Second maître Joey

Son parcours

2013 : Volontaire dans la Marine en tant que Maître d’hôtel du bord

2016 : Sélectionné au BAT Gecoll (gérant d’établissement de restauration collective)

2016 : Maître d’hôtel commandant et cuisinier sur le PHM Commandant Blaison

2019 : Chef de cuisine sur le Commandant Blaison

2019 : Second de cuisine à bord du Chevalier Paul

Meilleur souvenir

« Je me suis engagé dans la Marine car je voulais voyager et découvrir d’autres cultures. Mon souvenir le plus fort c’est la mission Corymbe à bord du Commandant Blaison, de décembre 2018 à février 2019. C’était mon premier déploiement de trois mois, ce qui m’a donné l’occasion de faire des escales magnifiques au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Cameroun, au Bénin et à São Tomé. Avant la Marine, j’avais seulement vu ces pays à la télévision. En Afrique, j’étais ébahi. »

En 2013, Joey passe un BTS commercial, mais sans grande conviction. Ce travail « banal, de routine et sans enjeu » auquel il se destine ne l’intéresse pas. Voyages, navigation et déjà un certain goût pour la cuisine l’attirent et le portent sur les quais de la Marine nationale. Pour débuter, ce sera une année de volontariat : « afin de voir si ça me plaisait », plaisante-t-il. Durant un an, le jeune homme originaire de Béziers alternera entre motel du bord et cuisinier sur le bâtiment-base de plongeurs démineurs l’Achéron. C’est à ce moment-là que son appétit pour cuisiner va se confirmer : « Pendant l’année de volontariat, j’ai eu la certitude que c’était ce que je voulais faire de ma vie. » À l’issue de ces 12 mois, le gestionnaire lui propose un BAT Gecoll et il n’hésite pas : « C’était l’opportunité d’exercer le métier qui me plaisait au sein de la Marine. Une institution dans laquelle je retrouve des valeurs qui me sont chères, comme la famille et l’unité. » Ce métier de cuisinier, le second maître Joey ne le connaissait pas et il va l’apprendre sur le tas. Toujours entouré par un patron à ses débuts, il apprend encore « chaque jour ». Pour cela, il n’hésite pas à demander des conseils aux deux quartiers-maîtres et au matelot qu’il encadre à bord du Chevalier Paul. Aujourd’hui second de cuisine sur cette frégate, le marin aime également troquer son tablier de cuisinier pour celui de boulanger. « Faire du pain le matin, le sortir du four, entendre le crépitement de la croûte et sentir son odeur, c’est quelque chose d’unique. C’est le produit que je préfère confectionner car il y a de la satisfaction personnelle mais aussi le plaisir de contribuer au bon moral de l’équipage. » À 28 ans, être derrière les fourneaux est enfin devenu son quotidien et il espère valider ses acquis sur le plan académique. L’objectif du second maître est de passer un CAP cuisine en candidat libre afin que ses compétences soient reconnues au-delà des mers et des océans.

EV1 Nicolas Cuoco

Focus

Les marins cuisiniers

À quai comme à la mer, un marin en cache toujours un autre. Comme une ombre, les hommes et les femmes des métiers du soutien suivent chaque marin au quotidien. Cet appui, fondamental pour la bonne exécution des missions, revient à donner les moyens aux équipages des unités de se déployer, d’opérer et de combattre dans la durée. Les cuisiniers, et de manière générale, la fonction Restauration, Hôtellerie et Loisirs (RHL), s’inscrivent pleinement dans la structure du soutien. En effet, quoi de mieux qu’un délicieux repas autour d’une table pour forger l’esprit de cohésion ? Formés entre 12 et 15 semaines à l’école des fourriers de Querqueville au sein de la spécialité Gecoll, les cuisiniers ont des missions très variées. Elles vont de l’organisation à la production de repas en restauration collective traditionnelle ou gastronomique jusqu’à l’application des normes d’hygiène alimentaire. Ils peuvent ensuite suivre des stages complémentaires en boulangerie et pâtisserie. Marin à part entière, le personnel Gecoll, qu’il soit cuisinier, maître d’hôtel, gestionnaire des stocks ou responsable loisirs, participe aussi à l’ensemble des tâches collectives sur un bâtiment à la mer. Il est intégré dans les unités opérationnelles où il tient plusieurs postes comme tireur 12,7 mm, brancardier ou pompier lourd. Cette spécialité est accessible par l’École de maistrance ou par la filière QMF entre deux et quatre ans de services. Pour toute information, se référer au guide « Être officier marinier » ou au site internet etremarin.fr

Extrait du Cols Bleus N3091 Novembre 2020 - Hydrographie - 300 ans d'opérations