Marine nationale
Dans le cadre du scénario réaliste imaginé pour POLARIS 21, exercice de préparation opérationnelle à un engagement de haute intensité, la « force rouge » a conduit une opération tactique amphibie à l’Est de la Corse. Sur ce territoire pivot du scénario, au large duquel les forces aéromaritimes rouges et bleues s’opposent, cette opération amphibie baptisée « Paoli », conduite par le groupe tactique embarqué (GTE) de l’armée de Terre et l’état-major porte-hélicoptère amphibie (PHA) Tonnerre, s’est déroulée en trois temps.
Tout d’abord, un raid nautique en engin de débarquement amphibie rapide (EDAR) a permis de débarquer, de nuit, un détachement de la 13ème demi-brigade de Légion étrangère (DBLE). Après cinq heures et 60 nautiques parcourus (108 km) dans un environnement météorologique particulièrement défavorable, les militaires sont débarqués à Porto-Vecchio à 6h du matin. Les légionnaires ont alors procédé à un blanchiment de zone avant de se diriger vers le site de Frasselli, près de Figari, afin de neutraliser un système de défense anti-aérien utile à la force bleu, qui protégeait le littoral ainsi que le détroit maritime.
Pendant ce temps, depuis le PHA Tonnerre, un détachement du 54ème régiment d’artillerie (RA) de Hyères est débarqué à bord des deux EDAR pour installer en Corse un dispositif de défense sol-air. Dans le même temps, l’équipage du Tonnerre conduit des actions civilo-militaires, pour influencer le cours de l’exercice et masquer la manœuvre militaire. Plus tard dans la journée, les troupes amphibies de la force rouge ont repris la direction du port de commerce de Porto-Vecchio pour y rembarquer à bord des EDAR et ainsi regagner le Tonnerre en mer.
L’opération « Paoli », intégrée de manière réaliste au scénario dense de Polaris 21, témoigne de la complémentarité nécessaire et effective entre l’armée de Terre et la Marine nationale dans la conduite d’opérations de la mer vers la terre. Elle illustre la capacité de nos armées à opérer une projection de forces sur un théâtre disputé, assurant ainsi un continuum mer-terre, en réduisant l’exposition du bâtiment au large. Le déploiement à terre de ces militaires offre au commandant de la task force 472 des solutions militaires terrestres de défense aérienne, qui viennent durcir la défense du littoral qu’il occupe et en interdire l’accès à la task force 473, la force bleue du groupe aéronaval.
L’intensité propre à ce type de manœuvres contribue à l’aguerrissement et à l’endurance des marins du Tonnerre, en situation d’alerte pendant toute la manœuvre, et des soldats à terre. Ensemble, les militaires prennent le contrôle d’une installation stratégique tout en conduisant une manœuvre d’influence, relayée depuis le bord. Cette simultanéité des actions dans l’espace physique et l’espace immatériel où se joue la maîtrise et la diffusion de l’information, vérifiée ou non, est bien l’une des clés de voutes de POLARIS 21. Elle met les armées françaises à l’épreuve des situations qui interviennent de plus en plus fréquemment dans le monde contemporain.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées
