La crise sanitaire a souligné l’importance d’une bonne prise en compte de la vie personnelle et familiale. Au cours de cette période, le plan Famille a notamment démontré toute sa pertinence. Chargé de sa conduite, Jean-Charles Cottez dévoile la manière dont ses mesures d’accompagnement ont répondu aux défis d’une crise inédite par son ampleur et par la nature de ses impacts.
Les mesures de confinement imposées aux Français ont posé des difficultés à toutes les familles en France et particulièrement à celles du ministère. Certaines d’entre elles ont été fragilisées par l’absence prolongée du militaire ou par les exigences du métier. Cette crise a mis en lumière leurs besoins de contact avec l’institution et le commandement et souligné la pertinence de notre « modèle » d’accompagnement social. Forgé au fil de notre histoire, ce modèle est aujourd’hui une garantie de la résilience de nos armées. Les structures en charge de la condition du personnel au sein des unités, les cellules d’information et d’accompagnement des familles, les travailleurs sociaux, l’Institution de gestion sociale des armées (IGESA), la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS), les mutuelles, les associations : tous ces acteurs ont tissé pendant la crise un puissant filet de solidarité autour de nos familles.
La crise a également montré la pertinence des mesures du Plan Famille décidées par Florence Parly, ministre des Armées. Chacun d’entre nous a pu mesurer pendant le confinement l’importance de bénéficier d’un habitat et de lieux de vie agréables : les efforts réalisés pour améliorer la qualité des hébergements de nos soldats et leurs conditions de vie en enceinte militaire sont essentiels. Et il en va de même s’agissant du déploiement du Wi-Fi gratuit, dont les forfaits en opération extérieure ont été doublés temporairement pendant la crise. Un dernier exemple : le réseau des assistants maternels (ASMAT), aidé par l’action sociale des armées, a été un apport déterminant pour beaucoup de familles ; un millier de nouvelles conventions ont été signées en quelques mois.
La volonté portée par le plan Famille, lancé le 31 octobre 2017, est donc plus que jamais d’actualité. Améliorer les conditions de vie de nos soldats, être attentif à nos familles, accompagner leurs évolutions et tenir compte de leurs fragilités, tenter de mieux concilier leurs aspirations avec les exigences du métier militaire comme les absences opérationnelles ou les mobilités sur ordre…, tous ces axes d’efforts ont montré leur pertinence et leur valeur pendant la crise.
Au lendemain du confinement, Florence Parly, ministre des Armées, a écrit aux familles du personnel en opération pour les assurer de son attention et du soutien du ministère. Les unités ont appelé les familles, en particulier les conjoints seuls et les familles isolées, les familles monoparentales ou encore celles qui sont touchées par la blessure, le handicap ou la maladie. Dans la quasi-totalité des territoires se sont formées, autour des structures en charge de la condition du personnel dans les armées, des cellules de soutien aux familles. Appuyées par des associations locales et par la chaine d’action sociale, elles ont organisé la solidarité de proximité : visites à domicile, récupération de médicaments et de produits de première nécessité, aide aux déplacements et même, parfois, des petits dépannages d’urgence…
Dans cette épreuve, le Service de santé des armées a érigé en priorité l’accès aux soins du personnel et des familles. Très vite, il s’est organisé pour faire des téléconsultations. De même, le numéro vert « Ecoute Défense » a pris en compte, en plus de son périmètre habituel, les situations de souffrance psychique en lien avec la crise sanitaire. Et, de fait, il a été très sollicité.
Les travailleurs sociaux ont pleinement joué leur rôle tout au long de la crise. Très tôt, ils se sont attachés à répondre à l’ensemble des besoins de garde d’enfants dont ils étaient saisis. Le dispositif des assistants maternels a été très utilisé. Des mairies et services départementaux de l’Education nationale ont été sollicités pour organiser la prise en charge d’enfants en écoles et collèges. L’action sociale des armées a également mis en place un dispositif exceptionnel de prise en charge des surcoûts de garde d’enfants occasionnés par la crise au profit du personnel du Service de santé des armées, des conjoints soignants et des militaires en opération. Le groupement FORTEGO s’est associé au ministère et finance par solidarité 50% de cette prise en charge.
Enfin, je ne peux pas répondre complètement à votre question sans évoquer le Plan annuel de mutation (PAM), que les conditions sanitaires rendent délicat cette année. La crise a ralenti la préparation des mobilités de l’été et a généré de nombreuses incertitudes. Dans ce contexte, de nombreuses familles ont choisi la simplicité offerte par Plates-formes multi-déménageurs (PFMD) en métropole. De son côté, le ministère est en lien constant avec les autorités locales en outre-mer et à l’étranger, et avec les déménageurs en métropole.
De nombreuses mesures ont été prises pour simplifier et faciliter autant que possible ce PAM : relèvement exceptionnel des plafonds de remboursement des frais de changement de résidence, simplification des demandes de Majoration de l’indemnité pour charges militaires (MICM) pour les militaires qui se logent dans le privé, extension à l’Europe des PFMD, mise en place d’un numéro vert (0800 00 69 50) pour traiter en direct les problèmes éventuels rencontrés lors d’un déménagement, organisation de vols aériens militaires… Dans certaines villes en tension, nous négocions le prix de chambres dans le secteur privé pour permettre aux célibataires géographiques de se loger aux meilleures conditions en attendant qu’un hébergement puisse leur être proposé en enceinte militaire.
Toutes ces actions, mises bout à bout, atténuent les contraintes de ce PAM exceptionnel.
La ministre souhaite que ce plan soit évolutif et que le ministère reste toujours à l’écoute des femmes et des hommes qu’il rassemble. La solidarité locale a montré toute sa valeur pendant cette crise. J’espère que ce souci de l’autre et cette conscience d’appartenir à une institution attentive et bienveillante resteront dans le cœur de chacun et que nos réseaux d’entraide en seront durablement renforcés.
Le temps venu, chacun dressera un bilan des actions qu’il a conduites dans l’urgence. Je ne doute pas que certaines d’entre elles seront pérennisées. D’ores et déjà, je peux vous annoncer que les réductions obtenues pendant le confinement en matière de soutien scolaire seront pérennisées, en lien avec nos partenaires (mutuelle UNEO et mutuelle nationale militaire, association pour le développement des œuvres d’entraide dans l’armée…).
Mais ma première responsabilité est d’aller jusqu’au bout des actions engagées. A cet égard, le ministère a enregistré de beaux succès ces derniers mois. Le Service du commissariat des armées a atteint l’objectif initial fixé pour le déploiement du Wi-Fi en métropole et il a engagé la manœuvre en outre-mer et à l’étranger. L’état-major des armées a livré plus de 15 000 boites multi-activités pour les enfants de militaires en opération. Quant à la sous-direction de l’action sociale, elle a étendu le dispositif d’aide aux ASMAT à celles et ceux qui exercent en Maison d’assistants maternels (MAM) et mis en place un dispositif complet de garde d’enfant en urgence.
Toutes ces mesures concrétisent la volonté de la ministre d’œuvrer dans l’intérêt des personnels et des familles : « il n’y a pas de soldat fort sans famille heureuse » !
En savoir plus :
Le plan Famille : www.defense.gouv.fr/familles/votre-espace/plan-d-accompagnement-des-familles/le-plan-famille/le-plan-famille
Sources : Ministère des Armées