« Nous portons sur la poitrine les emblèmes de Bazeilles ». Cet extrait du chant régimentaire fait référence aux combats de Bazeilles en 1870, combats auxquels le 3 de marine participa au sein de la division Bleue.
En effet, cette année-là, la France est en guerre et son territoire est envahi. Les Marsouins (soldats de l’infanterie de marine) et les Bigors (soldat de l’artillerie de marine) sont, pour la première fois de leur histoire, groupés au sein d’une même division qui sera surnommée la division Bleue.
Celle-ci est alors opposée à un ennemi supérieur en nombre et lutte jusqu’à la dernière cartouche. Elle perd 2 655 hommes au cours de ce seul affrontement, mais provoque des pertes deux fois supérieures chez l’ennemi. L’adversaire, pour sa part, laisse 7 000 morts.
Certaines particularités des Troupes de marine font écho à cette bataille comme le port du képi et de la cravate noirs ou encore la suppression des tambours, mesures qui, d’après la tradition, auraient été prises au lendemain de Bazeilles en signe de deuil et pour commémorer le souvenir de ceux qui ont préféré mourir plutôt que de se rendre. Chaque année, les Troupes de marine fêtent l'anniversaire de cette grande bataille à Fréjus.
L'insigne actuel du 3e RIMa a été imaginé par le colonel Jean Joubert, chef de corps de 1975 à 1977. L'aigle argent fait référence au Second Empire. Ses ailes déployées s'enroulent autour de l'ancre de marine.
Le nom de Bazeilles est inscrit sur l’insigne. L'ancre de marine, symbole même des troupes coloniales, a figuré sur tous les insignes que le 3e régiment d’infanterie coloniale, devenu le 3e RIMa, a porté depuis l'entre-deux-guerres.
Le cri « Debout les morts », expression couramment employée avant 1914 pour réveiller les soldats dans les casernes, connaît rapidement un élan patriotique abondamment relayé dans la presse de l’époque. Il est repris jusqu’au Sénat par le général Gallieni, alors ministre de la Guerre, pour illustrer l’âpreté des combats devant les représentants de la Nation.
La tradition orale en a également attribué la paternité à un adjudant du 3e régiment d’infanterie coloniale qui l’aurait prononcé le 28 février 1915 lors de la défense du fortin Beauséjour. Seul derrière un barrage, ce dernier poussa le cri resté légendaire : « Debout les morts ! ».
« Fiers combattants de Bretagne, nous luttons sur tous les fronts ». Le dernier couplet du chant régimentaire, rédigé en 2009 au retour d’Afghanistan, témoigne de l’attachement du 3 à la garnison du régiment, la ville de Vannes. Depuis 1963, la cité bretonne a vu le régiment se professionnaliser. C’est ainsi que le drapeau breton et le son des cornemuses accompagnent lesMarsouins du « 3 de marine » partout dans le monde, des territoires d’outre-mer au désert du Sahel.
Unité d’infanterie légère blindée, le 3e RIMa a participé depuis cinquante ans à toutes les interventions majeures et a démontré ses qualités de troupe d’assaut notamment lors de la reprise du poste du pont de Vrbanja.
En effet, le 27 mai 1995 en Bosnie-Herzégovine, le 3e régiment d’infanterie de marine reçoit l’ordre de reprendre le poste du pont de Vrbanja. Le capitaine François Lecointre1, commandant la 1re compagnie du régiment, s’aperçoit que des Serbes, déguisés en soldats de l’ONU, se sont emparés durant la nuit du poste Sierra Victor sur le pont de Vrbanja, au centre de Sarajevo. Onze Casques bleus français ont été capturés.
Le lieutenant Heluin et sa section forban 1 sont les premiers à entrer dans le poste. Il se rappelle la demi-heure qui a précédé l’opération : « Au moment de lancer l’assaut, il y a eu un grand silence. Ensuite, l’action a semblé interminable. Mais en fait, le tout n’a duré que 40 minutes». Ce combat est considéré comme la dernière charge « baïonnette au canon » de l'armée française.
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