Il était le dernier.
Florence Parly, ministre des Armées, et Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, ont appris avec émotion la disparition de Monsieur Hubert Germain, à l’âge de 101 ans. L’ultime Compagnon de la Libération s’est éteint à l’Institution Nationale des Invalides où il résidait depuis plusieurs années. Les ministres adressent à sa famille et à ses proches leurs sincères condoléances.
Dernier d’aujourd’hui, parmi les premiers d’hier. Il n’avait pas 20 ans lorsqu’il débarqua à Londres un jour de juin 1940. Hubert Germain a été de cette jeunesse ardente et résistante, refusant la défaite et l’asservissement, refusant de servir les desseins de l’occupant. Pour ce fils de général, rien de moins facile que de quitter un chemin tout tracé le promettant à une brillante carrière d’officier. Il le fit tout de même, porté par son patriotisme, son amour pour la France et sa soif d’espérance, dans les pas déterminés du général de Gaulle. Avec une fidélité exemplaire, Hubert Germain fut le porteur du flambeau de l’honneur et du courage, artisan de la France Libre, combattante et victorieuse.
Engagé dans les Forces Françaises Libres, il combattit au Levant et intégra la fameuse 13ème demi-brigade de la Légion étrangère. Il fut de tous les combats de cette brillante unité. Il participa à la campagne de Libye, aux combats de Bir-Hakeim – aux cotés de l’autre grande figure de sa vie, Pierre Messmer – à ceux d’El Alamein. Il fut des Français, blessés, luttant sur le sol italien en 1944. Hubert Germain poursuivit son épopée en débarquant en Provence, participant à la libération de Toulon, en combattant vaillamment dans les Vosges et en Alsace.
Hubert Germain, devenu lieutenant, reçut la croix de la Libération des mains du général de Gaulle à la fin du mois de juin 1944. Jusqu’aux derniers jours de sa vie, sur sa poitrine de centenaire, il porta avec une inlassable fierté et une éternelle fidélité l’insigne alliant le glaive du combat et la croix de Lorraine.
Après la guerre, Hubert Germain a poursuivi son engagement pour la France. Gaulliste passionné, élu local, parlementaire, ministre, il resta un serviteur dévoué de la République.
Avec la disparition de l’ultime représentant de cette chevalerie du XXème siècle, c’est une page de notre histoire qui se tourne. Aujourd’hui la flamme des compagnons doit briller autrement. Les braises ardentes de leur engagement nous accompagnent toujours, elles consument nos doutes et réchauffent nos espérances.
Celui qui se décrivait simplement comme un compagnon parmi les compagnons, les représentera tous au sein de ce Panthéon des Français combattants qu’est la crypte du Mont Valérien. Il sera René Cassin, l’amiral d’Argenlieu, la fratrie d’Astier de La Vigerie, Simone Michel-Lévy, Daniel Cordier. Il sera ces dirigeants, ces gouvernants, ces militaires, ces ouvriers, ces agriculteurs, ces étudiants, ces citoyens qui ont participé aux combats de leur génération, ces 1038 illustres qui ont tout donné pour l’idéal de notre pays et l’esprit français.
Désormais, les communes et les unités combattantes compagnons de la Libération sont les garantes de cette mémoire. La France n’oublie pas ses héros. Elle les aime et les chérit. La Nation reconnaissante s’incline devant Hubert Germain.