Abeille Bourbon : remorquage de l’un des plus gros porte-conteneurs au monde

Le 1er mars au large de Brest, dans une mer agitée, le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Bourbon a pris en remorque l’un des plus grands porte-conteneurs au monde, l’Emma Maersk. Il s’agissait cette fois d’un entraînement piloté par la préfecture maritime de l’Atlantique. Un exercice instructif qui a constitué une expérience supplémentaire pour des marins déjà aguerris à ce type d’opération.

Ces derniers jours, voyant passer l’Emma Maersk dans le goulet de Brest pour une opération d’entretien, la préfecture maritime de l’Atlantique a organisé et coordonné un exercice de remorquage, bénéfique pour les marins de l’Abeille Bourbon, les équipes d’évaluation et d’intervention (EEI) de la Marine nationale, et les marins du cargo.

Ce mardi 1er mars vers midi, l’Abeille Bourbon rejoint l’Emma Maersk, propulsion stoppée, à une quinzaine de nautiques au Sud-Ouest de Ouessant. Dans des conditions de mer agitée, Thierry Choquet, le commandant de l’Abeille, déploie quatre de ses marins et deux membres de l’équipe d’évaluation et d’intervention de la marine sur le cargo par voie nautique. A l’aide d’un fusil lance amarres, un marin de l’Abeille Bourbon projette alors l’équivalent d’une pomme de touline reliée à un bout léger sur la plage avant du cargo. Ce bout, récupéré à la main dans un premier temps puis à l’aide d’un guindeau, permet de relier l’Abeille Bourbon au cargo avec une aussière de plus en plus grosse jusqu’à un câble en métal de plus de 6 centimètres de diamètre appelé « pantoire ».

L’Abeille Bourbon s’écarte lentement du cargo en déroulant la remorque, un câble relié à la pantoire, sur une distance de plus de 800 mètres. Le convoi se met ensuite en route vers l’ouest en montant progressivement en allure. L’Emma Maersk est remorqué pendant près de trois heures à une vitesse de 3 à 5 nœuds.

Conduit dans des conditions de mer et de vent agitées (mer 4, vent force 5), cet entraînement a permis de coordonner les moyens, de valider l'efficacité des dispositifs de prise de remorque et la résistance des points de remorquage ainsi que le comportement du navire en difficulté. Les différentes phases ont ainsi pu être testées : arrêt de l’Emma Maersk, dérive du navire, prise de remorque, tensionnement, remontée au vent des deux navires puis largage et récupération de la remorque.

Pour tenir la mer sans ses conteneurs, l’Emma Maersk a été ballasté (lesté avec de l’eau de mer). Son déplacement approchait ainsi les 100 000 tonnes (170 000 à pleine charge), beaucoup plus que les 4000 tonnes de l’Abeille Bourbon.

Les équipages (AP Moller-Maersk, Bourbon, Marine nationale) ont mené cet exercice en toute sécurité, dans un esprit de coopération. Ce type d’entrainement contribue à améliorer la sécurité des navires et de la navigation au large des côtes métropolitaines.

Le développement du transport de marchandises s'est fortement accru ces vingt dernières années, entrainant la construction de porte-conteneurs géants dont les capacités d'emport ont quadruplé. L’Emma Maersk est l’un des plus grands porte-conteneurs actuels. D'une capacité de 15.500 conteneurs, il affiche une longueur de près de 400 mètres pour une largeur de 56 mètres.