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Une base aérienne voit le jour en Nouvelle-Calédonie

Mise à jour  : 08/07/2011 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Cet été, une nouvelle base aérienne est créée en Nouvelle-Calédonie. Même si les aviateurs sont présents sur le territoire depuis plusieurs années, l’ensemble des missions sera désormais réalisé par la base aérienne 186, baptisée « Lieutenant Paul Klein ».

«Le 23  août 2011 aura lieu la cérémonie de création de la base aérienne 186 “ Lieutenant Paul Klein ” en Nouvelle-Calédonie », annonce avec beaucoup de fierté le colonel Laurent Marboeuf, actuellement chef des éléments « air » sur le territoire et futur commandant de la nouvelle base aérienne. La décision de créer une base aérienne dans le Pacifique « a été prise par le chef d’état-major des armées, dans le cadre de la réorganisation de l’ensemble des forces de souveraineté qui découle à la fois du Livre Blanc et de la transformation des armées ». Ainsi, pour le théâtre Pacifique, qui compte les forces armées en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, une nouvelle répartition des capacités est mise en place. Alors qu’une base aérienne est créée en Nouvelle-Calédonie, la base aérienne de Polynésie, sera fermée en 2012. Le dispositif de l’armée de l’air dans le Pacifique sera donc recentré en Nouvelle-Calédonie, plus précisément sur le site de Tontouta, à 50  km de Nouméa. Les moyens de la marine nationale font,

quant à eux, le mouvement inverse. Ce dossier a demandé de nombreux mois de travail. Les aviateurs se sont investis dans la création de cette base aérienne. « Je voudrais souligner l’état d’esprit, la qualité et la motivation de tout le personnel qui œuvre et travaille pour cette création. C’est un véritable bonheur d’assurer prochainement le commandement de cette nouvelle emprise “ air ”. Tous les aviateurs, ici, ont le sentiment de s’inscrire dans la grande  histoire de l’armée de l’air », reconnaît le colonel Marboeuf. Le futur commandant de base met aussi en avant « l’excellente collaboration avec la marine nationale ». Et d’ajouter, « le dossier a été suivi de manière étroite par l’état-major des armées et les armées ».

Avec la création de la base aérienne 186 qui s’étalera sur 191 hectares, de nombreux changements ont été anticipés et d’autres sont prévus au calendrier. « Nous bâtissons une base aérienne, dite de nouvelle génération, adossée à une Base de Défense qui a déjà été créée le 1er janvier dernier », explique le colonel Marboeuf. Dès cet été, 230 personnes dépendront directement de la base, dont 180 aviateurs. Les effectifs « air » augmentent de 60 personnes avec l’arrivée d’une structure de commandement de base aérienne et d’une trentaine de personnes, comme des commandos et des pompiers de l’air. La base a également lancé une campagne de recrutement local de MTA (militaire technicien de l’air). « Nous avons déjà recruté une dizaine de Calédoniens », annonce le colonel Marboeuf. Auparavant les FANC* comptaient 7 % d’aviateurs. À l’été, ils représenteront plus de 12 %.

Afin d’accueillir tout le personnel, quelques adaptations aux infrastructures existantes des travaux d’infrastructures ont été réalisés pour y établir des bureaux supplémentaires. De même, d’autres opérations seront nécessaires, comme la réalisation d’une gendarmerie de l’air et quelques adaptations permettant l’accueil d’une véritable escale aérienne militaire. « Pour l’ensemble de ces travaux, nous faisons appel à des entreprises locales », précise le futur commandant de base.

Avant de devenir une base aérienne, le détachement « air » était déjà l’acteur, avec le soutien de la base aéronavale et sous les ordres du commandant supérieur des FANC, d’une intense activité aéronautique. Équipés de trois avions de transport Casa, de quatre hélicoptères Puma et d’un Fennec, les aviateurs assurent de nombreux mandats dans le Pacifique. Les aviateurs continueront, sous le commandement du commandant supérieur des FANC, d’assurer des missions de protection du territoire, d’aérotransport, de logistique ainsi que des missions de recherche, de sauvetage et de service public. En 2010, la flotte Casa a réalisé plus de 200 missions, celle des Puma, plus de 400, et le Fennec environ 140. « Tous les trois mois, nous soutenons les relèves du personnel de la gendarmerie en place sur les îles de Wallis et Futuna, détaille le lieutenant-colonel Yann Valentin, commandant l’escadron transport outre-mer « Tontouta ». Entouré par l’océan, il est également fréquent que nous intervenions aux côtés de la marine nationale lors de recherche de navire et de naufragés en mer. » L’une des caractéristiques des forces de souveraineté est qu’elles sont très régulièrement sollicitées pour intervenir à la suite des catastrophes naturelles, et surtout dans le Pacifique où un accord régional, l’accord FRANZ (France, Australie, et Nouvelle-Zélande) prévoit la mobilisation des moyens français au profit des États insulaires frappés par ces sinistres. Il n’est pas rare que les aviateurs soient également sollicités pour des missions humanitaires en raison du passage de cyclones ou lors de tsunamis. En mars 2010, les aviateurs ont été mobilisés pour intervenir sur l’île de Futuna après le passage d’un cyclone très dévastateur. Au total, près de dix rotations par semaine ont été assurées durant trois semaines. « Nous avons acheminé 25 tonnes de matériels indispensables, indique le capitaine Vincent Ferré, commandant de bord sur Casa. Quand nous sommes arrivés la première fois, le paysage était indescriptible. Tout avait été ravagé. Nous avons pris conscience de l’importance de notre travail. »

Autre mission menée par les aviateurs : la surveillance maritime. « Nous sommes actuellement co-localisés avec la flotille 25F de la marine nationale dont c’est le métier. Cependant, il nous arrive parfois de participer à ces missions et d’intervenir avec le Casa afin de réaliser des missions de blanchiment de zone et de renseignement», explique le lieutenant-colonel Valentin. « Avec le Casa, nous possédons d’excellentes capacités d’endurance, nous restons en général cinq à six heures au-dessus de la zone. Nous avons la possibilité d’embarquer du personnel à bord, ce qui nous permet de multiplier les observateurs pour ce type de mission, précise le lieutenant-colonel Valentin. Nous pouvons même utiliser le radar météo du Casa qui possède de réelles qualités en la matière. »

Enfin, la réorganisation du dispositif des forces de souveraineté mais aussi la meilleure prise en compte des missions de service public par les autres services de l’État, se traduira par une réduction de la flotte avec un Puma et un Casa en moins. «La réduction des moyens nous incitera à gagner encore en efficience dans l’emploi des aéronefs », confie le lieutenant-colonel Valentin.

Même si l’île est paradisiaque et que cette destination fait rêver, les journées sont bien remplies. L’ensemble du détachement « armée de l’air » a un emploi du temps chargé, des missions diverses, qui pour certaines ne se réalisent que dans cette partie du globe. La création de la base aérienne 186 « Lieutenant Paul Klein » est une réelle fierté pour ces aviateurs du bout du monde. 

Texte : lieutenant Charline Redin


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace