Portrait d'été : à la rencontre d’un météorologue

Le sergent David réalise diverses productions météorologiques pour la base aérienne d’Orange, mais aussi pour d’autres sites militaires et les centres météo des théâtres d’opérations aériennes. Il se déplace au sein des unités navigantes pour y décrypter la météo dans un briefing en anglais, en présence du directeur des vols et des contrôleurs. « Nous côtoyons de nombreuses nationalités. Certains pilotes assistant au briefing viennent, par exemple, du Danemark ou de l’Australie. » Sa vocation principale est de répondre aux besoins des pilotes en matière de prévisions météorologiques. « Le météorologue présente la situation météorologique, c’est-à-dire les dangers que les pilotes pourraient rencontrer en vol. Nous faisons tous ensemble un récapitulatifs des vols et des zones de restrictions. » Son rôle est de renseigner, de conseiller et d’aider les pilotes à la prise de décisions.

C’est à 5h45 que le météorologue principal, assisté d’un météorologue secondaire, prépare son briefing, qu’il présente généralement  vers 8 heures.  Le reste de la journée, il est à la disposition des pilotes jusqu’à 18h15, heure à laquelle il est relevé par un autre météorologue, en service jusqu’au lendemain 6 heures. En effet, la tenue des permanences opérationnelles Mirage 2000 et Fennec par la BA 115, requièrent la présence d’un météorologue sur la base. « Il y a des sites rattachés, pour lesquels nous devons faire de la surveillance météorologique, comme le mont Ventoux. Nous signalons les risques d’orage, de vents violents et de fortes précipitations. » Quand il est sur la base, le sergent David peut être sollicité par les pilotes. « Quand ils doivent effectuer des vols, ils nous appellent pour nous demander les conditions. »

Si le bulletin météorologique du jour est primordial, prévoir la météo plusieurs jours à l’avance est un autre aspect de son métier. Il est fréquent que l’on demande au

sergent David des prévisions pour le lendemain, voire pour les jours suivants, notamment pour des théâtres d’opérations en Afrique. « La semaine dernière, un pilote basé à Niamey nous a demandé un dossier météo. Souvent des pilotes de Nancy, qui viennent régulièrement travailler sur la zone, nous appellent afin de connaître leurs conditions de vol. »

L’outil de travail du sergent David est le logiciel SYNPA, qui a été développé par Météo France avant d’être acheté par les armées. « Ce logiciel récent a révolutionné notre métier. Il nous a aidé à gagner en précision, a changé notre manière d’aborder les cartes, avec en prime un accès à plus de produits. » Si SYNPA nécessite encore quelques mises au point, le météorologue a pu se familiariser en l’utilisant durant sa formation. « Des référents de Météo France viennent sur les bases aériennes pour nous enseigner des astuces, mais aussi nous exercer grâce à des travaux pratiques. » Plusieurs outils scientifiques viennent épauler le jeune homme, comme les capteurs de temps pour la visibilité, le télémètre pour déterminer la hauteur du plafond et l’anémomètre pour mesurer le vent. 

« Au début on est toujours un peu impressionné, mais comme on est bien formé et qu’on enchaîne les briefings, on s’habitue facilement. » Ce jeune militaire originaire de Perpignan s’est engagé immédiatement après avoir obtenu son baccalauréat scientifique en 2014. Après être allé à l’école des sous-officiers de Rochefort et avoir suivi une formation militaire initiale, le sergent David s’est rendu à Toulouse, où il a été formé au centre de Météo France, qui est à la fois interarmées et civil. « Je voulais vraiment rentrer dans l’armée de l’air, une ambition que je nourris des parcours de mon arrière-grand-père et de mon grand-père, pour reprendre le flambeau et occuper un poste scientifique. » S’il n’imaginait pas se spécialiser dans la météorologie, il nous explique pourquoi son métier est épanouissant : « J’ai un parrain officiel, mais au final tout le personnel météo se mélange, partage son expérience et s’entraide. »