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Cerces 21, l’heure du bilan

Mise à jour  : 03/12/2021

Du 18 au 24 novembre, plus de 1 200 soldats de montagne ont été engagés sur l’exercice Cerces dans un cadre tactique de haute intensité. Cette vaste manœuvre en terrain libre et de tirs réels de la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM), s’est étendue du massif des Bauges jusqu’au Grand champ de tir des Alpes, en Maurienne.

Un exercice augmenté

Cette année, l’exercice interarmes Cerces a été augmenté dans sa durée et sa densité immergeant les soldats dans des conditions de combat dures, les plus réalistes possibles, pour un engagement majeur. Le sous groupement de renseignement au contact (SGRC) du 4e régiment de chasseurs (4e RCh) s’est infiltré discrètement dans le massif des Bauges au premier jour de l’exercice. Sa mission : définir et découvrir le dispositif et l’axe d’effort de l’ennemi. « Ce territoire montagneux est très exigeant et escarpé. Nous avons eu de nombreuses contraintes pour se déployer et dérouler nos procédures de renseignement au contact, autrement dit au plus proche de l’ennemi. » Le capitaine Marc, projeté 40 kilomètres en avant des troupes, a réussi à communiquer des informations essentielles au poste de commandement tactique afin que la manœuvre soit adaptée rapidement face à un ennemi mobile et fort.

Des griffons et des Lince (lynx)

Au cours des quatre premiers jours dans le massif des Bauges, le renseignement remonté par le SGRC a permis d’engager trois sous groupements tactiques interarmes (SGTIA) pour réduire la menace. « J’ai engagé les Griffon de ma compagnie sur le fuseau ouest du massif, en intégrant dans mon dispositif des engins blindés légers Lince de la brigade alpini Taurinense italienne, livre le capitaine Jean-Benoît, du 13e bataillon de chasseurs alpins. Entre alpins et alpinis, nous avons les mêmes réflexes de combat en montagne, l’intégration a été assez naturelle. » Combattre avec ses alliés, en coalition, est une nécessité opérationnelle pour faire face aux affrontements les plus ardus.

Les SGTIA ont ensuite conduit leur manœuvre jusqu’au secteur de Valloire, une centaine de kilomètres plus loin. À l’approche de la zone refuge des ennemis, perchés sur une crête enneigée à plus de 2 000 mètres d’altitude, le feu des artilleurs du 93e régiment d’artillerie de montagne (93e RAM) a couvert la progression des SGTIA. Les canons Caesar, postés à 7 kilomètres de l’ennemi, derrière un sommet, ont « fait coucher les têtes » de leur tir puissant, relayés par les mortiers de 120 mm à 3 kilomètres. Les artilleurs ont dû frapper avec une précision chirurgicale, de jour comme de nuit, pendant que les Troupes de montagne se déployaient dans la zone. L'entraînement s’est effectivement poursuivi la nuit, suivant les conditions réelles, et ce, malgré des températures toujours plus négatives et une obscurité compacte.

Les armes chimiques et le grand froid

Le grand froid et l’altitude ne sont pas non plus des obstacles à la diffusion d’agents chimiques par les airs. Ce type d’attaques est envisageable face à un ennemi bien équipé. En débarquant de leurs véhicules blindés, au contact de l’ennemi, les fantassins du 27e bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) ont donc porté un masque appareil normal de protection ANP. « Il n’est pas facile de s'entraîner avec ce masque en règle générale, mais c’est encore plus difficile de le porter en altitude, par grand froid et en devant marcher sur un terrain escarpé. » Les chasseurs alpins ont dû redoubler d’efforts pour se déployer rapidement sur la zone de tir et neutraliser l’ennemi, représenté par des cibles basculantes.

Les soldats de montagne s’exercent ainsi dans l’environnement implacable et dangereux d’une montagne hivernale, haussant le niveau d’exigence de leur préparation opérationnelle. Cet état d’esprit combatif et la facilité d’adaptation forgent des soldats prêts à un engagement sur tous les théâtres d’opération, quelles que soient les situations.

L’exercice Cerces offre aussi un cadre unique pour travailler la coordination interarmes comme interalliés. Rendez-vous est donné en 2022 pour poursuivre l’effort.

En complète autonomie à 3 000 mètres

Plus d’une semaine durant, les transmetteurs de la 27e compagnie de commandement et de transmissions de montagne (27e CCTM) ont « tenu les hauts » pour assurer la liaison entre le commandement au centre opérationnel et les troupes déployées au cœur du massif. Perchés à 3 121 mètres d’altitude sur le Galibier, les pieds dans la neige, exposés à un vent glacial, les conditions ont été particulièrement éprouvantes pour les groupes de transmetteurs et le matériel. Mais, l'entraînement paie et la rusticité des soldats et leur connaissance de la montagne sont de vrais atouts.

40 kilomètres en avant de tous

Créé à l’été 2021 au sein de l’armée de Terre, le SGRC est expérimenté au 4e RCh. Cette structure est un escadron, auquel est intégré un détachement de guerre électronique, un détachement d’artillerie équipé d’un radar Murin et un expert génie. Les pelotons y sont nommés « détachement interarmes de reconnaissance au contact » (DIA-RC). Le SGRC est projeté 40 kilomètres en avant des troupes. L’exercice Cerces était le premier test en terrain libre du SGRC au complet.


Droits : Armée de Terre 2022