Le lieutenant de vaisseau Matthieu est gestionnaire d’espaces aériens (airspace manager) au sein de l’état-major du groupe aéronaval. A bord du porte-avions Charles de Gaulle, il s’occupe principalement de définir et mettre à disposition des aéronefs du groupe aérien embarqué (Rafale Marine, E2C Hawkeye, hélicoptères) des espaces aériens adaptés aux scénarii des entraînements et opérations. Pour cela, il travaille en coordination avec le CCA (Carrier Control Approach) qui est chargé de contrôler le trafic aérien autour du porte-avions, le bureau des vols qui est l’intermédiaire avec les pilotes, et bien sûr avec les nombreux points de contact de l’aviation civile.
Son parcours :
2006 : Entrée à l’école de maistrance
2007 : Brevet d’aptitude technique (BAT) « Contrôleur d’aéronautique navale »
2007-2011 : Contrôleur aérien (CONTA) sur la BAN Lanvéoc
2009-2010 : Mise pour emploi sur le porte-hélicoptère Jeanne d’Arc pour sa dernière campagne, en tant que CONTA
2011 : Passage au statut d’officier sous contrat, formation à l’école navale
2012-2016: Adjoint au chef du contrôle local d’aérodrome successivement sur les BAN de Landivisiau (2012-2014) puis de Lann-Bihoué (2014-2016).
2016-2019 : Commandant en second du Centre de Contrôle et de coordination Marine de l’Atlantique (CCMAR Alantique).
Depuis août 2019 : Airspace manager au sein du FRMARFOR (Force aéromaritime française de réaction rapide).
Meilleur souvenir :
Mon meilleur souvenir reste mon embarquement à bord du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc lors de sa dernière mission GEAOM (Groupe Ecole d’Application des Officiers de Marine). C’était ma première mission embarquée. A titre personnel, j’ai particulièrement apprécié la traversée des chenaux de Patagonie, c’était vraiment une expérience unique, des paysages magnifiques. Professionnellement, j’ai apprécié être intégré à une chaîne opérationnelle complète de mise en œuvre de l’aviation, du technicien aéronautique au pilote, en passant par le contrôleur aérien et le personnel du pont d’envol. Ce sentiment je le retrouve aujourd’hui embarqué sur le porte-avions car chaque marin représente un maillon essentiel pour permettre aux aéronefs de mener leurs missions.
Parcours détaillé/ présentation :
Après un bac scientifique, le lieutenant de vaisseau Matthieu intègre l’école de Maistrance avec l’ambition de devenir contrôleur aérien (CONTA). Pour lui, mêler Marine et aéronautique est un choix naturel : son père est pilote professionnel dans l’aviation civile, et il a toujours été attiré par l’environnement marin.
Le LV Matthieu s’est engagé pour trouver bien plus qu’un métier, un esprit d’aventure, un univers unique, comme une deuxième famille. Après l’obtention de son BAT CONTA, il décide de tenter le concours officier qu’il réussit. Il gravit alors les échelons et occupe les fonctions de Contrôleur de la Circulation Aérienne.
En tant qu’officier, le LV Matthieu apprécie d’être directement impliqué dans la réflexion amont puis dans la prise de décisions, de même que la fonction de management intrinsèque au statut d’officier. En tant que commandant en second du CCMAR (Centre de Contrôle et de coordination Marine) Atlantique, il participait au management d’une équipe de 20 marins et occupait un poste à dimension régionale. Co-implanté avec le centre de contrôle régional de la navigation aérienne Ouest, le CCMAR Atlantique négocie et gère les espaces aériens avec l’aviation civile, afin d’y intégrer au mieux les aéronefs militaires. Faire entendre les intérêts militaires au milieu des intérêts du trafic commercial est une tâche particulièrement fine et complexe dont l’enjeu a plu au LV Matthieu.
Aujourd’hui le LV Matthieu fait partie de l’état-major embarqué du groupe aéronaval. Il est chargé de fournir aux aéronefs du GAN des espaces aériens qu’il choisit en fonction des besoins des pilotes et du scénario d’action retenu pour les entraînements ou les opérations. En France, la difficulté réside dans la cohabitation avec l’aviation civile au sein de ces mêmes zones. Le principe de déconfliction de l’espace aérien s’applique alors, non seulement pour que les aéronefs puissent voler, mais aussi pour s’entraîner au tir par exemple. Lorsque le GAN se déploie, le travail devient plus complexe et technique car il est nécessaire de travailler en coordination avec les aviations civiles étrangères qui possèdent chacune leurs propres règles. Ce travail le LV Matthieu l’effectue bien en amont du déploiement (environ 3 mois avant le passage dans une nouvelle zone) en s’appuyant sur les attachés de défense qui font office de relais avec les autorités locales. Sans cette réservation d’espaces aériens, les Rafale marine et autres aéronefs du groupe aérien embarqué (Hawkeye, Dauphin, Caïman Marine) ne peuvent agir. C’est un véritable challenge quotidien pour le LV Matthieu. « Je fais un métier qui me plaît et je mesure la chance que j’ai de l’exercer dans la Marine nationale, embarqué à bord de bâtiments aux activités opérationnelles denses et multiples tel que le porte-avions Charles de Gaulle. Parce qu’en déploiement, l’environnement évolue sans cesse, il faut continuellement se remettre en question et surmonter de nouveaux défis. Aujourd’hui dans mes fonctions, il n’y a pas de place pour l’habitude. »
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées