À l’occasion du mois de l’hélicoptère au musée de l’air et de l’espace, un des deux Fennec d’alerte MASA (mesures actives de sûreté aérienne) de l’escadron 3/67 «Parisis» de Villacoublay s’est posé sur l’aéroport du Bourget, le samedi 12 mars, en fin de matinée. À son bord, deux pilotes et deux tireurs d’élite en charge de la surveillance et de la protection aérienne en région parisienne.
Le «Parisis», une unité toujours sur la brèche
Cette unité vit au rythme des astreintes et des alertes. «Nous disposons d’une dizaine d’hélicoptères Fennec ; Trois sont dédiés à une alerte permanente : un au profit de la SAR (Search and Rescue – recherche et sauvetage), les deux autres au profit de la MASA (mesures actives de sûreté aérienne)», explique le lieutenant-colonel Éric Melchiori, commandant de l’escadron d’hélicoptères «Parisis» depuis 2009. Et d’ajouter, dans le cadre de l’opération Licorne, «un détachement à Abidjan, en Côte d’Ivoire, mobilise également à l’année un équipage». L’unité assure aussi des missions de soutien au commandement et aux forces via des missions de transport ou d’évacuations sanitaires. «Notre unité est un parfait exemple de la réactivité et de la disponibilité qu’offre la composante hélicoptère dans son ensemble», résume le colonel.
En configuration MASA, le Fennec est un outil complémentaire aux moyens dont dispose la défense aérienne . «Hélicoptères et avions de chasse élaborent un maillage complémentaire au cœur de l’espace aérien», souligne le lieutenant-colonel Melchiori. Si les chasseurs interceptent les appareils à haute altitude et grande vitesse, les pilotes d’hélicoptères, eux, interviennent sur des appareils légers ou volant à basse altitude, comme les ULM, parapentes, planeurs. «Nous pratiquons des interceptions et des assistances en vol sur les aéronefs à vitesses inférieures à 100 nœuds et à faible altitude, et situés généralement à des altitudes inférieures à 3000 pieds», explique le lieutenant-colonel Merlchiori.
Protéger le ciel de la capitale
Dans le cadre d’un dispositif de sûreté aérienne, les Fennec sont amenés à garantir l’imperméabilité d’une zone de survol interdite. «Nous participons à la posture permanente de sûreté aérienne dans la région parisienne ; l’espace aérien d’Ile de France est l’un des plus denses et plus complexes de France». C’est un véritable carrefour de circulation aérienne commerciale unique au monde. Chaque jour, entre 10 000 et 15 000 aéronefs volent au-dessus du territoire national. Il existe de nombreux aéroclubs et aéroports en région d’Ile de France. «On trouve les trois plus gros aéroclubs de France qui se situent à Pontoise, Toussus-le-Noble et Lognes, insiste le colonel. Dans ces zones, on constate qu’il est plus difficile de passer des contacts par radio.» Les principales interventions sont dues à des pertes de contact radio. «Le piquant de notre mission, c’est que l’on ne sait pas à quoi on va être confronté. C’est pour cette raison que l’on a besoin de s’entraîner quotidiennement pour rester performant et réactif».
Un pôle d’expertise unique au monde
«À Villacoublay, nous avons développé un savoir-faire unique au monde dans le domaine de la MASA et d’emploi des tireurs d’élite ; emploi souple et réversible», souligne le colonel. Une mission qui nécessite un équipement spécifique. «On s’entraîne de nuit en utilisant des JVN (jumelle à vision nocturne) et des caméras thermiques. On forme également nos tireurs d’élite au tir air-air car leur cible évolue à 200km/heure.» Le Fennec est également équipé d’une caméra hélicoptère infrarouge d’observation, appelé Chlio ou Ultra 7000 selon le modèle.
Le savoir-faire du «Parisis» est reconnu en dehors de nos frontières. «Cette année, nous avons récemment formé des pilotes d’hélicoptères et des tireurs britanniques aux techniques MASA dans l’optique de la sécurité des JO 2012 de Londres», précise l’officier. Et d’ajouter fièrement que «des hautes autorités indiennes et israéliennes sont venues visiter notre escadron pour perfectionner les armées.» L’expertise de l’escadron «Parisis» sera mise en lumière à l’occasion du salon international de l’aéronautique au Bourget en juin et le défilé du 14 juillet pour mettre en place le dispositif particulier de sûreté aérienne. Il sera renforcé par l’escadron d'hélicoptères 5/67 «Alpilles» d’Istres, autre poids lourd de la MASA en France.
Inauguration du hall «voilures tournantes»
Parmi les moments forts du mois de l’hélicoptère, l’inauguration de nouveau hall des hélicoptères et autres voilures tournantes en compagnie de Catherine Maunoury, aux commandes du musée de l’air et de l’espace depuis août 2010. À ses côtés, le médecin général inspecteur Valérie André qui incarne l’image de l’héroïne de guerre. «Mon hélicoptère Hiller 360 est suspendu dans le hall», observe émerveillé le général André. Initialement mis en œuvre par l'armée de l'air en Indochine, le Hiller fut particulièrement illustré par le médecin-capitaine Valérie André, première femme pilote militaire d'hélicoptère. Celle-ci évacua en 1952-53 165 blessés en 129 missions de guerre. Le capitaine Valérie André sera la première femme nommée Officier Général dans l'armée française.
83 hélicoptères dans l’armée de l’air
Depuis plus de 20 ans, l’armée de l’air compte cinq plots Masa dont une à Villacoublay. De 2003 à 2009, 140 aéronefs ont été interceptés en France sur alerte. Il existe aujourd’hui 83 aéronefs hélicoptères (Fennec, Super Puma, Puma et Caracal); 200 pilotes d’hélicoptères ; 600 membres d’équipes (pilotes, mécaniciens navigants, sauveteurs plongeurs, tireurs d’élites). Trois nouveaux Caracal seront livrés cette année.
L’été prochain, l’armée de l’air créera un pôle «Fennec» sur la base aérienne d’Orange. Le centre d’instruction des équipages d’hélicoptères, installé à Metz, et l’escadron d’hélicoptères 5/67 « Alpilles » d’Istres seront transférés à Orange. Deux entraîneurs de vol rejoindront également le pôle d’Orange.
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Reportage : Cne Céline Limousin et Melle Jennifer Bourand
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace