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.. à la mise en service opérationnel

Mise à jour  : 15/03/2021 - Direction : SIRPA Marine

Une fois le besoin exprimé et la munition fabriquée, cette dernière doit être mise à disposition des unités. C’est le rôle du Service interarmées des munitions (SIMu). « Nous devons mettre à disposition des armées les munitions en nombre et en qualité, en tout temps et en tous lieux, explique le capitaine de vaisseau Bruno, directeur de l’établissement principal de munitions (EPMu) Provence-Méditerranée. Cela implique de conserver ces munitions, d’en assurer la maintenance, de les acheminer, les distribuer... » Pour délivrer une munition pouvant être tirée n’importe quand et n’importe où sur une période donnée, le SIMu est présent à différentes étapes du processus : de la réception lors de la livraison à la gestion des stocks, en passant par la maintenance et les échanges avec les unités et les industriels. « C’est la vie d’une munition : elle est en atelier, en stockage, sur un bateau, utilisée ou pas, modifiée ou pas... », complète le capitaine de corvette Jérôme.

GESTION, STOCKAGE, MAINTENANCE...

Chaque unité de la Marine, de la plus petite à la plus grande, possède des « droits en munitions », octroyés par l’EMM et accordés au titre de la dotation opérationnelle pour les munitions de combat et des allocations pour l’entraînement. « Les unités perçoivent leurs munitions ; nous adaptons la délivrance en fonction de leurs droits. C’est la partie gestion vers les unités, relate le CC Jérôme. Il y a également une partie gestion en interne, avec nos magasins de stockage et nos ateliers de maintenance. » En fonction du contrat de maintien en condition opérationnelle (MCO), la maintenance de la munition va être réalisée à différents niveaux techniques d’intervention (NTI). « Il y a un premier niveau (NTI 1) basique que l’équipage d’un bateau peut réaliser. Le NTI 2 est en général à la charge des services de soutien (SIMu, service de soutien de la flotte, service logistique de la Marine). Enfin, le NTI 3 relève la plupart du temps de l’industriel, même si le SIMu peut être amené à le réaliser en fonction des infrastructures disponibles et de la politique de MCO liée au programme. Par exemple, pour la torpille MU90, le GMu Brest possède un banc de maintenance permettant des interventions en profondeur jusqu’au NTI 3 », détaille le capitaine de corvette. Une munition envoyée en NTI 3 chez l’industriel peut être indisponible plusieurs mois. La Marine doit donc disposer d’un stock offrant un volant de maintenance suffisant. De plus, le calendrier de MCO se doit d’être parfaitement synchronisé avec l’activité opérationnelle afin qu’un bâtiment de la Marine parte en opération avec toutes ses munitions à bord. « Le but est d’être toujours en mesure de délivrer des munitions révisées récemment, assure le CC Jérôme. Il faut réaliser ces tests au bon moment : ni trop tôt, car la munition va perdre du potentiel, ni trop tard, car si une panne est découverte, la maintenance peut durer des semaines au lieu de quelques jours. »

UN TIR DE MUNITION COMPLEXE TOUS LES DEUX ANS

Le plan Mercator a fixé un cap à suivre pour les unités : un tir de munition complexe réalisé en entraînement par chaque grande unité de combat au moins tous les deux ans et pour les flottilles de l’aéronautique navale, un tir de missile et de torpille par an. Un objectif qui reste dépendant des capacités de stocks, dont l’augmentation est prévue par la loi de programmation militaire (LPM). « Par exemple, avec certains missiles de la famille Exocet, nous sommes à flux tendu, et c’est vrai pour la plupart des munitions complexes car elles coûtent très chères. Cela est problématique même en temps de paix, où on tire effectivement peu et pour s’entraîner. L’état-major de la Marine s’attache donc à améliorer ce point, en achetant davantage de munitions, pour augmenter les stocks dédiés à l’entraînement et a fortiori être capable de faire face à une situation de crise ou un conflit. », indique le capitaine de vaisseau Bruno. La volonté d’augmenter les stocks de munitions – notamment complexes – dans la Marine arrive donc à point nommé pour tirer plus régulièrement.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées