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Expérimentation de l’appui génie à l’aérocombat

Mise à jour  : 05/04/2017

Mandatés par l’Ecole du génie et le Commandement de l’aviation légère de l’armée de Terre, les sapeurs du 31e régiment du génie se sont dernièrement entraînés avec les hommes du 5e régiment d’hélicoptères de combat pour développer l’appui génie à l’aérocombat. Objectif : compte tenu du rapprochement entre ses deux armes initié par la récente refonte de l’armée de Terre, il s’agit désormais de faire évoluer les doctrines, les procédures et le matériel des sapeurs lorsqu’ils interviennent dans une manœuvre commune.

Depuis l’été 2016, les sapeurs de l’armée de Terre expérimentent les techniques propres à l’aérocombat, en lien avec les militaires de l’ALAT. En effet, le 31e RG est, avec le 19e régiment du génie (19e RG), un acteur majeur de la nouvelle 4e brigade d’aérocombat (4e BAC) : le régiment fait partie du premier champ de l’aérocombat qui, via le groupe d’adaptation à l’aérocombat, vise à garantir l’optimisation de la préparation opérationnelle commune des trois régiments d’hélicoptères de combat (1er, 3e et 5e RHC) avec l’ensemble des unités des forces terrestres répartis dans les autres divisions et les commandements de l’armée de Terre, dont les sapeurs.

La 3D pour rayonner sur une plus grande zone d’action

Pour les sapeurs, en s’affranchissant des contraintes du terrain, ces expérimentations avec l’ALAT apportent une réelle plus-value. Embarqués dans des GAZELLE, des PUMA ou encore des NH-90, leur renseignement terrain gagne en vitesse et en efficacité car ils peuvent immédiatement détecter les obstacles et agir en conséquence comme, par exemple, décider de mettre en place un itinéraire de contournement. Le fait de prendre de la hauteur leur permet également d’anticiper leurs actions comme déterminer, en liaison avec leurs camarades de l’ALAT, les zones de poses des hélicoptères pour être au plus près de leurs besoins.

Mettre en liaison les hélicoptères de l’ALAT avec les sapeurs

Ainsi, lors de ces manœuvres alliant le 31e RG et l’aviation légère, l’objectif est de renforcer la combinaison des capacités de chacun et de travailler les différentes possibilités d’articulation et de modes d’action.  Ces exercices interarmes, qui se sont dernièrement développés, ont ainsi notamment permis l’expérimentation de nouveaux modules pour le génie tels que le Détachement de rétablissement d’itinéraire héliporté (DRIH), le Détachement d’ouverture d’itinéraire héliporté (DOIH) ou le Détachement héliporté de reconnaissance du génie (DHRG). Concrètement, en découlent les propositions de mises en formation du personnel et d’adaptation des équipements liés.

Le 31e et le 19e RG sont d’ailleurs à l’image d’autres régiments du génie amenés à développer leur coopération avec la 3e dimension. Ainsi, le 17e régiment du génie parachutiste (17e RGP) de Montauban mène également actuellement de nombreuses expérimentations avec l’ALAT pour actualiser les procédures autour de l’appui aux opérations aéroportées. Les sapeurs sont notamment engagés dans des processus d’évaluation, de redéfinition de la section, des équipements et du mode d’emploi de zones de posée (mode d’action inutilisé jusqu’à l’offensive SERVAL). Parallèlement, alors que l’an passé les sapeurs du « 17 » avaient participé au parachutage d’un nouveau tracteur niveleur , début 2017, ce sont les sapeurs-plongeurs qui ont expérimenté les procédures de saut avec kayak  depuis un hélicoptère NH90.

Profiter du RETEX pour évoluer

Ces exercices entre l’aviation légère et le génie représentent ainsi l’occasion d’envisager les éventuelles évolutions du matériel. Objectif : adapter le matériel des sapeurs aux missions d’aérocombat en termes de poids, de conditionnement ou de rationalisation. Une des difficultés majeures  de ces missions consiste en effet à conjuguer l’encombrement des multiples matériels des sapeurs (tronçonneuse, lots de manœuvre, etc.) avec les contraintes d’emport des hélicoptères de l’armée de Terre.

Suite à ces expérimentations, les conclusions partielles ont démontré que les aéronefs ne doivent pas être uniquement perçus comme des vecteurs facilitant la mobilité des unités. Comme le confirme la Division étude prospective de l’Ecole du génie, « l’arme du génie peut s’affirmer comme un élément tactique de combat et non uniquement un pourvoyeur d’appui ». Les prochains exercices communs mettront en pratique d’autres aspects comme l’extraction de zone ou encore la formation des sapeurs à l’aérocordage. Objectif final : développer la synergie entre ces armes en s’appuyant sur des hommes formés disposant d’équipements adaptés. Les effets de la manœuvre aéromobile, produits à la fois sur l’ennemi et le terrain, n’en seront que démultipliés.

L’info en + :
Le premier champ de l’aérocombat constitue pour l’ALAT la priorité en termes de préparation opérationnelle. Il comprend en particulier :

-              les parachutistes de la 11e brigade parachutiste ;
-              des modules des 1er et 54e  régiments d’artillerie des capacités des 19e et 31e régiments du génie et des sections de combat du génie
-              des capacités NRBC du 2e RD ;
-              des équipes cyno du 132e BCAT dont la nature dépendra de la mission ;
-              des capacités de la chaîne renseignement
-              des éléments logistiques.


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