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L’utilisation des drones dans les autres armées

Mise à jour  : 02/09/2010 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Depuis les années 1990, l’armée de terre est équipée de drones tactiques. La Marine nationale quant à elle cherche à développer des engins robotisés pour des déplacements en haute mer.

Les premiers drones tactiques (CL 289) sont livrés à l’armée de terre en 1993. Ces engins constituent l’outil de reconnaissance d’un champ de bataille et de surveillance. Ces avions automatisés équipent le 61e régiment d’artillerie de Chaumont, spécialisé dans l’acquisition de renseignement d’origine « image ». Sa particularité : être lancé d’un véhicule. Le CL 289 dispose d’une endurance de 5 à 8 heures. Ce drone transmet des données en temps réel à une station de réception au sol. Sa mission terminée, l’opérateur déclenche la sortie d’un parachute qui lui permet de récupérer le CL 289 et de le réutiliser.

Dès 1995, un nouveau système vient compléter la famille des drones tactiques : le Crecerelle. Le Crecerelle est un système d’aérodynes légers télécommandés, destiné à l’acquisition du renseignement tactique en temps réel et en temps différé et ce de jour comme de nuit.Il ne dispose toutefois que d’une autonomie de 3 heures. Les systèmes de drones ont permis de fournir des informations aux forces françaises déployées lors des conflits en Bosnie (1998) et au Kosovo (1999). Le Crecerelle, retiré du service, a été remplacé par le SDTI (système de drone tactique intermédiaire). Sa mission : l’observation. Ce système vole cinq heures durant à une altitude de 3500 mètres. Il permet de raccourcir le délai entre l’acquisition du renseignement et la décision de tir de riposte. En 2007, l’armée de terre dispose d’une soixantaine de drones tactiques. A court terme, le CL 289 et le SDTI.

Existera-t-il des drones embarqués à bord de navire ? La direction générale pour l’armement (DGA) étudie la question depuis quelques années. Les contraintes liées à l’environnement maritime constituent les principaux freins à la mise en œuvre du drone. C’est un réel défi de faire décoller et apponter automatiquement un engin volant par mer formée et grand vent. Plusieurs programmes sont étudiés par la DGA. La recherche sur des drones à voilure tournante de type hélicoptère peut être une solution. En novembre 2006, la DGA a lancé trois études de définition sur les systèmes de drones à décollage et atterrissage verticaux (VTOL). Trois équipes industrielles ont été chargées de présenter leur étude en 2008.

DCNS et la Marine nationale ont réussi une première mondiale en septembre 2008 : le premier appontage automatique d'un drone aérien sur une frégate évoluant en pleine mer. Ces essais ont été réalisés le 9 et le 10 septembre 2008, au large de Toulon, avec le CAMCOPTER S-100, drone hélicoptère développé par la société autrichienne Schiebel, qui a été recueilli par la frégate Montcalm. La mise en oeuvre de drones depuis une plateforme s’avère extrêmement complexe, notamment en cas de mauvaises conditions météorologiques. Jusqu'ici, les expérimentations étaient d'ailleurs conditionnées par des tentatives diurnes et avec une mer peu agitée. Pour permettre un déploiement dans des conditions plus difficiles et de jour, comme de nuit, DCNS a conçu le Système d'Appontage et de Décollage Automatique (SADA).

Le SADA, doté d'un capteur infrarouge, peut guider avec précision le drone dans sa phase d'approche et pendant l'appontage. L'objectif, atteint, était une précision de 30 centimètres afin que l'engin soit capable de harponner en toute sécurité la grille de la plateforme hélicoptère. L’utilisation de drones dans la Marine sera un complément aux hélicoptères embarqués pour les missions de patrouille maritime ou de surveillance.


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace