Le caporal-chef Atolopo Tagatamanogi est manutentionnaire "transit" à l’escadron de transport d’outre-mer (ETOM) 52 « Tontouta » en Nouvelle-Calédonie depuis dix années. Rencontre avec un ultramarin qui a décidé de devenir aviateur sur son île.
C’est en 2001 que l’histoire a commencé. Le jeune homme, fils d’un ferrailleur et d’une aide-soignante, venait juste de finir ses études de comptabilité à Nouméa lorsqu’un jour, il est tombé par hasard sur une annonce de recrutement pour l’armée de l’air dans le journal local : «J’ai tout de suite présenté ma candidature. J’avais envie de découvrir l’armée de l’air». Il poursuit, «ce qui m’intéressait le plus dans ce métier, c’était le travail bien sûr, mais aussi la rigueur et le respect de la hiérarchie». Cette rigueur, le caporal-chef la met quotidiennement en pratique dans ses fonctions au sein de l’ETOM. Manutentionnaire "transit", son métier s’apparente à celui d’agent d'escale. Il présente à l’équipage, avant chaque vol, le chargement de l’avion de transport. ll remet aux pilotes un devis de masse et précise si le matériel est dangereux avec les risques que cela comporte.
Cadet de six enfants, le caporal-chef connaissait déjà l’armée de l’air grâce à sa sœur qui avait choisi de s’engager quelques années plus tôt : «Ma sœur avait intégré l’armée de l’air, ici, à Nouméa à l’époque des appelés. Ensuite, elle a décidé d’y continuer sa carrière. Aujourd’hui, elle est sous-officier secrétaire sur la base aérienne de Dijon».
Même si l’institution a proposé à plusieurs reprises au caporal-chef Tagatamanogi de présenter sa candidature pour devenir sous-officier, il a toujours refusé. Ses raisons ? L’amour qu’il porte à son île. «J’aime mon métier, le contact que j’ai, ici, avec les pilotes, les douaniers, les mécaniciens. Tout cela me plaît. Je suis attaché à ma terre. Je ne veux pas quitter mon île». Dans son discours, l’aviateur encourage même les jeunes Calédoniens à présenter le concours d’entrée de l’armée de l’air pour les MTA (militaires techniciens air).
Avec la création de la base aérienne à l'été 2011, l’armée de l’air prévoit de recruter environ dix Calédoniens de plus, uniquement des MTA. Selon le caporal-chef Tagatamanogi, «il y a beaucoup de choses à apprendre dans l’armée». Et d’ajouter: «L’armée est très populaire, ici, en Nouvelle-Calédonie. Pour des raisons économiques ou personnelles, de nombreux jeunes souhaitent s’engager. Certains Calédoniens font même le choix de partir travailler en France». Il conclut, «mais moi, j’ai pris ma décision. Je reste travailler à l’ETOM de la Tontouta. Aujourd’hui on peut dire que je suis heureux».
Reportage : Lieutenant Charline Redin
Photographies : Adjudant Olivier Ravenel
Sources : Armée de l'air
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace