Lors d'événements importants, il se déplace avec son unité afin de sécuriser l'espace aérien. Rencontre avec le caporal-chef Aymeric, 25 ans, opérateur de défense sol-air sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier.
Chef de module de lancement terrestre (MLT) et de module de rechargement terrestre (MRT) sur système sol-air moyenne portée (SAMP), le caporal-chef Aymeric concourt à deux missions principales. «L’escadron de défense sol-air (EDSA) 05.590 «Barrois», où je suis affecté, doit tout d’abord protéger la base en cas d’attaque aérienne. Une attaque peut prendre plusieurs formes: aéronef suspect, drone, etc.» Pour cela, l’unité dispose de systèmes de type SAMP et Crotale NG ; elle peut aussi être déployée autour de la base pour surveiller et, le cas échéant, signaler toute menace, grâce à la présence de « guets à vue ».
Avant de rejoindre l’armée de l’air, ce militaire de 25 ans semblait destiné à une autre carrière. «Je me suis engagé avec un BEP menuiserie.» C’est avec la volonté de devenir militaire du rang que le caporal-chef Aymeric a rejoint la base aérienne 113 de Saint-Dizier le 21 janvier 2009. «À un peu plus de 18 ans, j’ai suivi une formation à Saintes, puis je suis parti cinq semaines à Mont-de-Marsan dans le but de me spécialiser dans le sol-air. Désormais, les nouvelles recrues effectuent un stage à Orange, appelé «Maquis», duquel dépend leur orientation future : opérateur défense sol-air ou fusilier commando.»
Aujourd’hui, la journée d’Aymeric à Saint-Dizier commence par un briefing, lequel fixe l’emploi du temps. Une fois les consignes prises, le caporal-chef entretient sa condition physique par une pratique sportive régulière. «Généralement, nous avons une séance d’environ une heure. Parfois, nous courons avec la section ou nous participons à un sport collectif.» La matinée se poursuit par des cours dispensés aux opérateurs. «Il est impératif de se maintenir à niveau sur la connaissance des systèmes d’armes.» L’après-midi, les équipes désignées sortent sur le terrain et se déplacent avec les véhicules MLT et MRT.
L’EDSA «Barrois» peut être mis en œuvre lors d’événements importants, tels que le G8, l’Euro 2016, la COP 21 ou la Fête
nationale. L’escadron est alors intégré aux dispositifs particuliers de sûreté aérienne (DPSA). «Pour le 14 Juillet, nous créons une bulle de protection autour des Champs-Elysées. Nous nous déployons autour d’un point prédéfini d’où nous avons comme mission de surveiller l’espace aérien. Nous sommes déployés une dizaine de jours avant le 14 juillet afin de procéder à des reconnaissances de sites, nous habituer à l’environnement et faire des essais radio. Nous réalisons aussi des missions de logistique et de convoyage de modules, c’est-à-dire de véhicules dédiés à l’engagement, à la détection radar ou à la génération électrique.» En effet, le SAMP est un dispositif conséquent composé de treize camions. «Déployer une section SAMP exige une planification rigoureuse.»
Au cours de son histoire, l’unité sol-air bragarde a été déployée plusieurs fois outre-mer, notamment en Afrique, à Djibouti ou au Tchad. Aujourd’hui, elle est encore sollicitée à l’extérieur de nos frontières à l’occasion de certains exercices. «nous nous sommes entraînés avec l’Italie, pendant un à deux mois.»
La carrière d’Aymeric est soutenue. «Il ne faut surtout pas être comme cramponné à son domicile, précise-t-il. Nous sommes tout le temps en alerte.» En effet, la spécialité sol-air est très exigeante et ne laisse aucun répit à ses unités. «Parfois, des missions se déclenchent avec peu de préavis. C’est cette absence de routine qui m’a attiré, en plus des missions, du système d’armes et de l’uniforme.» Cette grande mobilité fait aujourd’hui le bonheur du jeune homme.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace