Lors de son discours de rentrée, lundi 13 septembre, la ministre des Armées a fixé les grandes priorités des mois à venir : la « nécessaire poursuite de la lutte contre le terrorisme », l’exécution « rapide et effective » de la Loi de programmation militaire (LPM), le soutien à l’économie dans les territoires, une Europe de la défense « réaliste et pragmatique » et la poursuite de la construction des armées du futur...
Crise sanitaire, feux de forêt, mission Sentinelle, engagement au Sahel et au Levant, opération Apagan en Afghanistan... Les armées ont été présentes tout l’été pour protéger les Français. Lors de son discours de rentrée, lundi à l’Ecole militaire, la ministre des Armées, Florence Parly, a tenu à remercier toutes celles et ceux qui ont contribué à l’engagement des forces, notamment Service de santé des Armées (SSA) pour son action d’urgence menée aux Antilles, à un moment critique de la situation épidémique.
Les enseignements de la crise afghane
Cette rentrée 2021 est particulièrement marquée par la chute de Kaboul. La ministre a donc rappelé le caractère « nécessaire » de la lutte contre le terrorisme. L’arrivée au pouvoir des Talibans redessine la géopolitique régionale et doit inciter à la plus grande vigilance : « Nous devons continuer à suivre attentivement la situation sur le terrain et à discuter avec nos alliés des moyens qui permettront de prévenir toute résurgence d’une menace terroriste », a souligné Florence Parly.
Dans ce contexte, bâtir une Europe de la défense reste plus que jamais d’actualité. « Il y a une Europe des intentions et il y a l’Europe des actes. En ce qui me concerne, cela fait longtemps que je suis adepte de la seconde », lance la ministre qui précise son propos : « Faire progresser l’Europe de la défense, mais avec réalisme et pragmatisme. Non pas sur des promesses irréalisables, mais sur ce qui fonctionne aujourd’hui. La force Takuba, au Sahel, en est le meilleur exemple. »
Florence Parly a souligné que l’opération Apagan a permis de mettre en lumière l’efficacité de la Loi de programmation militaire 2019-2025 (LPM) qui a accéléré la livraison d’avions. « Le double pont aérien entre Kaboul, Abou Dabi et Paris a été assuré pour une grande partie par 3 avions A400M et 2 MRTT, dont un qui avait été commandé de façon anticipée dans le cadre du plan de soutien à l’aéronautique » annoncé en juin 2020, explique la ministre.
Priorité à la LPM et au soutien de l’économie
« La loi de programmation militaire 2019-2025, c’est notre succès. C’est notre bataille du quotidien. Notre reconquête (…) Ce qui doit guider et animer notre équipe pour les prochains mois, c’est l’exécution rapide, effective et dynamique de cette LPM pour laquelle nous nous sommes battus », poursuit la ministre des Armées. Dans cette optique, la priorité sera donnée aux livraisons de matériels, à l’image des Griffon en cours de déploiement au Sahel. Afin que chacun puisse s’assurer de la réalité de la LPM sur le terrain, un baromètre de sa mise en œuvre sera mis en ligne dès cette semaine. Il permettra à chacun de suivre l’avancée de la remontée en puissance des armées.
Cet automne, l’accent sera aussi mis à la relance économique. Le ministère des Armées continuera d’apporter son soutien aux territoires. Au cours des quatre dernières années, l’activité du ministère a permis de créer plus de 36 000 emplois dans la base industrielle et technologique de défense. La LPM prévoit aussi un important effort financier en faveur de la politique immobilière et des projets d’infrastructures : pour la seule année 2020, ce sont près de 25 000 emplois maintenus ou créés.
La ministre l’a annoncé lundi soir : en 2022, le budget de la défense devrait s’élever à près de 41 milliards d’euros, soit près de 9 milliards d’euros de plus qu’en 2017.
Une PFUE utile
L’Europe sera également au cœur des priorités de cette rentrée avec la préparation de la présidence française de l’Union européenne (PFUE), au 1er semestre 2022 : « Nous devons renforcer notre capacité et nous devrons porter l’idée d’une défense européenne conçue, non comme une barrière autour de l’Union européenne, mais comme une capacité à défendre nos intérêts où qu’ils soient », précise la ministre. Une présidence placée sous le signe de l’union qui devra notamment faire front commun face aux nouveaux terrains de conflits tels que le cyber ou encore le spatial.
Bâtir les armées du futur
Avec l’apparition de ces conflits 2.0, le ministère doit agir pour repenser ses armées. Les capacités en terme de cyberdéfense vont donc être amplifiées avec le recrutement de 1 900 cybercombattants d’ici 2025, contre 1 100 prévus initialement.
« Parler des enjeux du futur, c’est parler d’innovation. (…) En 2022, le budget consacré à l’innovation atteindra le milliard d’euros. C’était un objectif que nous nous étions fixé, et il sera tenu », a annoncé la ministre. L’avenir des armées réside aussi dans sa transition au Sahel où le dispositif militaire doit évoluer tout en continuant la lutte contre le terrorisme : « Il en va de notre sécurité et de celle des Européens, que nous sommes parvenus à largement mobiliser à nos côtés ». Le ministère des Armées mise donc sur une transition appuyée par l’opération Takuba, donc, qui compte aujourd’hui neuf pays participants.
Sources : Ministère des Armées