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Big Frog, un aéronef innovant

Mise à jour  : 09/09/2011 - Direction : Armée de l'Air et de l'Espace

Le capitaine Christophe Delbos, pilote de chasse sur Mirage 2000, est qualifié, avec la team Big Frog, pour participer à la course aérienne la plus rapide du monde, les Reno Air Races aux États-Unis du 14 au 18 septembre. Retour sur l'implication de l'armée de l'air dans le projet Big Frog.

La participation au projet

  • L'armée de l'air participe au projet innovant «Big Frog»

Le 10 décembre 2009, l'avion Big Frog est arrivé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Destiné à rester plusieurs mois, le Big Frog sera stationné dans un hangar mis à disposition par l'armée de l'air.

Adhérant à la démarche visant à relever des défis innovants et visionnaires, l'armée de l'air s'est associée à ce projet, aux côtés de grandes entreprises aéronautiques telles que Dassault Systèmes, SMA (société de motorisation aéronautique) ou encore le groupe PICY qui développe la nanotechnologie eCRT ( electron Convertor in Real Time ).

Le projet Big Frog est un défi aéronautique, à la fois technologique et sportif. Magnifique avion de course composé de carbone, le Big Frog est doté d'un moteur diesel, innovation notable de l'appareil avec l'équipement de l'eCRT. De conception moderne, ce moteur autorise de très bonnes performances, tout en étant infiniment moins gourmand et moins polluant que les moteurs de course traditionnels.

L'avion Big Frog poursuit sa mise au point afin de participer du 15 au 19 septembre 2010, à la course aérienne, mondialement connue, les "Reno National Championship Air Races ", dans le Nevada aux Etats-unis. Matérialisée par des pylônes, cette épreuve en peloton se déroule à 15 mètres du sol. Les appareils les plus rapides de la compétition évoluent à plus de 800 km/h de moyenne, soit deux à trois fois plus vite qu'une Formule 1 !

L'équipe Big Frog s'est dotée des moyens techniques et humains nécessaires pour engager un pilote et un moteur français dans la catégorie "Sport Class" qui évolue aux alentours de 600 km/h de moyenne.

Le premier vol

  • Premier vol officiel de «Big Frog» à Mont-de-Marsan

Jeudi 3 mars 2011, la base aérienne de Mont-de-Marsan a accueilli une délégation de 80 industriels, journalistes et colonels de la réserve citoyenne pour la première présentation officielle du défi Big Frog et de son équipe. À cette occasion, le général Alain Silvy, inspecteur de l’armée de l’air, représentait le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Jean-Paul Paloméros.

Big Frog (grosse grenouille) est le nom que porte un avion conçu pour représenter la France aux Reno Air Races , la course la plus rapide du monde qui se déroule aux États-Unis. Pour les fondateurs du projet, dont beaucoup sont issus du monde des sports mécaniques et de la Formule 1, Big Frog est avant tout «un grand défi français sportif, technologique, environnemental et humain ». Il s’agit en effet de construire un avion pour renouveler l’exploit du Français Michel Détroyat, le seul étranger aujourd’hui à avoir gagné les US National Air Races face aux Américains en 1936. Il pilotait alors un Caudron Rafale équipé d’un moteur Renault. Soixante-quinze ans plus tard, «une équipe d’hommes passionnés par les nouvelles technologies, le challenge et le dépassement » a décidé de construire un avion pour défier les Américains lors des «Reno Air Races », en septembre 2011. Véritable bête de course, Big Frog est aussi l’image d’une technologie avant-gardiste et environnementale. Petit et léger, l’avion est composé d’une cellule en carbone, exclusivement conçue pour la course, à laquelle est intégré un moteur à pistons turbo diesel. Ce dernier, qui répond à des normes environnementales en termes de consommation de carburant (réduction de 40%) et de faible émission de CO2, constitue une première mondiale dans une course de vitesse aéronautique. «Intégrer un moteur propre dans un avion dédié à la performance et à la vitesse semblait un défi insensé aux yeux de nombreuses personnes, raconte Franck Doyen, l’un des pères de Big Frog. Mais nous l’avons fait et il fonctionne! »

Côté armée de l’air, l’aventure a commencé en juin 2009, à l’occasion du salon international aéronautique «Le Bourget», durant lequel il est envisagé d’accueillir Big Frog sur la base aérienne de Mont-de-Marsan. «D’un point de vue pratique, la base apporte la discrétion nécessaire au développement de Big Frog, mais également une zone de vol réservée», déclare le colonel Christophe Oursel, commandant la base aérienne, pour l’ouverture de la présentation. Selon le général Jérôme Huret, commandant le centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) et à l’initiative de cette installation sur le sol landais, «la base possède une piste suffisamment longue pour les essais en vol, des infrastructures de qualité et les compétences des aviateurs présents sur le site ». Le commandant du CEAM, qui est lui-même le pilote d’essai de Big Frog, n’a pas manqué de souligner l’implication de nombreux aviateurs de la base dans le défi, comme les contrôleurs aériens, les pompiers, les spécialistes «peinture» ou des membres du CEAM et en particulier, de l’escadron d’expérimentation et de soutien technique. «Certains se sont réellement passionnés pour Big Frog en mettant à profit leurs compétences, très souvent durant leur temps libre , insiste le général Huret. Ils se sont ainsi enrichis et ont beaucoup appris de ce défi technologique ».

Le partenariat avec l’armée de l’air ne s’arrête pas là, puisque deux des trois pilotes qui représenteront la France aux commandes de Big Frog, à Reno, sont pilotes de chasse sur Mirage 2000 à Mont-de-Marsan. Les trois pilotes, les capitaines Christophe Delbos, Loïc Kardjadj et Willy Gruhier, ont d’ailleurs été invités début 2010 par l’équipe de voltige de l’armée de l’air (EVAA) à Salon-de-Provence afin de s’entraîner au vol en basse altitude sur XTRA 330. «Cette implication de l’EVAA est intervenue quelques semaines seulement après l’annonce officielle du partenariat de l’armée de l’air, explique le général Huret. Cela démontre combien les plus hauts commandements de l’institution ont été enthousiastes face au projet ». Pour le chef d’état-major de l’armée de l’air, il ne fait aucun doute que ce grand défi français s’inscrit résolument dans la démarche d’innovation «ou plutôt d’innov’action » qu’il évoquait à l’occasion des vœux du major général de l’armée de l’air, en janvier dernier. «Je dirais que l’innov’action est le produit de la compétence, de l’imagination et de la volonté nécessaire pour faire aboutir effectivement les idées », expliquait-il alors.

À l’issue de cette journée officielle, le général Huret n’a rien perdu de son enthousiasme pour Big Frog et se félicite de l’engagement de l’armée de l’air: « Je tire un bilan très positif de cette journée. Big Frog est une occasion unique de porter une image moderne et compétitive de l’aéronautique française. C’est le message que nous souhaitions faire passer auprès de tous les participants de cette présentation officielle». Et d’ajouter : «Il faut avoir des rêves et se fixer des objectifs ambitieux pour se dépasser et réaliser de grandes choses ».

Le Bourget

  • Big Frog affiche ses nouvelles performances au Bourget

Pour les fondateurs du projet, dont beaucoup sont issus du monde des sports mécaniques et de la Formule 1, Big Frog est avant tout «un grand défi français sportif, technologique, environnemental et humain ». Il s’agit de construire un avion pour défier les Américains dans leur ciel lors des « Reno Air Races », en septembre 2011. Cette petite bête de course, dont l’armée de l’air est partenaire depuis juin 2009, est exposée dans les allées du salon du Bourget et démontre ses performances tous les jours lors de démonstrations en vol.

Depuis son premier vol officiel, le 3 mars 2011, sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, terre d’accueil du défi Big Frog, le Team n’a pas chaumé pour faire évoluer l’avion. L’objectif : la performance et la puissance maximale. « Depuis environ trois semaines, nous avons installé un nouveau moteur «enhanced» (amélioré), le SMA SR 305 230, explique le général Jérôme Huret, commandant le centre d’expériences aériennes militaire et pilote d’essai de Big Frog. L’avantage est qu’il est certifié à 230 chevaux mais qu’il est capable de beaucoup plus en termes de puissance. Le système de refroidissement a également été légèrement modifié grâce à une boîte à air, ainsi que le circuit interne d’air qui alimente les radiateurs. » Toutes ces modifications ont donné lieu à des vols d’essai effectués par la général Huret. Après le salon du Bourget, l’équipe Big Frog se rendra sur la base aérienne d’Avord, proche des infrastructures de la société SMA du groupe Safran, afin d’exploiter le potentiel du nouveau moteur. « Nous allons notamment installer un turbo compresseur plus puissant, qui entraînera de légères modifications supplémentaires (logiciel de régulation du moteur, augmentation du débit d’huile, circuits de refroidissement…). » Le team se rendra ensuite en Allemagne chez le constructeur de l’hélice (MT Propeller) qui souhaite vérifier qu’elle est capable de supporter la nouvelle puissance du moteur. Début août, les vols d’entraînements reprendront pour les pilotes de courses de l’avion sur le champ de tir de Captieux, dans les Landes, avant le grand départ pour Reno, où ils tenteront de se placer en haut du podium.
Les deux pilotes de course qui participeront aux Reno Air Races assurent tous les jours une démonstration en vol aux commandes de Big Frog: le capitaine Christophe Delbos, pilote de Mirage 2000 à l’escadron de chasse « Cote d’argent » de Mont-de-Marsan et Willy Gruhier, pilote instructeur de voltige.

Le départ pour Reno

  • Un C135 embarque Big Frog pour les États-Unis

Jeudi 25 août 2011, un C135 du groupe de ravitaillement en vol 2/91, de la base aérienne 125 d’Istres, a transporté l’avion de course Big Frog vers les États-Unis, à l’occasion de sa participation aux Reno Air Races , du 14 au 18 septembre 2011.

Depuis 2009, l’armée de l’air est partenaire du projet Big Frog en accueillant, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, l’équipe du projet (la team ) et l’avion de type Nemesis qui participera à la course aérienne de vitesse la plus célèbre au monde. Il s’agit maintenant de transporter Big Frog aux États-Unis pour sa participation aux Reno Air Races.

C’est la première fois qu’un avion est embarqué dans un ravitailleur de l’armée de l’air. La manœuvre nécessite d’ailleurs une logistique particulière. Deux châssis ont ainsi été spécialement conçus pour transporter l’aile de sept mètres d’envergure ainsi que la cabine de Big Frog . Avant son installation à bord du C135 depuis la porte cargo latérale, les mécaniciens, soutenus par les membres de la Team Big Frog , ont réalisé un maquettage au sol, pour prévisualiser la disposition de l’avion démonté dans la soute du ravitailleur. «C’est, en quelque sorte, un jeu de Tetris , explique le lieutenant Thomas Delmas, commandant de bord pour le vol. L’embarquement nécessite une attention toute particulière pour préserver ce matériel unique. »

Le lieutenant Delmas se rendra, pour la première fois, aux États-Unis. «Cela change des entraînements et des opérations de ravitaillement en vol ! » souligne-t-il. L’équipage est également composé d’un navigateur, d’un copilote et de deux mécaniciens navigants. Cinq membres de la Team Big Frog ont aussi pris place à bord, parmi lesquels Franck Doyen, le père du projet, et Philippe Marcello, directeur technique. Le C135 fera une escale technique à Boston avant de repartir vers le Nevada, lieu de la course. À Reno, il faudra compter quatre jours pour remonter Big Frog et deux vols d’entraînement, au moins, pour peaufiner les derniers réglages.

Tandis que le C135 redécollera vers la métropole, l’armée de l’air reste plus que jamais au cœur de l’aventure puisque le capitaine Christophe Delbos, pilote de chasse sur Mirage 2000 à la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, a été sélectionné comme pilote titulaire de la course.

Témoignages

Trois questions à Frédéric Kurzac, directeur stratégie et communication (MAS Events) du défi Big Frog .

En quoi Big Frog est-il un aéronef particulièrement novateur dans son domaine ?

Frédéric Kurzac - Cet appareil est une véritable innovation dans le domaine aéronautique. C’est en quelque sorte un démonstrateur technologique qui associe ce qui se fait de mieux dans l’aéronautique et dans le monde de la Formule 1. L’intérêt de Big Frog est double. D’une part, c’est un avion entièrement fabriqué de matériaux composites. D’autre part, il est équipé d’un moteur diesel ce qui constitue une première pour un avion de ce type et pour cette compétition. Nous n’en sommes pas peu fiers ! La principale problématique était d’annuler les vibrations, engendrées par le moteur diesel et peu compatible avec une structure rigide en carbone. L’aide de Dassault System a été déterminante pour mettre au point le dispositif de liaison entre le moteur et la cellule. Enfin, nous savions que nous devions transporter l’avion Big Frog aux États-Unis, c’est pourquoi il devait être «aérotransportable». Ainsi, l’aile et la profondeur sont démontables ce qui constitue un réel avantage pour la maintenance.

Comment l’idée d’associer l’armée de l’air à la participation de Big Frog aux Reno Air Races est-elle née ?

Il était impensable de réaliser ce projet aéronautique sans associer l’armée de l’air. Les pièces ont été livrées en février 2009. En mai, la cellule a été présentée à la Ferté-Allais au grand public. Quinze jours plus tard, nous avons rencontré plusieurs hauts responsables de l’armée de l’air au salon du Bourget. Le coup de foudre a été immédiat. Pour les aviateurs, il s’agit d’un défi technologique qui offre la possibilité de cultiver une passion aéronautique qui dépasse leur engagement militaire. En décembre 2009, le partenariat a été officialisé en présence de l’avion Big Frog . Sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, l’assemblage de l’avion a été réalisé sous le regard attentif du général Jérôme Huret, commandant le centre d’expériences aériennes militaires. Dix-huit mois se sont écoulés entre l’assemblage des premières pièces et le premier vol d’essai. Au total, 10 000 heures de travail ont été nécessaires entre la recherche et le montage de Big Frog . Ce partenariat est très fort pour l’armée de l’air et pour nous puisqu’il met en exergue des valeurs communes. C’est une histoire d’équipes, où chacun s’est entièrement engagé dans le projet. À chaque fois, les militaires que nous avons rencontrés se sont débrouillés pour trouver une solution à nos problèmes. Leur soutien a été sans faille, du début à la fin.

Quelles sont les contraintes concernant le démontage et le transport de Big Frog à bord du C135 ?

Faire rentrer un avion dans un autre avion, par la petite porte, est un événement inédit ! Nous avons démonté l’avion sur la base aérienne 125 d’Istres. Pour son embarquement, nous avons fabriqué deux châssis sur place. La présence du C135 sur le tarmac nous a offert la possibilité de visualiser parfaitement la disposition à adopter dans le ravitailleur, transformé en gros porteur pour l’occasion. Au total, le matériel pèse une tonne sept. Pour le retour, les contraintes sont bien sûr les mêmes et c’est avec une compagnie canadienne que nous devrions faire le voyage.

Propos recueillis par Quentin Michaud.

Confidences du capitaine Delbos avant les Reno Air Races

Le capitaine Christophe Delbos a été désigné pour représenter l’équipe tricolore de Big Frog au championnat des Reno Air Races qui se déroulera aux États-Unis, du 14 au 18 septembre 2011. Le temps de la compétition, il échange sa tenue de pilote de chasse sur Mirage 2000 contre celle de pilote de la course aérienne la plus rapide du monde. À quelques heures de monter dans l’avion direction les États-Unis, le capitaine Delbos revient sur son aventure et dévoile les ambitions de l’équipe Big Frog.

Comment a débuté votre aventure dans le projet Big Frog ?

Capitaine Delbos - En 2009, Franck Doyen, manager de la team (l’équipe) Big Frog cherchait des pilotes supplémentaires. Lorsque le général Jérôme Huret, commandant le centre d’expériences aériennes militaires sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, m’a proposé de rejoindre le projet, je me suis demandé s’il se moquait de moi. Mais il était tout à fait sérieux et j’ai réfléchi à peine une demi-seconde avant d’accepter. Même si je n’ai pas tout de suite mesuré les conséquences sur les 18 mois suivants, je connaissais un peu les Reno Air Races pour savoir que c’était une opportunité géniale !

Tout au long de l’aventure, j’ai été surpris par l’investissement en termes de temps qu’il a fallu fournir dans le projet. Outre le pilotage, j’ai par exemple participé activement aux relations publiques. Il y a également eu une période de trois semaines de présentation en vol de l’avion Big Frog sur différentes manifestations aériennes. Il s’agit, pour moi, d’une nouvelle expérience formidable car je n’ai jamais été présentateur d’un aéronef dans l’armée de l’air. J’ai eu beaucoup de choses à apprendre, tel que définir un programme de présentation en vol. J’ai également eu la chance de participer au salon du Bourget en juin. J’y ai vécu des moments intenses aux côtés des meilleurs pilotes présentateurs du monde. C’était un moment magique !

Comment avez-vous appris que vous étiez le pilote titulaire de Big Frog aux Reno Air Races ?

Nous savions que Franck Doyen effectuerait son choix après le salon du Bourget. Lorsqu’il me l’a annoncé, j’ai été heureux et très fier. Je n’ai pas été réellement étonné car nous n’étions que deux à être qualifiés pour la course, avec Willy Gruhier. J’avais une chance sur deux. Puis, immédiatement j’ai pensé à la responsabilité qui repose désormais sur mes épaules et je me suis dit : « Maintenant, il ne faut pas que je me rate !» Mais c’est avant tout un grand bonheur.

Après avoir fait l’objet de plusieurs modifications techniques et mécaniques pour augmenter ses performances et la puissance du moteur, Big Frog a été ramené sur la base de Mont-de-Marsan. J’ai alors pu attaquer les vols d’entraînements sur le champ de tir de Captieux où nous avions recréé le tracé exact de la course. Des repères au sol, comme la tour de contrôle ou des miradors, ont simulé les pylônes de Reno. C’était très réaliste. Nous avons ainsi testé les trajectoires « idéales » sans pousser l’avion au maximum de sa puissance. Je me suis également entraîné à anticiper sur le pylône suivant pour que mes trajectoires deviennent plus fluides et naturelles.

Comment passe-t-on du pilote de chasse opérationnel au pilote de course dans le sport de haut niveau ?

Le passage n’a pas été brutal puisque qu’il s’est déroulé sur une période de 18 mois. J’ai exercé mes deux activités en parallèle de façon très naturelle. Néanmoins, en termes de pilotage, je dois faire preuve de vigilance lorsque je passe d’un avion à l’autre. Ce n’est pas un problème si je vole le matin sur Big Frog et l’après-midi sur Mirage 2000. En revanche, lorsque je vole une quinzaine de jours de suite sur l’avion de course, mon cerveau et mon corps s’habituent et le retour sur Mirage 2000 peut être compliqué et inversement. Cette expérience avec Big Frog m’a, avant tout, apporté une autre manière d’aborder l’aéronautique. Aujourd’hui, je suis davantage curieux et intéressé par les aspects mécaniques des aéronefs.

Vous vous envolez demain pour les États-Unis. Qu’est ce qui vous attend ensuite ?

Big Frog a été démonté, puis transporté en avion ravitailleur C135 de l’armée de l’air sur le lieu de la course. Après quatre jours de montage, l’avion sera en état de marche pour effectuer deux vols, l’un de vérification et l’autre de prise en main, le 1er septembre. Puis, le lendemain nous débuterons les entraînements de performance sur le circuit de la course. Ce n’est qu’à partir du 8 septembre que nous serons autorisés à voler aux basses altitudes des Reno Air Races Les qualifications seront ouvertes du 11 au 13 septembre. Nous aurons alors trois jours pour réaliser des vols d’essais libres, parmi lesquels nous choisirons d’être chronométrés sur deux vols références pour les qualifications. Mon meilleur temps définira la poule dans laquelle je vais concourir et ma position de départ. Il existe trois poules (gold, silver et bronze ) dans la « sport class », la catégorie de Big Frog . Du 14 au 18 septembre, je disputerai alors une course par jour avec pour unique objectif de remporter la Bronze cup ! Avec Franck Doyen et Loïc Kardjadj, ancien pilote de Mirage 2000 à Mont-de-Marsan et mon coach pour les Reno Air Races , nous avons mis en place une véritable tactique. Nous avons déjà réfléchi à toutes les éventualités, mais il faudra avoir un œil sur le temps des adversaires et leur comportement tactique. Quoi qu’il arrive, l’objectif que nous nous sommes fixé est tout à fait à la portée de Big Frog . Je suis confiant, nous allons remporter la Bronze Cup !

Propos recueillis par le lieutenant Marianne Jeune

Dossier coordonné par Quentin Michaud.

Plus d'informations : site internet de Big Frog


Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace