Le déploiement de plusieurs aéronefs a été mis en place sur la base aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay pour réaliser des ponts aériens entre la région parisienne et les divers hôpitaux de France, afin de désengorger la prise en charge sur la capitale des patients atteints du COVID-19. Pour garantir la désinfection des aéronefs participant à ce pan de l’opération Résilience, des spécialistes du domaine NRBC (nucléaire radiologique biologique et chimique) sont engagés sur place. Leur rôle est d’assurer la désinfection des passagers et des aéronefs.
Base aérienne 107 de Villacoublay, 1h30 du matin. Troublant le silence nocturne, un bruit de rotors annonce l’arrivée d’un Caracal sur le tarmac éclairé de la plateforme de l’Armée de l’air. C’est la dernière rotation. Des Aviateurs équipés de masques, de gants et d’une combinaison de protection blanche attendent le posé de l’appareil de l’escadron d’hélicoptères 1/67 « Pyrénées ». Le Caracal est tracté devant deux tentes érigées sur le tarmac. L’équipage et les passagers sont orientés vers cette chaîne de déshabillage modulable. « Nous avons mis en place une tente « sale » pour le personnel en soute susceptible d’avoir été en contact direct avec le patient (personnel médical et mécanicien navigant) et une autre « propre » pour les pilotes, relativement à l’abri dans leur cockpit », explique le lieutenant Aurélien, chef de la section d’intervention NRBC de la base aérienne 120 de Cazaux. Des procédures d’isolement de la cabine à l’aide d’une cloison en vinyle ont notamment été installées d’après les études du centre d’expertise - sécurité nucléaire NRBC (CE-SN NRBC) 3/331 de Cazaux. En un quart d’heure, les pompiers de l’air, armant la chaîne de déshabillage, ont pu traiter l’ensemble des passagers qui ressortent propres du sas mis en place.
Désinfection du Caracal
La désinfection de l’appareil peut alors débuter. C’est à ce moment que l’expertise de la section d’intervention entre en jeu. L’équipe de quatre Aviateurs débarrasse le Caracal du matériel et des déchets à bord (brancards, barquettes, casques anti-bruit…). « Une fois l’appareil libéré, nous commençons le bionettoyage des parois et du plafond à l’aide d’une lingette sur laquelle on a vaporisé un produit spécifique, détaille l’officier du SI NRBC. Une fois les plafonds et les parois bien essuyés, nous nous attaquons au sol. Cette phase terminée, nous traitons à l’extérieur le matériel que l’on a enlevé précédemment. » L’équipe laisse alors l’aéronef toutes portes ouvertes pendant une durée d’environ trois heures afin de renouveler l’air et de chasser les moindres effluves d’infection. Très lourdes, ces opérations ont lieu lors de la dernière rotation. Les équipes NRBC œuvrent, à la fin des vols, pour remettre l’aéronef en « bonne santé ». Entre chaque rotation, une désinfection sommaire est réalisée par le personnel soignant et les mécaniciens navigants.
Les spécialistes NRBC en soutien
Un « plot de désinfection aéronautique » a été organisé sur la BA 107 afin de réaliser la désinfection sanitaire des vecteurs aériens participants. À ce jour, parmi les aéronefs de l’Armée de l’air prenant part à l’opération Résilience, trois hélicoptères Caracal, deux hélicoptères Puma, deux avions de transport tactique (Casa et A400M) sont stationnés sur le tarmac de la BA 107, en plus des Falcon 900, 2000LX et 7X de l’escadron de transport 60.
Les escadrons de sécurité incendie et de sauvetage (ESIS) des bases aériennes ont un contrat NRBC précisant la mise en œuvre de deux éléments de décontamination Air (EDA) au sein de l’unité. Chaque EDA est composé de cinq pompiers de l’air formés aux procédures NRBC. « En renfort des deux EDA de l’ESIS de Villacoublay, nous avons déployé trois Aviateurs de la section d’intervention NRBC de la base aérienne de Cazaux, un EDA de la base aérienne 123 d’Orléans et un autre de la base aérienne 105 d’Évreux », explique le lieutenant Aurélien de la SI NRBC de Cazaux. Une vingtaine de pompiers de l’air sont sur place, assurant une permanence en équipe mixte. « Nous avons associé les équipes pour qu’il y ait un échange entre les différentes unités. Le but hier était de faire découvrir, à tout le monde, tous les postes pour qu’aujourd’hui chacun soit autonome sur tout et que cela puisse se poursuivre les jours suivants. »
Un centre d’expertise pour le NRBC aéronautique
Les procédures employées par le personnel déployé sur le plot sont éditées par le CE SN NRBC du CEAM. « Ils ont écrit toutes les procédures que nous mettons en application aussi bien pour le Casa, le Caracal, le Puma ou l’A330 Phénix. Plusieurs protocoles sont ainsi en place pour limiter une propagation éventuelle du virus. »
Dernièrement intégré dans l’opération Résilience, l’Atlas A400M a également été traité par les équipes à Villacoublay. « Trois experts du CE SN NRBC à bord ont établi les procédures et accompagné les équipes sur place à Villacoublay pour la première désinfection de l’Atlas », explique le lieutenant Aurélien.
Sources : armee de lair
Droits : armee de lair