Lundi 11 janvier 2021, l’exercice « Mandarin », mené par l’Escadron de détection et de contrôle mobiles et l’Escadre de commandement et de conduite projetable (EAC2P), s’est déroulé sur la base aérienne 105 d’Évreux.
Des modules déployables investissent le parking de l’Escadre de commandement et de conduite projetable (EAC2P) de la base aérienne 105 d’Évreux. La structure abritant l’exercice « Mandarin » est en cours d’installation. Il ne faudra que quelques jours aux spécialistes de l’EAC2P pour que le CDC-d (centre de détection et de contrôle déployable) soit opérationnel. Ce dernier comprend l’ensemble des éléments accueillant la salle de contrôle, la salle de préparation de missions, les installations techniques et les générateurs. Cette mise en place bien orchestrée a requis des mois de préparation.
Une trentaine d’Aviateurs environ, mécaniciens et contrôleurs aériens, sont mobilisés pour participer, durant quatre semaines, au premier des trois exercices nationaux du même nom mené par l’Escadron de détection et de contrôle mobiles 90/550 « Augny » (EDCM) de la base aérienne 705 de Tours – Cinq-Mars-la-Pile.
L’EDCM, dont la mission première est de contrôler et de coordonner des opérations aériennes, est un escadron projetable, déployable en France comme sur des théâtres d’opérations extérieures. C’est le seul escadron de détection et de contrôle mobile de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il dispose de deux systèmes de déploiement : le CDC-m (centre de détection et de contrôle mobile) et le CDC-d (centre de détection et de contrôle déployable).
Le CDC-m est en particulier doté du système Giraffe, mis en œuvre en 30 minutes par les techniciens de l’EAC2P afin de contrôler les aéronefs évoluant dans sa bulle de détection radar. Complémentaire des centres de détection et de contrôle (CDC) fixes (de Cinq-Mars-la-Pile, Lyon-Mont Verdun, et Mont-de-Marsan), l’EDCM est en quelque sorte le quatrième CDC de France, mais le seul à proposer la capacité de projection.
L’activité majeure de « Mandarin » se déroule depuis la salle d’opérations tactiques. À l’intérieur de celle-ci s’organisent quatorze postes de contrôle aérien dotés chacun de moyens de visualisation, de télécommunication (radio, téléphone, interphone) et de liaisons tactiques permettant aux contrôleurs des opérations aériennes de disposer de la technologie indispensable à la réalisation de leurs missions.
Le but de cet exercice est de parfaire l’entraînement des contrôleurs aériens en mettant en pratique leurs connaissances en conditions réelles. En effet, ils mettent en œuvre les équipements habituels, à l’instar de la liaison de données tactiques 16 qui permet d’adresser directement des informations aux Rafale et aux Mirage 2000.
Les différents scénarios répondent aux diverses situations qui pourraient être rencontrées en cas de conflit ou de menace avérée. La synergie est un élément phare de la réussite des missions, chaque contrôleur est assigné à un ou plusieurs pilotes. L’équipe ainsi constituée donne vie à la mission préalablement établie. Le rythme est soutenu puisque ce sont jusqu’à sept missions qui sont accomplies et débriefées quotidiennement.
Les zones de combat sont, elles aussi, bien réelles et activées en fonction des besoins, selon un préavis de dix minutes, laps de temps laissé aux contrôleurs aériens pour détourner le trafic et vider la zone utilisée de tout aéronef non habilité.
La réalisation de ce type d’exercice se révèle essentielle, tant pour l’armée de l’Air et de l’Espace qui renforce ainsi son vivier opérationnel, que pour le spécialiste qui appréhende concrètement le travail au sein d'un CDC-d. « Mandarin » travaille enfin la synergie entre les techniciens de l’EAC2P et les contrôleurs de l’EDCM, garante du succès de la capacité de projection du contrôle aérien tactique.
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace