Le partenariat franco-belge CaMo (coopération Capacité Motorisée) autour du programme SCORPION s’appuie à la fois sur une coopération opérationnelle et sur une coopération en matière de formation et d’entraînement. Il ne s’agit donc pas uniquement d’achat d’équipements communs, mais bien d’une interopérabilité complète au combat.
Le 21 juin 2019, l’accord intergouvernemental entre le gouvernement de la République française et le gouvernement du Royaume de Belgique, relatif à la coopération dans le domaine de la mobilité terrestre, est entré en vigueur : CaMo.
Cet accord vise à livrer à l’armée de Terre belge, 382 véhicules blindés multi-rôles Griffon et 60 engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar infovalorisés, qui entreront en service entre 2025 et 2030. Ces véhicules seront identiques à ceux du programme SCORPION et donc totalement compatibles avec leurs équivalents français.
Maîtrisant les spécificités du Griffon et du Jaguar, l’armée de Terre se tient prête à appuyer la Composante Terre belge dans leur acquisition et appropriation. Elle participera par exemple à des entraînements avec des militaires belges.
Si le Griffon et le Jaguar sont actuellement la partie la plus visible du programme Scorpion, ces véhicules sont intimement liés à son système de commandement embarqué : SICS (système d’information du combat scorpion). La formation des soldats de l’armée de Terre sur ce nouveau système d’information est donc indispensable. Modernité, innovation, facilité et compréhension des besoins du soldat : un nouveau concept de formation débarque aujourd’hui au sein des régiments.
L’état final recherché à travers la coopération capacitaire mise en place est défini comme suit : « générer des groupements tactiques interarmes, belges et français, interopérables nativement ». Cela signifie que sur la base de matériels analogues, avec des doctrines d’emploi et des schémas de formation et d’entraînement communs, une unité belge peut, sans préparation additionnelle, opérer au sein d’un groupement tactique français, et vice-versa.
Cette interopérabilité passe par exemple par la mutualisation des formations et des entraînements, en évitant au maximum les redondances. Elles ont débuté en 2020 dans le domaine des systèmes d’information où l’école des transmissions forme déjà des militaires belges sur le système d’information du combat Scorpion (SICS).
La présentation des capacités de l’armée de Terre 2020 (PCAT 2020) a eu lieu le 8 octobre dernier. Cet événement avait pour but d’illustrer la mise en œuvre de la vision stratégique du chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général d'armée Thierry Burkhard. L’intégration de l’armée de Terre Belge au dispositif y a été présenté.
Le programme Scorpion permettra d’améliorer l’interopérabilité dans un maximum de domaines, comme les communications radio ou l’emploi des armes. Le partenariat stratégique CaMo ouvre ainsi une nouvelle coopération plus accrue entre l’armée de Terre française et l’armée de Terre belge.
L’appui croisé en formation au pilotage au 1er régiment de chasseurs d’Afrique (1er RCA) débutera en 2022 pour les Belges. La mutualisation dépasse même le cadre de Scorpion puisqu’en 2021, nos deux pays échangeront des formations dans d’autres domaines connexes comme l’appui air-sol, la logistique, le renseignement ou le génie. Enfin, les forces terrestres planifient aujourd’hui avec les Belges, l’engagement en 2022 d’une de leurs unités avec leurs propres engins et sous SICS auprès du groupement tactique Scorpion.
Droits : Armée de Terre 2022