Le capitaine Christophe Delbos, pilote de chasse sur Mirage 2000, est qualifié, avec la team Big Frog, pour participer à la course aérienne la plus rapide du monde, les Reno Air Races aux États-Unis du 14 au 18 septembre. Retour sur l'implication de l'armée de l'air dans le projet Big Frog.
Le 10 décembre 2009, l'avion Big Frog est arrivé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Destiné à rester plusieurs mois, le Big Frog sera stationné dans un hangar mis à disposition par l'armée de l'air.
Adhérant à la démarche visant à relever des défis innovants et visionnaires, l'armée de l'air s'est associée à ce projet, aux côtés de grandes entreprises aéronautiques telles que Dassault Systèmes, SMA (société de motorisation aéronautique) ou encore le groupe PICY qui développe la nanotechnologie eCRT ( electron Convertor in Real Time ).
Le projet Big Frog est un défi aéronautique, à la fois technologique et sportif. Magnifique avion de course composé de carbone, le Big Frog est doté d'un moteur diesel, innovation notable de l'appareil avec l'équipement de l'eCRT. De conception moderne, ce moteur autorise de très bonnes performances, tout en étant infiniment moins gourmand et moins polluant que les moteurs de course traditionnels.
L'avion Big Frog poursuit sa mise au point afin de participer du 15 au 19 septembre 2010, à la course aérienne, mondialement connue, les "Reno National Championship Air Races ", dans le Nevada aux Etats-unis. Matérialisée par des pylônes, cette épreuve en peloton se déroule à 15 mètres du sol. Les appareils les plus rapides de la compétition évoluent à plus de 800 km/h de moyenne, soit deux à trois fois plus vite qu'une Formule 1 !
L'équipe Big Frog s'est dotée des moyens techniques et humains nécessaires pour engager un pilote et un moteur français dans la catégorie "Sport Class" qui évolue aux alentours de 600 km/h de moyenne.
Jeudi 3 mars 2011, la base aérienne de Mont-de-Marsan a accueilli une délégation de 80 industriels, journalistes et colonels de la réserve citoyenne pour la première présentation officielle du défi Big Frog et de son équipe. À cette occasion, le général Alain Silvy, inspecteur de l’armée de l’air, représentait le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Jean-Paul Paloméros.
Big Frog (grosse grenouille) est le nom que porte un avion conçu pour représenter la France aux Reno Air Races , la course la plus rapide du monde qui se déroule aux États-Unis. Pour les fondateurs du projet, dont beaucoup sont issus du monde des sports mécaniques et de la Formule 1, Big Frog est avant tout «un grand défi français sportif, technologique, environnemental et humain ». Il s’agit en effet de construire un avion pour renouveler l’exploit du Français Michel Détroyat, le seul étranger aujourd’hui à avoir gagné les US National Air Races face aux Américains en 1936. Il pilotait alors un Caudron Rafale équipé d’un moteur Renault. Soixante-quinze ans plus tard, «une équipe d’hommes passionnés par les nouvelles technologies, le challenge et le dépassement » a décidé de construire un avion pour défier les Américains lors des «Reno Air Races », en septembre 2011. Véritable bête de course, Big Frog est aussi l’image d’une technologie avant-gardiste et environnementale. Petit et léger, l’avion est composé d’une cellule en carbone, exclusivement conçue pour la course, à laquelle est intégré un moteur à pistons turbo diesel. Ce dernier, qui répond à des normes environnementales en termes de consommation de carburant (réduction de 40%) et de faible émission de CO2, constitue une première mondiale dans une course de vitesse aéronautique. «Intégrer un moteur propre dans un avion dédié à la performance et à la vitesse semblait un défi insensé aux yeux de nombreuses personnes, raconte Franck Doyen, l’un des pères de Big Frog. Mais nous l’avons fait et il fonctionne! »
Côté armée de l’air, l’aventure a commencé en juin 2009, à l’occasion du salon international aéronautique «Le Bourget», durant lequel il est envisagé d’accueillir Big Frog sur la base aérienne de Mont-de-Marsan. «D’un point de vue pratique, la base apporte la discrétion nécessaire au développement de Big Frog, mais également une zone de vol réservée», déclare le colonel Christophe Oursel, commandant la base aérienne, pour l’ouverture de la présentation. Selon le général Jérôme Huret, commandant le centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) et à l’initiative de cette installation sur le sol landais, «la base possède une piste suffisamment longue pour les essais en vol, des infrastructures de qualité et les compétences des aviateurs présents sur le site ». Le commandant du CEAM, qui est lui-même le pilote d’essai de Big Frog, n’a pas manqué de souligner l’implication de nombreux aviateurs de la base dans le défi, comme les contrôleurs aériens, les pompiers, les spécialistes «peinture» ou des membres du CEAM et en particulier, de l’escadron d’expérimentation et de soutien technique. «Certains se sont réellement passionnés pour Big Frog en mettant à profit leurs compétences, très souvent durant leur temps libre , insiste le général Huret. Ils se sont ainsi enrichis et ont beaucoup appris de ce défi technologique ».
Le partenariat avec l’armée de l’air ne s’arrête pas là, puisque deux des trois pilotes qui représenteront la France aux commandes de Big Frog, à Reno, sont pilotes de chasse sur Mirage 2000 à Mont-de-Marsan. Les trois pilotes, les capitaines Christophe Delbos, Loïc Kardjadj et Willy Gruhier, ont d’ailleurs été invités début 2010 par l’équipe de voltige de l’armée de l’air (EVAA) à Salon-de-Provence afin de s’entraîner au vol en basse altitude sur XTRA 330. «Cette implication de l’EVAA est intervenue quelques semaines seulement après l’annonce officielle du partenariat de l’armée de l’air, explique le général Huret. Cela démontre combien les plus hauts commandements de l’institution ont été enthousiastes face au projet ». Pour le chef d’état-major de l’armée de l’air, il ne fait aucun doute que ce grand défi français s’inscrit résolument dans la démarche d’innovation «ou plutôt d’innov’action » qu’il évoquait à l’occasion des vœux du major général de l’armée de l’air, en janvier dernier. «Je dirais que l’innov’action est le produit de la compétence, de l’imagination et de la volonté nécessaire pour faire aboutir effectivement les idées », expliquait-il alors.
À l’issue de cette journée officielle, le général Huret n’a rien perdu de son enthousiasme pour Big Frog et se félicite de l’engagement de l’armée de l’air: « Je tire un bilan très positif de cette journée. Big Frog est une occasion unique de porter une image moderne et compétitive de l’aéronautique française. C’est le message que nous souhaitions faire passer auprès de tous les participants de cette présentation officielle». Et d’ajouter : «Il faut avoir des rêves et se fixer des objectifs ambitieux pour se dépasser et réaliser de grandes choses ».
Pour les fondateurs du projet, dont beaucoup sont issus du monde des sports mécaniques et de la Formule 1, Big Frog est avant tout «un grand défi français sportif, technologique, environnemental et humain ». Il s’agit de construire un avion pour défier les Américains dans leur ciel lors des « Reno Air Races », en septembre 2011. Cette petite bête de course, dont l’armée de l’air est partenaire depuis juin 2009, est exposée dans les allées du salon du Bourget et démontre ses performances tous les jours lors de démonstrations en vol.
Depuis son premier vol officiel, le 3 mars 2011, sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, terre d’accueil du défi Big Frog, le Team n’a pas chaumé pour faire évoluer l’avion. L’objectif : la performance et la puissance maximale. « Depuis environ trois semaines, nous avons installé un nouveau moteur «enhanced» (amélioré), le SMA SR 305 230, explique le général Jérôme Huret, commandant le centre d’expériences aériennes militaire et pilote d’essai de Big Frog. L’avantage est qu’il est certifié à 230 chevaux mais qu’il est capable de beaucoup plus en termes de puissance. Le système de refroidissement a également été légèrement modifié grâce à une boîte à air, ainsi que le circuit interne d’air qui alimente les radiateurs. » Toutes ces modifications ont donné lieu à des vols d’essai effectués par la général Huret. Après le salon du Bourget, l’équipe Big Frog se rendra sur la base aérienne d’Avord, proche des infrastructures de la société SMA du groupe Safran, afin d’exploiter le potentiel du nouveau moteur. « Nous allons notamment installer un turbo compresseur plus puissant, qui entraînera de légères modifications supplémentaires (logiciel de régulation du moteur, augmentation du débit d’huile, circuits de refroidissement…). » Le team se rendra ensuite en Allemagne chez le constructeur de l’hélice (MT Propeller) qui souhaite vérifier qu’elle est capable de supporter la nouvelle puissance du moteur. Début août, les vols d’entraînements reprendront pour les pilotes de courses de l’avion sur le champ de tir de Captieux, dans les Landes, avant le grand départ pour Reno, où ils tenteront de se placer en haut du podium.
Les deux pilotes de course qui participeront aux Reno Air Races assurent tous les jours une démonstration en vol aux commandes de Big Frog: le capitaine Christophe Delbos, pilote de Mirage 2000 à l’escadron de chasse « Cote d’argent » de Mont-de-Marsan et Willy Gruhier, pilote instructeur de voltige.
Jeudi 25 août 2011, un C135 du groupe de ravitaillement en vol 2/91, de la base aérienne 125 d’Istres, a transporté l’avion de course Big Frog vers les États-Unis, à l’occasion de sa participation aux Reno Air Races , du 14 au 18 septembre 2011.
Depuis 2009, l’armée de l’air est partenaire du projet Big Frog en accueillant, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, l’équipe du projet (la team ) et l’avion de type Nemesis qui participera à la course aérienne de vitesse la plus célèbre au monde. Il s’agit maintenant de transporter Big Frog aux États-Unis pour sa participation aux Reno Air Races.
C’est la première fois qu’un avion est embarqué dans un ravitailleur de l’armée de l’air. La manœuvre nécessite d’ailleurs une logistique particulière. Deux châssis ont ainsi été spécialement conçus pour transporter l’aile de sept mètres d’envergure ainsi que la cabine de Big Frog . Avant son installation à bord du C135 depuis la porte cargo latérale, les mécaniciens, soutenus par les membres de la Team Big Frog , ont réalisé un maquettage au sol, pour prévisualiser la disposition de l’avion démonté dans la soute du ravitailleur. «C’est, en quelque sorte, un jeu de Tetris , explique le lieutenant Thomas Delmas, commandant de bord pour le vol. L’embarquement nécessite une attention toute particulière pour préserver ce matériel unique. »
Le lieutenant Delmas se rendra, pour la première fois, aux États-Unis. «Cela change des entraînements et des opérations de ravitaillement en vol ! » souligne-t-il. L’équipage est également composé d’un navigateur, d’un copilote et de deux mécaniciens navigants. Cinq membres de la Team Big Frog ont aussi pris place à bord, parmi lesquels Franck Doyen, le père du projet, et Philippe Marcello, directeur technique. Le C135 fera une escale technique à Boston avant de repartir vers le Nevada, lieu de la course. À Reno, il faudra compter quatre jours pour remonter Big Frog et deux vols d’entraînement, au moins, pour peaufiner les derniers réglages.
Tandis que le C135 redécollera vers la métropole, l’armée de l’air reste plus que jamais au cœur de l’aventure puisque le capitaine Christophe Delbos, pilote de chasse sur Mirage 2000 à la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, a été sélectionné comme pilote titulaire de la course.
Dossier coordonné par Quentin Michaud.
Plus d'informations : site internet de Big Frog
Sources : Armée de l'Air et de l'Espace
Droits : Armée de l'Air et de l'Espace