POLARIS 21 est inédit en de nombreux points, notamment dans la mesure où cet événement d’ampleur propose des opportunités de séquences de tirs rares. Il permet de réaliser des combinaisons de projection de puissance à caractère stratégique ou tactique, depuis plusieurs milieux, plusieurs théâtres d’opérations et grâce à l’action des porteurs de plusieurs pays alliés. Le tout étant préparé dans des conditions dégradées de communication, l’objectif de préparation à la haute-intensité est pleinement ciblé.
Dans le cadre du scénario, la Task Force 473 (TF 473), ou « Force bleue », est une force aéromaritime internationale, constituée autour du groupe aéronaval français (GAN). Avec le porte-avions à propulsion nucléaire Charles de Gaulle, son groupe aérien embarqué, des frégates d’escorte françaises, américaine, grecque, italienne et espagnole ainsi que deux ravitailleurs français et espagnol, d’un sous-marin nucléaire d’attaque, le GAN est capable de contribuer simultanément à la maîtrise de vastes espaces aéromaritimes, à l’entretien d’une capacité d’appréciation autonome de situation mais aussi à la projection de puissance au loin et dans la profondeur.
À plusieurs reprises pendant POLARIS 21, le groupe aéronaval a démontré ses capacités sur ce dernier point. Sur ordre du centre de planification et de conduite des opérations, le GAN a identifié des cibles, planifié des frappes et conduit une manœuvre combinée dans plusieurs milieux, tout en maintenant la protection de la force. Ces frappes sont particulièrement complexes car réalisées depuis plusieurs milieux, plusieurs théâtres (mer Méditerranée et océan Atlantique) et engagent des unités françaises et la frégate américaine USS Porter. Lors d’une frappe, ce sont ainsi près d’une cinquantaine de missiles de croisière qui sont projetés sur des cibles stratégiques depuis une dizaine de porteurs différents. Cette frappe d’une ampleur inédite a par ailleurs été préparée puis conduite sans communication satellite, ce qui complexifie singulièrement la manœuvre. Mais c’est à ce prix que le GAN peut renforcer sa résilience.
Mais s’appuyant sur le réalisme et l’épaisseur du scénario de POLARIS 21, c’est bien l’ensemble des unités françaises et étrangères qui s’entraîne à ces actions de haute intensité dans un environnement contesté. Pour s’opposer à la bulle de déni d’accès mise en place par la force adverse, la TF 473 articulée autour du groupe aéronaval doit synchroniser de nouvelles frappes de niveau tactique avec des opérations de forces spéciales ou de lutte informatique offensives. Il s’agit en effet de pouvoir vulnérabiliser le dispositif adverse avant de pouvoir le percer puis enfin le neutraliser par des frappes de missiles ou de bombes exécutées depuis plusieurs porteurs.
A l’occasion de POLARIS 21, le groupe aéronaval exploite toute ses capacités d’action graduée, en lien direct avec les marines alliées. Mobile et endurant, le GAN propose ainsi des solutions tactiques et stratégiques, de sa simple présence dissuasive à la frappe dans la profondeur, adaptée aux besoins des autorités politiques. La mise en œuvre de tous ces savoir-faire pendant POLARIS 21 vient finaliser la préparation opérationnelle du groupe aéronaval avant ses prochains déploiements opérationnels de 2022.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées