Volfa 16-2 : au cœur d’une mission tactique

Deux équipages français et belge opèrent ensemble lors d’une mission commune. Ce vol ne constitue pas une découverte : les pilotes de transport des deux pays ont eu l’occasion de parfaire leurs automatismes et de renforcer leur solide interopérabilité à la faveur de vols d’accoutumance menés depuis la base aérienne 123 d’Orléans pendant la première semaine de l’exercice Volfa 16-2, du 3 au 7 octobre 2016.

La mission confiée aux deux C130 consiste à pénétrer à basse altitude la zone ennemie durant un vol tactique et à procéder au parachutage des CPA à proximité d’Aurillac, zone où se déroule l’exercice.

Les objectifs assignés aux avions de transport ne constituent qu’un volet d’une mission beaucoup plus globale. Exercice de synthèse à destination d’équipages qualifiés, Volfa 16-2 repose sur un scénario ayant pour dominante la notion d’Entry Force (capacité à entrer en premier détenue par un cercle de nations très restreint). Mise en œuvre par l’Armée de l’Air à plusieurs occasions, cette capacité a permis d’intervenir de façon décisive dans les premières heures d’opérations telles qu’Harmattan en Libye (2011) ou Serval (2013) au Mali, contribuant à changer radicalement l’issue de ces conflits (voir la présentation de l’exercice Volfa 16-2).

Entraînement majeur, Volfa mobilise l’ensemble des capacités socles des forces aériennes : reconnaissance, projection de force, supériorité aérienne et protection des forces déployées. La coordination de l’ensemble des moyens aériens est assurée par un Mission commander. Ce dernier est le chef d’orchestre du dispositif aérien, qui dispose d’une vue globale de la manœuvre, aussi bien en amont qu’en conduite.

Des avions de chasse sont chargés de pénétrer derrière les lignes ennemies, afin d’acquérir la supériorité aérienne lors de combats en vol. Une fois le ciel « dégagé », les avions de bombardement effectuent un raid aérien en profondeur, sur des objectifs ciblés, afin d’affaiblir les défenses ennemies. Dans le même temps, les avions de transport réalisent leur mission, escortés par des avions de chasse.

Le Mission commander dispose de moyens complémentaires, tels qu’un avion-radar E-3F assurant le contrôle embarqué en complément d’un centre de contrôle déployé (CDC-d) sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, ainsi que des systèmes de défense sol-air Mamba, chargés de la défense aérienne d’une large zone de l’exercice.

« Un des objectifs principaux de Volfa 16-2 est de permettre aux équipages de travailler ensemble depuis un même lieu de déploiement, explique le lieutenant-colonel Olivier, directeur de l’exercice. Le fait de préparer, de conduire et de débriefer ensemble les missions, est très riche d’enseignements. Ce dialogue entre aviateurs permet à l’ensemble des participants de progresser. »

À raison de deux « tours » quotidiens, les missions d’entraînement se poursuivent jusqu’au vendredi 14 octobre, de jour comme de nuit.