Portrait d’un infirmier convoyeur de l’Armée de l’air sur Phénix

Engagé en 1997 au sein de l’Armée de terre, le sous-officier obtient son diplôme d’infirmier militaire en 2001. Rapidement, il est déployé sur différents théâtres d’opérations extérieures et réalise de nombreuses missions à l’étranger. Des expériences inédites qui l’ont poussé à se spécialiser. « C’est en côtoyant les convoyeurs de l’Armée de l’air en mission que je me suis intéressé à cette spécialité qui m’était alors inconnue », raconte le professionnel de santé. En 2007, il se lance dans l’aventure et intègre la première promotion d’Infirmier Convoyeur de l’Armée de l’air (ICvAA). À l’issue, il est affecté à l’escadrille aérosanitaire 6/560 « Étampes » de Villacoublay.

Aujourd’hui, fier de porter l’uniforme de l’Aviateur, son métier consiste à réaliser, par les airs, des rapatriements sanitaires au profit de personnels militaires, voire civils, partout dans le monde. Il se doit de connaître l’ensemble des versions sanitaires des différents aéronefs de l’Armée de l’air. « En tant qu’ICvAA, je suis l’interface avec les équipages, notamment entre le commandant de bord et le directeur médical, pour la partie santé. Je soumets les différentes contraintes de chacun aux deux parties », explique Yannick. En tant que spécialiste, le major vérifie, avant chaque décollage, la bonne installation du matériel de santé, les modules, l’électricité ou encore l’oxygène. Son rôle est d’assurer la sécurité des patients à bord. « Je m’assure qu’il n’y a pas de mise en danger du patient et de l’environnement au sein de l’aéronef, lors des phases critiques de décollage et d’atterrissage », détaille-t-il. Lors de l’escale, il veille à gérer le flux des blessés transférés et assure leur sécurité lors des chargements. 

Aujourd’hui âgé de 41 ans, l’infirmier en soins généraux de 2^e grade Yannick a rejoint la base aérienne 125 d’Istres en 2019. Précurseur, il s’assure du transfert de la capacité « Morphée » (MOdule de Réanimation pour Patient à Haute Élongation d’Évacuation) entre le Boeing C-135 et l’A330. Yannick arme à lui seul une antenne qui dépend de l’escadrille aérosanitaire de Villacoublay. Créée avec l’arrivée de l’A330 Phénix, cette antenne est dédiée à la montée en puissance de la capacité aérosanitaire du nouvel aéronef stratégique de l’Armée de l’air.

C’est dans ce cadre qu’il a participé, les 18, 21 et 24 mars derniers, aux premières missions d’évacuation aérosanitaire sur le territoire national au profit de la population française. Des patients atteints du COVID-19 ont été acheminés, depuis la région du Grand-Est, vers les Hôpitaux d'instruction des armées de Marseille, de Toulon ou encore de Bordeaux et de Bretagne. Un défi de taille, réussi selon Yannick. « Le transfert s’est fait sans encombre. » Pour ce faire, il était accompagné de deux autres ICvAA venus de Villacoublay. « Nous avons dû nous adapter face aux mesures particulières liées à l’épidémie du COVID-19. Nous étions, par exemple, équipés de protection individuelle pendant plusieurs heures, et les mesures de prises en charge et de soins, ainsi que l’hygiène à bord, étaient drastiques, de façon à ne prendre aucun risque de contamination pour nous ou pour l’avion », conclut-il.

Cette participation de l’Armée de l’air, sur le plan national, dans la lutte contre le COVID-19, s’inscrit dans le cadre de l’opération Résilience, lancée le 25 mars 2020 par le président de la République.