Les chasseurs de mines (CMT) ont pour mission de détecter, identifier et neutraliser les mines immergées afin de garantir le libre accès des ports militaires et des principaux ports civils français. Ces unités spécialisées de la Marine peuvent également être déployées en précurseur des opérations amphibies ou aéronavales. Leur discrétion magnétique, leur maniabilité, et leur équipement dédié leur permettent d’intervenir dans des zones minées et à grande profondeur.
Maître Reynald., chef du secteur machines
Mécanicien naval dans la Marine depuis 16 ans, j’ai découvert le monde de la plongée militaire en côtoyant les plongeurs de bord dès ma première affectation à bord du Bâtiment atelier polyvalent (BAP) Jules Verne. L’envie de les rejoindre m’est venue en écoutant les récits de leurs aventures subaquatiques. 9 ans plus tard, à bord du chasseur de mines Lyre, soutenu et conseillé par mes camarades plongeurs-démineurs pour la préparation physique et administrative, j’ai pu franchir le pas et présenter le stage plongeur de bord.
Après 5 semaines d’un stage intense mais pas du tout insurmontable, me voilà certifié plongeur de bord de la Marine nationale. Cette nouvelle compétence a changé mon quotidien. Elle a offert une motivation supplémentaire à ma carrière de mécanicien naval en diversifiant mon champ d’action : plongées sous-coque, entretien de l’appareil propulsif, expertise technique sous-marine, sont autant d’activités qui rythment désormais mon quotidien de marin et me permettent de changer d’air.
Mon meilleur souvenir en tant que plongeur de bord, en campagne à La Réunion, en mission dans les Iles Eparses, nous avons été amenés à plonger sur des épaves historiques à côté de Bassas da India, en coopération avec l’Afrique du Sud : c’est un cadre exceptionnel qui n’est pas ouvert à la plongée civile. Admiratif des chantiers de travaux sous-marins que réalisent mes camarades plongeurs-démineurs, j’aspire aujourd’hui à présenter ma candidature au stage « Travaux sous-marins » (TRASOUM) : l’objectif est de diversifier encore mon domaine d’activité et de continuer à m’épanouir dans le monde de la plongée.
Second maître Bryan, membre de la brigade sécurité
Marin-pompier depuis 7 années, j'avais besoin d'enrichir mes compétences et de diversifier mon domaine d'activité professionnelle. C'est à bord, il y a moins de deux ans que j'ai découvert le monde de la plongée à travers mes camarades d’équipage. J'ai décidé de présenter le stage plongeur de bord (PLB) en mai 2018.
Cette formation m'a permis de découvrir la pratique de la plongée militaire et d'avoir un aperçu de la diversité des spécialités que recouvre le monde de la plongée. Opérations spéciales, déminage sous-marin, travaux de génie sous-marin, recherche d'épaves, entretien de coque, sont autant d'activités qu'il est possible de réaliser dans cet environnement.
Pour ma part, certifié plongeur de bord à bord du chasseur de mines Lyre, je réalise différentes activités subaquatiques comme les plongées sous-coque pour identification, l'entretien de l'appareil propulsif, plongées d'entraînement, qui viennent diversifier mon quotidien de marin-pompier. La collaboration avec les plongeurs-démineurs (PLD) de l'unité, spécialistes de la plongée militaire aussi connus sous le nom de "Plouf", a suscité une réelle motivation en moi pour poursuivre dans le monde de la plongée militaire.
Récemment, dans un port étranger, j’ai été amené à plonger sous coque dans des conditions de visibilité réduite au point que c’était « nuit noire » par 1.20 mètre de fond ! Aidé et soutenu par mes camarades plongeurs, j'ai récemment décidé de déposer ma candidature pour suivre le Brevet d'Aptitude Technique (BAT) plongeur-démineur - dispensé à l'école de plongée du Pôle Ecole Méditerranée (PEM) - et ainsi consacrer le reste de ma carrière de marin à la plongée militaire.
Second maître Maxime, plongeur-démineur
J’ai débuté ma carrière de marin dans la spécialité Électronicien d’Armes (ELARM). Lors de ma première affectation, sur une Frégate type La Fayette (FLF), j’ai eu un vif intérêt pour la formation « plongeur de bord », dans laquelle je voyais la possibilité de diversifier mes connaissances professionnelles et d’enrichir mes compétences en évoluant dans un milieu très différent du Central Opération (CO) que j’avais connu jusqu’à présent.
Avec cette même curiosité, je me suis par la suite intéressé à la spécialité de « plongeur-démineur » en passant le stage EOR (Explosive Ordonnance Reconnaissance) qui a pour sujet la recherche et la reconnaissance d’engins explosifs, afin d’explorer ce milieu atypique.
À l’issue de ce stage, j’ai eu une véritable révélation pour la spécialité de démineur. Je me suis donc préparé pour réussir les tests et, après avoir été sélectionné pour passer le Brevet d’Aptitude Technique (BAT), j’ai suivi pendant une année la formation à la plongée militaire et au déminage sous-marin. Aujourd’hui je suis certifié plongeur démineur et affecté sur un chasseur de mines, unité spécialisée dans la recherche et la destruction d’engins explosifs sous-marins, sur lequel je prends un réel plaisir à exercer mon métier !
Quelques mois à peine après le début de ma première affectation dans cette spécialité, j’ai été amené à intervenir seul sur une munition d’entraînement en incident de tir. Face à ce cas non conforme, j’ai bien pris conscience qu’il n’y a pas de frontière nette entre entraînement et opérations réelles dans ma spécialité : nous sommes toujours plongés dans l’action !
A l’école de plongée à Saint-Mandrier, le stage plongeur de bord forme des marins aux missions d’entretien courant (plongée sous coque), de sécurité et de sûreté à bord des bâtiments. Ils peuvent aussi effectuer des interventions nécessitant l’utilisation d’outils sous-marins en cas d’urgence. Grâce à cette certification, le marin peut élargir ses compétences et ses capacités d’action, tout en conservant sa spécialité de base.
Le stage PLB reste le passage obligatoire pour devenir plongeur d’armes (plongeur démineur ou nageur de combat). C’est un cours dense qui est devenu le creuset de la formation initiale des plongeurs des trois armées et de la gendarmerie. Il est inclus dans la formation des candidats plongeurs d’hélicoptères (PLH) recrutés uniquement parmi les spécialistes de la maintenance de l’aéronautique navale.
Durant la formation à l’école de plongée, les stagiaires, selon leur catégorie, apprennent à plonger et diriger un chantier de plongée jusqu’à 80 mètres de fond avec un recycleur, utiliser des explosifs, effectuer des recherches sous-marines, neutraliser des munitions conventionnelles, réaliser des travaux sous-marins ou mettre en œuvre un caisson de recompression. Cette formation exigeante physiquement et mentalement, permet d’être polyvalent et immédiatement employable sur chasseurs de mines ou au sein d’un groupe de plongeurs démineurs.
En savoir plus sur le métier de plongeur-démineur sur le site Etre Marin.fr
Vidéo You tube : Plongeur – démineur, Conflans, à la découverte des profondeurs
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées