Florence Parly, ministre des Armées, et Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, ont appris avec une profonde tristesse la disparition de Daniel Cordier, Compagnon de la Libération. Les ministres adressent à sa famille et à ses proches leurs sincères condoléances.
C’est une vie romanesque qui s’éteint, passée au service de la Liberté, pour la grandeur de la France. La Nation perd un de ses enfants parmi les plus illustres, un de ceux qui, au bord de l’abîme, a su saisir le flambeau de l’honneur et du courage. Au plus profond de son être, en son cœur de centenaire, Daniel Cordier était resté le jeune résistant de 1940, l’intrépide secrétaire de Jean Moulin, le héros ardent d’une France libre, combattante et victorieuse.
Compagnon de la Libération, il fut un témoin et un historien, un passeur de récits et un ambassadeur de la mémoire. Son humour, sa passion et son énergie résonnent encore pour qui a eu la chance de l’écouter. Sa fougue pour transmettre transparaît dans chaque ligne d’«Alias Caracalla».
Daniel Cordier s’éteint 80 ans après être entré dans l’histoire de notre pays et pour ne plus jamais en sortir. Il restera dans les mémoires individuelles et dans notre mémoire nationale. Il est un exemple de l’héroïsme de la Résistance, un artisan de l’esprit français, militant infatigable de la mémoire. Il est une leçon de vie pour chacun.
A l’été 1940, révolté par l’abandon et la défaite, il choisit à seulement 19 ans, de poursuivre le combat et gagne les rives de l’Angleterre avec quelques-uns de ses compagnons. Par soif d’action, par idéal et par amour de la patrie, il fut un des premiers soldats de la légion de l’honneur dirigé par le général de Gaulle.Il rejoignit les unités les plus exposées : bataillon de chasseurs puis les services secrets de la France libre. Il prit ensuite une place centrale, aux côtés de Jean Moulin, dans le mouvement d’unification de la Résistance intérieure qui allait déboucher sur le Conseil national de la Résistance (CNR).
En unifiant la Rose et le Réséda, ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas, à Londres puis en France, Daniel Cordier a su transcender les clivages et les appartenances partisanes. Il comprit que la France pouvait sombrer jusqu’à nier ses propres valeurs, celles qui l’avaient élevée au rang de Patrie des droits de l’Homme, pays des Lumières. Il comprit que les dissensions et les haines n’avaient que peu d’importance, que quelque chose de plus fort nous unissait.
Cette expérience de la guerre le changea profondément. Il ne fut plus jamais le même après 1940. Daniel Cordier était devenu celui que nous n’oublierons pas : un homme de dialogue, un humaniste, un militant de la transmission, un précieux allié pour ceux qui savent les valeurs qui unissent les Français et qui fondent notre cohésion nationale et sociale.
Dans le nom de Daniel Cordier résonnent les 1 038 noms de ses frères et sœurs d’armes.
Sources : Ministère des Armées