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Secourisme et société civile - Porter les valeurs de la Marine

Mise à jour  : 19/11/2020 - Direction : SIRPA Marine

Un accident peut survenir partout ; chez soi, sur le lieu de travail, en croisière, en randonnée, sur la route… Nul besoin d’être sur un théâtre de guerre pour se blesser ou se trouver en danger. Pour réagir de manière efficace, la Marine forme aux gestes de premiers secours et porte elle-même assistance à la population civile, quels que soient les circonstances et l’environnement du drame.

LES MARINS AUX CÔTÉS DES SPÉCIALISTES DU SECOURS À PERSONNES

Marins avant tout, les marins- pompiers des différentes façades maritimes sont également intégrés au schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR) de leurs zones respectives et interviennent donc, par protocole d’entre-aide mutuelle, aux côtés des sapeurs- pompiers de leur département.

Ils peuvent ainsi être sollicités, sur demande du préfet, tant dans le domaine de la lutte contre les incendies que du secours aux personnes. « Nous entretenons de très bonnes relations avec nos collègues du civil et les associations de premiers secours, comme la Croix-Rouge ou la société nationale des sauveteurs en mer (SNSM), indique le premier maître Anthony, référent secourisme pour la façade Atlantique. Un certain nombre de marins sont d’ailleurs volontaires chez eux. »

Plus de la moitié des marins- pompiers de Toulon sont également pompiers volontaires dans le département du Var.

SI DES VIES VOUS SONT CHÈRES, POUR EUX ELLES LE SONT TOUTES

Le bataillon de marins-pompiers de Marseille est, lui, explicitement chargé de la prévention et de la protection des personnes sur le territoire de la ville, dans le grand port maritime et sur l’emprise de l’aéroport Marseille-Provence. Le secours d’urgence à la personne est en effet leur cœur de métier. En cas de catastrophe majeure, en France ou à l’étranger, ils peuvent de surcroît être sollicités par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises pour assurer des missions de secours hors de Marseille.

Tout récemment, le personnel de son unité médicale d’intervention maritime (UMIM), composée de 4 médecins, 3 infirmiers urgentistes et 2 secouristes/ logisticiens, a ainsi été projeté à Beyrouth au lendemain de l’explosion qui a endeuillé la ville et détruit une partie de ses installations de secours.

Il a ensuite été rejoint par un détachement d’experts en risques portuaires et maritimes, ainsi que par des engins de lutte contre les sinistres et de secours et d’assistance à personnes, véhicules offerts par la ville de Marseille à la Beirut Fire Brigad.

Témoignages

Quartier-maître Jérôme, marin-pompier de Marseille, centre d’incendie et de secours Saint-Lazare

C’est un métier très varié, dans lequel l’imprévu et l’adrénaline tiennent une grande place. Nous arrivons avec nos connaissances, mais chaque intervention est différente et nous oblige à nous adapter sans délai. J’ai déjà pu intervenir sur des situations très diverses : détresse sur la voie publique, accidents de la circulation, chute de grande hauteur, accouchements... Et les gestes accomplis vont de ceux dits d’urgence – s’il y a une détresse vitale importante, comme un pansement compressif, le dégagement des voies respiratoires ou un massage cardiaque – aux gestes de secours : pansement, pose d’une écharpe en cas de lésion, immobilisation suite à un traumatisme de la colonne vertébrale, extraction de victime en maintenant l’axe « tête-cou-tronc » pour éviter une lésion du rachis cervical… On considère que le travail est bien fait lorsque l’état de la victime ne s’est pas aggravé. Le tout en recueillant rapidement toutes les informations qui permettront une prise en charge ultérieure adéquate par le corps médical.

Aspirant Mikaël

Toulon, juin 2020 : en route pour rejoindre son unité de nuit, l’ASP Mikaël a apporté les premiers secours à un homme poignardé en pleine rue. « Ma formation est très simple : j’ai un PSC1. Mais le secourisme a cet avantage d’être très logique. L’homme avait d’importantes plaies à la carotide et perdait beaucoup de sang, j’ai fait une compression au cou en même temps que j’appelais les pompiers. Je l’ai également mis en PLS car il s’étouffait avec son sang, et j’ai continué les gestes de premiers secours jusqu’à l’arrivée des pompiers. Le PSC1 n’est pas conçu pour les blessures de combat, pourtant la situation y ressemblait ! Ce qui a aussi été utile dans ce cas, c’est d’être entraîné à faire face à des situations stressantes. » Le lendemain le médecin informait l’ASP Mikaël que l’homme était sain et sauf. De son côté, une fois auditionné par la police, le sous-marinier avait finalement rallié son unité pour prendre son service.

Fanny, 20 ans, maître-nageur-sauveteur en Cotentin

J’ai découvert la formation au secourisme chez les marins- pompiers de Cherbourg en devenant volontaire à la SNSM. L’association nous avait proposé de faire nos stages chez eux et j’ai accepté car, avec la natation, c’est un des milieux que j’affectionne particulièrement. J’y ai donc passé le PSE1 puis le PSE2. Ce sont des formateurs très performants et rigoureux, il y a beaucoup d’exercices, tant en intérieur qu’en extérieur, et une très bonne ambiance. Aujourd’hui titulaire du brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) et maître-nageur-sauveteur, je vous encourage à aller passer les formations en secourisme chez eux, n’hésitez pas !

DONNER À TOUS LES MOYENS D’AGIR

« Nous mettons un point d’honneur à former les familles de nos marins », explique le maître Maxime. Pour l’arrondissement Manche-mer du Nord (du Mont-Saint-Michel à la frontière belge) et Paris, ce sont ainsi près de 80 personnes qui obtiennent chaque annéeun PSC1. À Brest, le centre d’instruction naval met lui aussi en place des formations au PSC1 au profit des familles de marins.

À Toulon, la compagnie des marins- pompiers forme par convention les civils de la CNMSS(1) et de l’hôpital interarmées Sainte-Anne. Mais cette formation ne s’arrête pas au seul cadre familial, précise le maître Maxime : « Nous avons des conventions pour former également les préparations mili- taires Marine, les sauveteurs en mer et les élèves de la maison familiale et rurale (MFR) d’Urville ».

Cette structure assure un enseignement par alternance de la 4e au bac professionnel. « Nous adaptons donc les formations aux domaines des élèves : les profils mécaniciens ou hôtellerie suivront un PSC1 tandis que ceux tournés vers l’aide à la personne bénéficie- ront d’un PSE1. » Certains, ayant découvert le secourisme par ce biais, s’engagent ensuite comme bénévoles dans des associations telle la SNSM, ou en tant que maître-nageur.

(1) CNMSS : caisse nationale militaire de sécurité sociale.

Focus

Les « gestes qui sauvent »

Extrait Cols Bleus n° 3090 - Octobre 2020

"Au combat - Secourir et sauver"


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées