Pour que la mission Skyros se déroule sans accroc, de nombreux Aviateurs œuvrent dans l’ombre des équipages. Rarement mis sur le devant de la scène, ils sont pourtant des maillons indispensables à la réalisation d’une tel déploiement, à travers cinq pays différents : Djibouti, l’Inde, les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Grèce. Dans ce premier article, zoom sur quatre spécialités !
Caporal-chef Déborah : au cœur du ravitaillement en carburant
Veiller à la qualité du carburant et à son approvisionnement en temps et en heure, condition sine qua non de l’activité aérienne et de la sécurité des vols, est l’essence de son métier. Ce n’est pas le caporal-chef Déborah, technicienne du Service de l’énergie opérationnelle (SEO) sur la base aérienne 115 d’Orange, qui dira le contraire. Avec son collègue, le brigadier Ismaël, ils sont responsables de l’additivation en antiglace de l’A330 MRTT et des Rafale, en Inde et en Grèce. « Durant ces deux étapes, ce sont des sociétés civiles qui ne disposent pas de carburéacteur F34 avec antiglace qui nous ravitaillent en carburant », explique-t-elle. L’ajout de cet additif est donc indispensable : il empêche la formation de cristaux de glace en altitude élevée qui pourrait éteindre le réacteur des aéronefs. Grâce à leur travail, les équipages déployés pour Skyros peuvent, chaque jour, réaliser sans crainte des vols d’entraînement à haute valeur ajoutée avec nos partenaires.
Médecin principal Sonia : au service de la santé des Aviateurs
Le médecin principal Sonia et les infirmières en soins généraux de premier grade, Margaux et Pauline, sont les blouses blanches de la mission Skyros. En charge du soutien médical du détachement, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, elles ont également un rôle de conseil auprès du commandement à jouer, en particulier au regard de la gestion de la Covid, élément grandement perturbateur. Chacune des étapes a été méticuleusement étudiée lors des Site Survey (étude de site) en novembre 2020. « Nous avons pu prendre connaissance des plateaux techniques hospitaliers offerts à chaque escale et de leur situation géographique par rapport aux bases aériennes où nous sommes stationnés de telle sorte à ne pas être pris au dépourvu en cas d’urgence », explique le commandant Sonia. Dans ce contexte sanitaire exceptionnel, elles coordonnent, avec les autorités de chaque pays traversé, la réalisation des tests PCR pour chacun des Aviateurs déployés.
Lieutenant Laurent : expert des systèmes d’information et de communications
Le lieutenant Laurent est le commandant des systèmes d’information et de communications ainsi que l’officier cyber de la mission Skyros. « Épaulé par deux administrateurs réseaux et deux administrateurs systèmes de l’Escadre aérienne de commandement et de conduite projetable (EAC2P) d’Évreux, je suis chargé d’assurer la planification, le déploiement et la mise en œuvre de l’architecture SIC à chaque étape », expose-t-il. Il s’agit, entre autres, d’installer des postes internet et intradef, la téléphonie mobile, les logiciels, etc., indispensables à la réalisation de missions aériennes. Il faut savoir que les mécaniciens ont besoin des réseaux pour assurer le suivi technique et logistique des aéronefs sans quoi leur navigabilité ne pourrait être assurée !
Sergents-chefs Aline et Jessica, sergent Adeline : relever les défis logistiques !
38 tonnes de fret ont été projetées de métropole afin que l’armée de l’Air et de l’Espace soit au rendez-vous des activités aériennes qui se sont tenues à Djibouti entre le 4 et le 20 janvier 2021, puis de la mission Skyros. Un défi de taille pour le sergent Adeline et les sergents-chefs Aline et Jessica, logisticiennes au sein des escadrons de soutien et de ravitaillement technique aéronautique (ESRTA) de Saint-Dizier et de Mont-de-Marsan. Dès le mois de septembre 2020, elles ont été chargées de recueillir les besoins en matériel de chaque détachement déployé, notamment ceux des mécaniciens, responsables du maintien en condition opérationnelle des aéronefs. « Une fois que nous avons construit le fichier fret, qui recense les besoins de tous les acteurs, on obtient précisément les poids et les volumes des marchandises à déployer sur chaque site de la mission, détaille le sergent Adeline. Le lot comprenant l’ensemble des matériels nécessaires à la mise en œuvre et à la maintenance des aéronefs a été préparé par la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. On exprime ensuite les demandes de transport pour l’expédition auprès de l’état-major opérationnel air (EMO air relevant du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes-CDAOA) qui établit des ordres de préacheminement. Ces ordres déterminent la place du matériel dans chaque avion. » Et d’ajouter : « L’EMO air a été d’un soutien exceptionnel. Même s’ils ne sont pas présents physiquement avec nous durant Skyros, ils ont participé pleinement à la réussite de cette mission. » Les trois logisticiennes sont également d’un soutien sans faille en cas de dépannage aéronautique. « Lorsqu’il y a des pannes, nous devons fournir les pièces nécessaires à la maintenance, indique le sergent-chef Aline. Lorsqu’elles viennent à manquer, nous envoyons des messages de recomplètement afin de reconstituer le stock. Nous avons dû en émettre une quinzaine lorsque nous étions à Djibouti. Le matériel peut-être acheminé par voie aérienne civile ou militaire. »
Au terme de l’exercice axé sur l’Entry Force à Djibouti, une partie du matériel a rejoint la France par voie aérienne. Skyros terminé, le reste du fret se posera à Orléans. « Afin de le rapatrier à Mont-de-Marsan via des camions, j’établirai une demande de post-acheminement », conclut le sergent-chef Jessica.
Sources : EMA COM
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