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#MonSouvenir

Mise à jour  : 20/12/2019 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Journalistes, vidéastes, photographes, preneurs de son, community managers, autant de spécialistes qui oeuvrent à la rédaction du magazine "Air Actualités", à la création de contenus sur nos réseaux sociaux, à la réalisation de montages vidéos et au traitement des photos afin de vous tenir informé du quotidien de l'Armée de l'air.

Au crépuscule de cette année 2019, les Aviateurs d'Air Actualités reviennent sur leurs souvenirs de missions.

  • ADC Jean-Luc - Photographe
  • LTT Jennifer - Journaliste
  • SLT Davy - Community manager
  • CAL Emma - Photographe
  • LTT Catherine - Journaliste
  • ADJ Jean-Laurent - Journaliste
  • LTT Esther - Community manager
  • ASP Bérengère - Community manager

ADC Jean-Luc - Photographe

Changement de monture

Fin septembre 2019, à l’occasion d’un reportage pour Air Actualités, une poignée d’aviateurs, qui veillent toute l’année sur l’espace aérien national, m’ouvraient les portes de la « permanence opérationnelle » (PO). Direction le Sud, accompagné de la lieutenant Jennifer, journaliste. Ce n'est pas pour échapper à la grisaille parisienne que nous sommes partis sur la base aérienne 115 d’Orange mais parce qu’elle dispose à la fois d'une PO chasse et d'une PO hélico. Une caractéristique qui nous permettait d’effectuer, deux reportages en une seule mission. La semaine se déroulait normalement et nous attendions le moment idéal pour réaliser des prises de vues en vol d'un Mirage 2000 armé réel et d'un hélicoptère Fennec avec tireur embarqué. Après quelques tergiversations, la décision était prise de photographier un Mirage 2000-5 de l’escadron 1/2 « Cigognes » de Luxeuil, qui devait arriver dans la région, jeudi matin,  pour prendre le relais des chasseurs du 2/5 « Île-de-France » à la PO.  Le vol en Fennec était lui prévu le jeudi en début d'après-midi. Tout s'enchaînait donc à merveille jusqu'à ce que le vol d'entraînement des voilures tournantes soit avancé au jeudi matin... Côté timing, ça commençait à devenir juste mais pas le choix, il fallait ramener les images !

 

Briefing, équipement, brêlage, et premier décollage à 9h39. Mission de combat aérien avec un facteur de charge de 5.5G. Ça tire un peu... 10h16 : interception par le -5 et début d’une séance photos à plus de 10 000 pieds. 25 minutes l'oeil collé au viseur : ça tire encore davantage. Malgré une météo plutôt capricieuse, le résultat est là. Je suis presque content de moi (ce qui est assez rare pour le souligner). Bon maintenant il faut se poser car sinon je vais être à la bourre, me dis-je intérieurement ! Atterro 10h48. 10h53 : arrivée au parking avion. La verrière du cockpit s’ouvre. Et là, c'est la course : se débreller, courir en piste, les appareils photo brinquebalant autour du cou, pour rendre le système de rappel de jambes, se précipiter aux « ops » pour signer le cahier d'ordre

et enfin, sauter dans la voiture où m’attend ma collègue Jennifer, prête à démarrer sur les chapeaux de roues pour rejoindre l'escadron d’hélicoptères 5/67 « Alpilles ».  11h15 : on embarque précipitamment dans le Fennec qui nous attend, rotor tournant. Pleins gaz, la machine s’élève. L’équipage débute ses missions d’interception. À l’arrière de l’appareil, le bruit répété d’un déclencheur résonne… celui de mon Nikon D5. C’était sur le fil mais tout est dans la boîte. PO chasse et PO hélico !

 

Ce fut la première et sans doute la seule fois dans ma carrière que j’effectuai deux vols dans deux aéronefs différents, en si peu de temps.

    

LTT Jennifer - Journaliste

26 mai 2019. Je retrouve mes collègues à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Nous nous envolons à plus de 2000 km de la France pour couvrir un exercice international. Pendant la phase d’atterrissage de l’avion, j’observe les paysages à travers le hublot. J’aperçois la mer puis les montagnes, légèrement enneigées. Notre avion se pose. Nous voilà arrivés en Norvège, le pays du soleil de minuit. Et plus précisément à Bodo où l’Armée de l’air a déployé ses ailes pendant deux semaines. Aux côtés de leurs alliés étrangers, nos Aviateurs ont participé à l’« Arctic Challenge Exercise ». Ce dernier vise à entretenir l’interopérabilité et à s’entraîner à entrer en premier sur un théâtre d’opérations.

En arrivant sur la base aérienne de Bodo, le cadre, entre mer et montagnes, me fait penser à la base aérienne de Ventiseri-Solenzara. Mais le plus surprenant est qu’il fait encore jour à 22h, comme si le temps s’était arrêté au beau milieu de l’après-midi. Sur la base norvégienne, près d’une soixantaine d’aéronefs sont stationnés pendant tout l’exercice. C’est mon premier reportage sur un exercice d’une telle ampleur et avec autant d’avions de différentes nationalités (Norvège, France, États-Unis, Allemagne et Suède).

Cette mission a été pour moi l’une des plus enrichissantes. Elle m’a permis de découvrir une autre facette de l’Armée de l’air, de voir les liens étroits qu’elle entretient avec ses alliés étrangers et de suivre le quotidien de nos Aviateurs en entraînement.

     

SLT Davy - Community manager

Le meilleur ami du chien

Cette année, j’ai eu la chance de me rendre sur la base aérienne 123 d’Orléans, au quartier Reymondaud, pour rencontrer Vince et Djony, un duo commando/chien de combat du commando parachutiste de l’air n°10 (CPA 10). Si j’étais déjà impressionné par les qualités naturelles  et les compétences militaires de Djony, primé en 2017 lors des trophées des chiens héros à Paris,  je suis resté scotché par les histoires de son maître, Vince. Ce jour là, j’ai rencontré le meilleur ami du chien.

Il est l’un des pionniers de l’incorporation du chien dans les groupes action du CPA 10, et ses anecdotes m’ont fasciné. Découverte d’une mine indétectable par la technologie en opération extérieure, interception de nuit en plein désert d’un terroriste qui tentait de prendre la fuite : en l’écoutant, je me sentais comme au cinéma, sans l’image. Si les récits de Vince m’en faisaient presque oublié la dangerosité de telles opérations, ils m’en révélaient « l’âme » de tout commando : loyauté et amour de son métier.

J’aimerais raconter ses histoires à tout le monde, écrire un livre, tourner un film sur ce couple héros qui lutte quotidiennement pour les intérêts vitaux de mon pays. Vince et Djony forment un duo inséparable, en France comme sur les théâtres étrangers. 

Je vous invite à lire l’article de l’adjudant Jean-Laurent Nijean « zoom sur un équipier très spécial » dans le Air Actualités n°719 de mars 2019.

    

CAL Emma - Photographe

Quelque part dans le ciel landais à la fin du mois d’octobre… Il est 18h. Cela fait une heure que j’ai embarqué dans un Caracal de la base aérienne 120 de Cazaux. C’est ma première mission photo à bord d’un hélicoptère de l’Armée de l’air, un honneur pour moi. D’autant que ce soir-là, un voile de lumière se dégage de la pénombre et laisse paraître le blanc du sable de la dune du Pilat

Ce moment-ci était pour moi un cadeau de la nature ; voir le ciel changer de couleur au fil des minutes à travers l’objectif de mon appareil était un véritable bonheur.

Je mesure la chance que j’ai, de pouvoir vivre des reportages dans des conditions de ce type.

Je garde un souvenir mémorable de cet exercice, qui marque le début de ma nouvelle carrière militaire au SIRPA Air.

     

LTT Catherine - Journaliste

C’est l’automne à Paris mais pas ici, à Rangi’. Dans les Tuamotu, on a troqué les feuilles mortes contre des fleurs de tiaré, la fraîcheur contre 30 degrés au compteur. A l’aéroport, une cinquantaine de militaires viennent de débarquer d’un avion de transport « Casa » sous les regards, surpris, de quelques touristes. La saison des cyclones va bientôt débuter et les forces armées testent leur capacité de réaction, grandeur nature.

Installée en cabine, sur le strapontin d’ordinaire réservé au mecnav, entre Rémi, le commandant de bord et Nicolas, le pilote, j’attends que l’équipage du Casa reparte pour Papeete. Pendant le vol, je dois tourner une séquence face cam’ pour la vidéo que nous préparons avec mes collègues, Vincent et Greg, cadreur et preneur de son. Le Casa est au roulage ; concentrée, j’en profite pour me répéter intérieurement le petit « speech » que je vais devoir lancer après le décollage jusqu’à ce que le paysage de carte postale, qui défile à travers la vitre du cockpit, happe mon regard. Le lagon bleu de l’atoll de Rangiroa, ses palmiers, son étroite bande de terre… Pendant une poignée de secondes, je reste perdue dans mes pensées. L’avion s’avance pleins gaz sur la piste pendant que je prends du recul. Je suis en Polynésie française, à 16 000 kilomètres de la métropole auprès de nos aviateurs des antipodes. Et je n’en reviens toujours pas. La tête dans les nuages, mes fidèles compagnons de poches - calepin et stylo – avec moi, je savoure ces instants uniques. « On peut y aller quand tu veux pour l’interview » m’indique le commandant Rémi. L’entretien débute, quelque part dans le ciel bleu azur du Fenua… 

Ce jour là, j’ai délocalisé mon bureau à l’autre bout du monde. Et le moins que je puisse dire, c’est que faire son job à 1500 pieds au-dessus du Pacifique sud, ça ne s’oublie pas.

     

ADJ Jean-Laurent - Journaliste

Le meilleur ami du journaliste

Le souvenir qui m’a plus marqué cette année est une aventure avec un berger belge malinois.  L’histoire a commencée en 2018 quand Djony, un chien du commando parachutiste de l’air n°10 reçoit le trophée du chien héros.

Envoûté par la passion que lui voue son maître, le sergent-chef Vince, je n’ai qu’une idée, mettre en lumière le parcours fabuleux de cet aviateur à quatre pattes. Avec la complicité du lieutenant Davy, community manager, nous voilà parti pour un reportage hors du commun. Après les autorisations de rigueur, nous avons pu réaliser le test d’un face à face avec Djony. Aidé par Davy, j’enfile la tenue d’homme d’attaque. Lourde et épaisse, cette combinaison de protection est tout à fait adaptée à l’entraînement au mordant. Au fond de moi, je me dis que ce ne sera qu’une simple formalité. Aucun risque, aucune douleur. De plus, j’ai déjà côtoyé Djony à plusieurs reprises et il n’a jamais esquissé le moindre grognement à mon égard. Ce chien qui semble si gentil. Me voilà prêt. 

Au loin, Djony aperçoit enfin la tenue d’homme d’attaque. Conditionné par son entraînement quotidien, il sait que le combat est proche. La transformation est immédiate. Du gentil toutou affectueux, le voilà transformé en dogue enragé. Tendu, il tire sur la laisse de son maître, attendant l’ordre pour l’assaut. Sa respiration se fait beaucoup plus rauque. Il n’a qu’une hâte : montrer à ce bonhomme de pacotille ce qu’est vraiment un berger malinois. Je suis soudain moins sûr de moi. Les battements de mon cœur s’accélèrent. Bien que tenu en laisse par son maître, l’attaque du fauve n’en est pas moins impressionnante. En un clin d’œil, Djony bondit sur ma jambe pour m’immobiliser. Quel impact ! Je loue l’épaisseur de la tenue car la pression de sa mâchoire refermée sur ma cuisse est titanesque. Je tente néanmoins de faire bonne figure en jouant le jeu de l’agresseur qui tente de le repousser, de le faire lâcher prise. Mais rien à faire, il fait fi de tous mes efforts et ne veut pas en démordre.

Le sergent-chef Vince le rappelle à lui, il obéit comme à regret puis s’élance à nouveau dès que ce dernier lui ordonne d’attaquer un autre membre. Quelques rounds plus tard, c’est avec plaisir que je peux enfin ôter la combinaison. J’ai bien transpiré. J’ai eu une bonne montée d’adrénaline. Et pour me rappeler à son bon souvenir, il m’a laissé quelques bleus...

Plus tard, en rentrant au chenil, Djony est redevenu le chien tranquille et sociable qu’il était. Néanmoins, en croisant son regard, j’ai cru deviner un sourire moqueur qui disait : « Vivement la prochaine mon ami ! »

    

LTT Esther - Community manager

6 novembre 2019.

Aux aurores, je rejoins les membres de l’équipe de la rédaction qui m’accompagneront pour les 15 prochains jours à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Notre destination, les Emirats Arabes Unis pour suivre un cours international sur la base aérienne 104 d’Al-Dhafra puis le Dubaï Air Show, au travers de reportages photos & vidéos, d’articles pour Air Actualités ainsi que de publications pour les réseaux sociaux.

Après 5 heures de vol, au moment d’atterrir je découvre avec émerveillement les lumières émiriennes depuis mon hublot que je ne quitte pas des yeux.

Au programme de la première semaine, le suivi du cours ATLC. L’objectif ? Qualifier les équipages « Mission Commander » pour diriger une mission d’entrée en premier de haute intensité (telle que Chammal). Il s’adresse aux pilotes « chef de patrouille ».

J’ai été marquée par le nombre d’appareils, de nationalités différentes – émiriens, américains, australiens et anglais notamment, présents sur le parking.

Ensuite, nous avons quitté Abu Dhabi pour rejoindre Dubaï. Impressionnée par la densité de la ville et de ses buildings, je garde un excellent souvenir de ces jours passés  aux côtés des ambassadeurs de la Patrouille de France et du Rafale Solo Display, dans le cadre de leurs toutes dernières démonstrations. Le Dubaï Air Show est un salon aéronautique qui permet aux ailes françaises de s’illustrer auprès d’un public international, grâce à une mission de rayonnement.

Je suis fière d’avoir pu participer à cette double mission de communication, au cœur du désert émirien.

    

ASP Bérengère - Community manager

Lundi 14 octobre 2019, 16 h 00 : je quitte le ministère des armées pour la base aérienne 120 de Cazaux.
Une équipe du service d'information et de relations publiques de l’Armée de l’air (SIRPA Air) est déjà sur place. Je dois rejoindre l’escadron d’hélicoptère 1/67 « Pyrénées » pour couvrir l’exercice franco-américain « Dark Dune » sur les réseaux sociaux.

Le lendemain, 8 h 30 : à peine arrivée, l’adjudant Jean-Laurent m’indique que je vais embarquer dans un V22 Osprey de l’US Air Force en début d’après-midi. 

À l’intérieur de celui-ci, des commandos parachutistes de l’air ont embarqué pour un entraînement. L’excitation monte. Je mesure la chance d'être dans cet aéronef.

13 h 00 : les instructions sont données puis sonne l’heure de l’embarquement. Nous prenons de la hauteur quelques minutes plus tard. Lorsque la soute du V-22 s'ouvre, elle laisse apparaître les paysages familiers de la région du sud-ouest. Successivement, se dévoilent vu du ciel, les pins, la dune du Pilat et l’immensité de l’océan.
L’aventure se poursuit en prenant encore plus d’altitude, direction Orléans cette fois. Là-bas, j’assiste au posé en quelques secondes des commandos. Une fois la mission effectuée et les réservoirs remplis, les V-22 rentrent à Cazaux.

18 h 00 : retour sur la terre ferme. Je rejoins l’adjudant Jean-Laurent pour débriefer avec lui. Je réalise alors que j'ai réalisé mon tout premier vol au sein de l’Armée de l’air avec l’US Air Force. Engagée l'an dernier, si quelqu’un m’avait dit que je vivrais cette expérience, je n’y aurai pas cru.

    


Source : Armée de l'Air et de l'Espace
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