Le 17 mars 1978 au matin, la Bretagne se réveille sous l’odeur nauséabonde du pétrole qui s’est répandu sur le littoral : 350 km de côtes souillées, des milliers d’oiseaux morts, telles sont les conséquences du naufrage du pétrolier Amoco Cadiz au large de Portsall. 40 ans après, le souvenir reste gravé dans les mémoires. Cette gigantesque marée noire va amener les pouvoirs publics à repenser l’ensemble du dispositif d’action de l’État en mer.
Le préfet maritime voit ses moyens renforcés et ses pouvoirs étendus. Le dispositif actuel de l’action de l’État en mer permet d’agir dans des délais très courts, car la gestion d’un accident est avant tout une course contre la montre.
L’installation d’un radar de surveillance à Ouessant connecté à l’ensemble du réseau des sémaphores, a ainsi amélioré l’information et, en cas d’incident, le préfet maritime est en mesure d’envoyer rapidement, par hélicoptère, une équipe d’experts pour se faire lui-même une idée de la situation.
Le préfet maritime dispose, en outre, d’un pouvoir accru : le pouvoir de mise en demeure qui lui permet de fixer des délais à l’armateur, voire d’agir à sa place en cas de danger imminent. La meilleure illustration est le cas de ce cargo, le Britannica Hav qui s’est retourné le 20 mars 2018, suite à une collision avec un bateau de pêche, et qui a ensuite été remorqué jusqu’au port du Havre, par l’Abeille Liberté, après application de ce pouvoir de mise en demeure par le préfet maritime.
Les remorqueurs « Abeille », présents sur chaque façade, sont prêts en permanence à appareiller en 40 minutes et, en cas de gros temps, sont prépositionnés à Ouessant. Toutes ces dispositions ont permis d’éviter, chaque année, au large de la Bretagne, une dizaine de catastrophes, du type de celle de l’Amoco Cadiz.
Le préfet maritime s’appuie sur les moyens de l’ensemble des administrations intervenant en mer. La Marine nationale est au cœur de ce dispositif car elle dispose de moyens hauturiers et endurants, aptes à intervenir quand les conditions météorologiques sont très dégradées.
Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées