aviatrices qui sont passées ou ont commencé leur carrière à Mont-de-Marsan. Par le biais de ce dénominateur commun, véritable fil rouge de l’ouvrage, j’ai voulu leur rendre hommage et, en parallèle, montrer à la société civile, et plus principalement à la population montoise, la richesse du trésor historique local. En outre, je ressens une grande admiration envers la pugnacité des femmes, leur approche de l’aéronautique et des « choses de l’air » ainsi que leurs compétences qui ont, pour les plus anciennes, permis d’enfoncer les portes du machisme et de la misogynie.

Votre plume laisse filtrer une approche très humaine, comment avez-vous structuré le livre ?

J’ai eu la chance de bénéficier d’une totale liberté de plume, j’ai donc décidé de consacrer un chapitre à chacune des aviatrices dans une progression chronologique cohérente. Les portraits sont individuels et se veulent effectivement humains. J’ai souhaité montrer leur tempérament grâce à des anecdotes, relater la petite histoire derrière la grande, éviter les lieux communs comme les exploits et les records de chrono et donner de la texture en puisant, par exemple, dans les rapports qu’elles entretenaient avec les Montois. J’ai eu la chance de côtoyer la fille d’une des aviatrices, Andrée Dupeyron, donc d’avoir accès à une connaissance plus personnelle et intime de sa vie, ce qui donne du relief au contenu du livre. J’entretenais également des relations avec le frère d’Elisabeth Boselli, ce qui m’a permis de lire de la correspondance, de m’imprégner d’un tempérament grâce à des informations privées encore inconnues. Écrire un livre dans une perspective historique mais néanmoins humaine est comme coudre un patchwork : fouiller dans l’officiel et le moins officiel pour trouver des informations inédites, les recroiser avec ce qui a été déjà écrit et les combiner avec les faits glanés dans les dialogues et les échanges avec les gens qui ont connu ces femmes. C’est extrêmement enrichissant d’un point de vue humain. Certains portraits sont plus courts que d’autres car certaines des aviatrices n’ont pas laissé la même empreinte que d’autres mais il était hors de question de broder.

Une préférence pour une aviatrice en particulier ?

J’avoue être particulièrement touché par la fragilité de Lena Bernstein, disparue très jeune. Toutes les aviatrices possèdent une personnalité forte et un tempérament porté sur l’action, mais son destin tragique et le désespoir qui teinte la fin de sa vie est particulièrement émouvant. Elle a mis fin à ses jours après un accident qui la défigure et la laisse criblée de dettes, l’empêchant de continuer à voler, son unique raison de vivre.

Quel est le message porté en filigrane par votre ouvrage ?

Il s’agit tout simplement d’une invitation à toutes les femmes en général, et à mes trois filles en particulier, de vivre pleinement leurs passions. Il est possible d’accomplir son destin, comme les aviatrices l’ont montré, même si elles n’y sont pas arrivées sans difficulté.

Propos recueillis par le capitaine Virginie Gradella


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'air