Réflexions sur la crise libyenne
Pierre Razoux (dir)
Mots-clés : Moyen-Orient, relations internationales
Après la chute des régimes autoritaires tunisien et égyptien, le changement de président au Yémen et l’échec du soulèvement populaire à Bahreïn, la crise libyenne de 2011 marque le point d’orgue de la première phase de la crise arabe qui a débuté en décembre 2010 et qui se poursuit aujourd’hui encore, avec ses sursauts imprévisibles, plus ou moins violents. Certains journalistes enthousiastes s’étaient alors empressés de parler de « Printemps arabe », avant que d’autres, moins optimistes, n’évoquent un rigoureux « hiver islamiste ». Quoi qu’il en soit, cette « crise libyenne », par son ampleur et ses répercussions, mérite d’être étudiée. Elle recouvre à la fois le soulèvement populaire contre le régime du colonel Kadhafi (à partir de février 2011), la guerre civile qui s’en est suivie, l’intervention militaire internationale dans le cadre du mandat posé par la Résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU et la phase chaotique qui a suivi la chute du dictateur libyen. À bien des égards, on peut considérer que cette crise n’est pas encore terminée et que ses conséquences continuent d’affecter la sécurité de l’arc sahélo-saharien.
Deux ans après la fin de l’opération militaire de l’OTAN et l’émergence d’une « Libye nouvelle », il nous a semblé pertinent, au sein de l’IRSEM, et malgré la proximité des évènements, de faire le point sur les réflexions suscitées par cette crise. D’emblée, l’intérêt majeur était de bénéficier du regard croisé d’historiens, de géographes, de politistes, de sociologues, de spécialistes des relations internationales et de militaires pouvant se prévaloir d’une réelle expérience de terrain, que ce soit sur les champs de bataille ou les cercles plus feutrés des structures euro-atlantiques.
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