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Florence Parly présente la doctrine militaire de lutte informatique d’influence

Mise à jour  : 21/10/2021 - Direction : DICoD

Pour contrer les campagnes de désinformation qui, parfois, « tuent », la ministre des Armées a présenté, mercredi 20 octobre à Balard, les contours de la doctrine des armées, avec le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard.

« L’information fausse, manipulée, subvertie, est une arme. » Fort de ce constat, la ministre des Armées, Florence Parly, vient de doter les armées françaises de règles d’engagement claires pour faire face aux menaces constituées par la diffusion de fausses informations propagées par les groupes terroristes, ou, plus généralement, par des compétiteurs stratégiques. « Parce que le champ informationnel est aujourd’hui un espace de conflits à part entière, j’ai pris la décision de doter nos armées d’une doctrine de lutte informatique d’influence », la L2I, a annoncé la ministre, mercredi 20 octobre, à Balard, à Paris.

 

Un enjeu stratégique pour les armées : les menaces dans le champ informationnel

Les opérations de L2I sont des opérations à la confluence de la cyberdéfense et de l’influence. Ce type de lutte désigne l’ensemble des opérations militaires conduites en appui des forces, pour détecter, caractériser et contrer les attaques dans le champ informationnel. Cette nouvelle doctrine vient compléter celle relative à l’action dans le cyberespace, qui comprend la lutte informatique défensive (LID) et offensive (LIO).

« Le champ informationnel est le théâtre d’une véritable guerre témoignant de l’importance prise par les champs immatériels », a expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées. L’importance des réseaux sociaux dans la vie quotidienne et l’environnement numérisé engendrent des risques et de nouveaux dangers. Les organisations terroristes utilisent ces plateformes à des fins de recrutement et pour accroître leur influence, notamment grâce à la diffusion de fake news. Pour autant « l’arme de l’information permet de gagner sans combattre lorsqu’elle est utilisée à bon escient », souligne Florence Parly.

« Proposer un narratif sincère et convaincant »

Concrètement, cela signifie que sur les théâtres d’opération, les armées françaises conduisent des actions informationnelles afin de lutter contre la propagande terroriste et contre la manipulation de l’information. C’est une réalité opérationnelle menée 7j/7 par les cyber-défenseurs. « Il s'agit de proposer un narratif sincère et convaincant : surtout ne pas inventer, mais au contraire être capable de diffuser des informations vérifiées dont la diffusion appuie nos opérations, a précisé le général Burkhard. L’ambition est de gagner la guerre avant la guerre, tout en étant prêts à nous engager dans un engagement de haute intensité. La L2I contribue directement à l’atteinte de cette ambition. »

Comme toute opération menée par les armées, ces actions sont soumises aux principes et aux règles du droit international ainsi qu’au droit militaire. La position française sur l’application du droit international aux opérations dans le cyberespace figure dans un rapport édité en 2019, à la demande de la ministre des Armées.

Si la L2I offre aussi des opportunités de recueil du renseignement, Florence Parly a précisé que « les armées françaises ne conduiront pas d'opérations informationnelles sur le territoire national, les armées françaises ne déstabiliseront pas un Etat étranger à travers des actions qui viseraient, par exemple, ses processus électoraux. »

Lutte coordonnée

Les opérations dans ce domaine nécessitent un haut niveau de maîtrise et une coordination parfaite au niveau stratégique. Face aux enjeux identifiés, la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit une montée en puissance des effectifs cyber. Aussi, pour lutter contre la propagande terroriste et la manipulation de l’information, les armées joindront leurs forces à celles du ministère de l’Intérieur, du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi qu’avec certains acteurs privés dûment sélectionnés pour construire les outils de veille les plus adaptés.

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Sources : Ministère des Armées