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3 questions à… Portrait du maître Caroline, chef de poste du sémaphore d’Alistro

Mise à jour  : 08/03/2019 - Direction : SIRPA Marine

Situé sur la côte Est de la Corse, le sémaphore d’Alistro voit sa conduite assurée par la maître Caroline depuis le 1er février 2019. S’il s’agit d’une première pour la façade méditerranéenne, cette prise de fonction de chef de poste par une femme doit permettre d’encourager d’autres vocations sur un poste particulièrement polyvalent.

Un chef de poste doit en effet afficher des connaissances dans de multiples domaines, opérationnels, techniques et administratifs et ce en quasi-autonomie, loin des centres décisionnels.

Entrée dans la Marine nationale en 2002, la maître Caroline dispose d’une riche expérience en sémaphore mais également en centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS).

Pouvez-vous nous présenter le parcours qui vous a conduit à ce poste ?

Je suis entrée dans la Marine nationale à l’âge de 18 ans après l’obtention d’un baccalauréat scientifique.

J’ai rejoint cette institution pour ses valeurs et par affection profonde pour le milieu maritime. Je suis plongeuse depuis l’âge de 10 ans et cette activité a fait naître en moi une vraie passion pour la mer et l’envie de la protéger. Sportive et attirée par la vie militaire, j’ai souscrit un contrat en tant que Matelot Guetteur de la Flotte, « l’ancêtre » des actuels MONAV (matelot navigation).

C’est à Saint-Jean Cap Ferrat, que j’ai appris ce métier de guetteur sémaphorique et ainsi pu accéder au bout de 10 mois au brevet d’aptitude technique de cette spécialité.

Après une affectation au Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage en Mer en Méditerranée (CROSS Med à La Garde - 83), j’ai rejoint en 2007 le sémaphore de Couronne (entre Marseille et Fos-sur-mer) afin de continuer mon apprentissage dans cette spécialité et accéder aux fonctions de chef de quart. J’ai choisi ce sémaphore car je savais qu’il était très formateur par son importante activité opérationnelle.

J’ai obtenu le brevet supérieur en juin 2010 toujours au sémaphore de Couronne où j’ai poursuivi mon évolution professionnelle En 2013, je suis retournée au CROSS MED afin d’accéder à la fonction de chef de quart en CROSS, puis en 2017, je rejoins le sémaphore d’Alistro en Corse où je deviens chef de poste par intérim en septembre 2018 puis chef de poste en titre, tout récemment, en février 2019.

Quel est votre rôle en tant que chef de poste et quelles missions particulières pour ce sémaphore dans cette zone ?

Le sémaphore d’Alistro est situé au sud du dispositif de séparation du trafic (DST) du Canal de Corse et sa zone de surveillance s’étend de la pointe d’Arcu à Solenzara. Il s’assure que tous les navires en provenance de Méditerranée orientale ou d’Italie disposent des informations nécessaires afin d’emprunter le DST en toute sécurité. Le rôle de ce sémaphore, comme pour les 19 sites qui jalonnent la façade Méditerranéenne est d’assurer en temps réel une surveillance de la situation maritime dans les approches maritimes françaises afin de permettre au Préfet maritime de la Méditerranée de disposer d’informations consolidées et de l’orienter, le cas échéant, dans ses choix opérationnels en matière de sauvegarde de la vie humaine, de lutte contre la pollution, ou contre les trafics illicites.

Mon rôle de chef de poste est de m’assurer que toutes les missions ainsi que la formation du personnel soient effectuées correctement et donc de veiller, en lien avec les services de soutien de proximité que les infrastructures du sémaphore et les situations personnelles de mon équipage soient opérationnelles pour pouvoir conduire la mission qui m’a été confiée.

Avez-vous un conseil pour une jeune femme qui souhaiterait s’orienter vers les métiers de la Marine ?

La Marine nationale est une belle institution qui demande une implication personnelle et de passion.

Je suis la deuxième femme à d’accéder à la fonction de chef de poste. Au vu de l’évolution de la spécialité et des effectifs actuels, j’ai bon espoir dans les années à venir de voir ce nombre augmenter.  

En ce qui me concerne, c’est par le travail et la compétence que je pense avoir obtenu le respect de ses subalternes et de sa hiérarchie. C’est en tout cas, ce que j’ai appliqué tout au long de ma carrière et qui m’a permis, je pense, à 34 ans et bientôt 17 ans de marine, d’occuper ce poste à responsabilité.


Sources : Marine nationale
Droits : Ministère des armées